Yseult aux Ardentes : «On pense à tourner un clip avec Angèle sur notre featuring !»

Yseult aux Ardentes : «On pense à tourner un clip avec Angèle sur notre featuring !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La chanteuse française a inauguré cette édition 2019 des Ardentes sur la scène Le Parc. L’artiste a livré un show authentique, audacieux et inspirant… à l’image de la jeune femme que nous avons retrouvé en interview quelques heures après.

Ce n’est pas votre première scène à Liège puisque nous vous avons vue en première partie du concert d’Angèle en novembre 2018. On a pu remarquer que vous saviez déjà comment vous y prendre avec le public belge…

Oui ! Ce qui a été cool avec Angèle, c’est qu’elle m’a donné énormément de force, chose que Damso a déjà fait pour elle. C’était super beau de voir qu’une femme donne de la force à une autre femme, ce qui est plutôt rare. C’était cool de sa part et j’en suis hyper reconnaissante.

Vous êtes d’ailleurs très proche d’Angèle et vous venez de dévoiler sur la scène des Ardentes un featuring intitulé «Sur le fil»…

Ça va être énorme ! Là, on est en train de vérifier toutes les dernières formalités sur le mix. On pense même à potentiellement tourner un clip, donc j’ai hâte de sortir ça à la rentrée.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes et vous avez beaucoup composé pour des chanteurs assez connus, pouvez-vous nous parler de vos meilleures collaborations ? Celles qui vous ont particulièrement marquée ?

La dernière que j’ai vraiment aimée, c’est ma collaboration avec Yannick Noah. Franchement, il y a cinq ans, on m’aurait dit que j’allais bosser pour l’un des plus grands artistes français, je ne t’aurais pas cru, je t’aurais répondu : «Yannick Noah, qu’est-ce qu’il s’en fout de moi !». Encore hier, il m’a écrit un message, c’est fou ! J’ai fait tous les cœurs de son dernier album, j’ai aussi placé un son qui est super beau dans ce disque. Il y a aussi Jenifer qui est une femme incroyable, je suis hyper reconnaissante ! Il y a Christophe Willem et Jok’air que j’adore trop ! Il y a plein de gens, PLK, Dinos… La liste est longue !

Vous avez annoncé la sortie d’un deuxième EP, «Noir», sur scène. Quand pourra-t-on découvrir l’album ? À quoi devons-nous nous attendre ?

Eh bien là, on part sur un deuxième EP, après «Rouge», celui-ci s’appellera «Noir» et comportera trois titres aussi. L’objectif, c’est de montrer les deux facettes de ma personnalité. Je sais qu’à l’extérieur, je suis quelqu’un de super généreuse et joyeuse mais je sais aussi qu’à l’intérieur, si on me laisse seule pendant une demi seconde, je peux rentrer dans un état de deepness (NDLR, profondeur en anglais) assez profond (rires). C’est pour cela qu’on essaye vraiment de m’entourer, même si pour l’instant je suis en indépendante, pour pas que je tombe dans ma solitude extrême.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

En 2013, vous finissez finaliste de la «Nouvelle Star». Aujourd’hui, la personne qui vous découvre ne saura peut-être jamais que vous avez participé au programme. Tentez-vous de faire oublier votre passage dans l’émission ?

Non, ce n’était pas moi, c’était ma sœur (rires). Je pense qu’à ce moment-là, je n’avais peut-être pas encore la maturité et pas l’envie de me trouver. Parfois, quand tu signes dans une major, tout est cuit, tout est préparé pour toi. Et je me suis dit, autant rester dedans parce que ça me plait bien même si ça m’ennuie aussi. Et puis un moment, tu prends conscience des choses et tu te rends compte qu’il n’y a pas vraiment de bienveillance autour de toi. À ce moment, tu te dis : «pars le plus vite possible et essaye d’être indépendante». Mais de là à vouloir oublier ma participation, je ne sais pas… Je suis un peu partagée.

Justement, depuis votre participation à l’émission, vous semblez avoir énormément mûri et évolué… Depuis vous avez monté votre propre label, comment et pourquoi cela s’est fait ?

Je pense que j’avais besoin d’être maître de mon projet, de travailler avec des gens que j’aime et surtout de faire quelque chose qui me ressemble sincèrement, qui n’est pas trop réfléchi. J’aime mon identité qui est un peu incompatible : je me présente comme une femme noire, grosse, qui porte une afro… Je n’aime pas le mot «ronde». Mais j’aime bien tout le délire de mon apparence, un aspect gothique mais je fais de la trap… mais aussi de la pop. J’ai plus envie de me mettre des barrières, j’ai juste envie de m’amuser.

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes et vous avez beaucoup composé pour des chanteurs assez connus, pouvez-vous nous parler de vos meilleures collaborations ? Celles qui vous ont particulièrement marquée ?

La dernière que j’ai vraiment aimée, c’est ma collaboration avec Yannick Noah. Franchement, il y a cinq ans, on m’aurait dit que j’allais bosser pour l’un des plus grands artistes français, je ne t’aurais pas cru, je t’aurais répondu : «Yannick Noah, qu’est-ce qu’il s’en fout de moi !». Encore hier, il m’a écrit un message, c’est fou ! J’ai fait tous les cœurs de son dernier album, j’ai aussi placé un son qui est super beau dans ce disque. Il y a aussi Jenifer qui est une femme incroyable, je suis hyper reconnaissante ! Il y a Christophe Willem et Jok’air que j’adore trop ! Il y a plein de gens, PLK, Dinos… La liste est longue !

Vous avez annoncé la sortie d’un deuxième EP, «Noir», sur scène. Quand pourra-t-on découvrir l’album ? À quoi devons-nous nous attendre ?

Eh bien là, on part sur un deuxième EP, après «Rouge», celui-ci s’appellera «Noir» et comportera trois titres aussi. L’objectif, c’est de montrer les deux facettes de ma personnalité. Je sais qu’à l’extérieur, je suis quelqu’un de super généreuse et joyeuse mais je sais aussi qu’à l’intérieur, si on me laisse seule pendant une demi seconde, je peux rentrer dans un état de deepness (NDLR, profondeur en anglais) assez profond (rires). C’est pour cela qu’on essaye vraiment de m’entourer, même si pour l’instant je suis en indépendante, pour pas que je tombe dans ma solitude extrême.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

Vous vous êtes souvent exprimée sur de multiples sujets qui vous tenaient à cœur comme l’acceptation de soi ou encore les aspects néfastes de l’industrie musicale. Dans le titre «Noir», vous expliquez que vous voulez casser les codes. Est-ce que faire évoluer les mentalités est un devoir pour les artistes selon vous ?

Oui ! Je pense qu’on a la chance d’avoir une communauté qui même si elle ne partage pas, regarde et écoute. Rien que le fait de dire : «j’en ai marre de tout, je quitte Polydor [NDLR, Polydor est un label français appartenant à Universal Music Group], je me mets en indépendant», je crois que ça envoie un signal. Ça veut dire : «Ok, les majors c’est potentiellement la merde, donc ce n’est pas forcément un rêve». Si ça se trouve c’est bien aussi d’entreprendre, de se dire en tant qu’artiste, j’aimerais bien commencer à lire des contrats, j’ai envie d’être ma propre manageuse, d’être ma propre productrice, de trouver et gérer mes équipes, de trouver des budgets… Les réseaux sociaux permettent de raconter toute sa vie mais aussi de passer des messages.

Avez-vous été freinée en étant chez Polydor ?

Je ne dirais pas freinée mais j’ai été très abîmée par cette expérience-là. Je trouve que c’est hyper compliqué de s’en sortir, de s’en extraire et de se reconstruire. Là, je suis seulement reconstruite à 2, 3 ou 5%. C’est un tout.

En 2013, vous finissez finaliste de la «Nouvelle Star». Aujourd’hui, la personne qui vous découvre ne saura peut-être jamais que vous avez participé au programme. Tentez-vous de faire oublier votre passage dans l’émission ?

Non, ce n’était pas moi, c’était ma sœur (rires). Je pense qu’à ce moment-là, je n’avais peut-être pas encore la maturité et pas l’envie de me trouver. Parfois, quand tu signes dans une major, tout est cuit, tout est préparé pour toi. Et je me suis dit, autant rester dedans parce que ça me plait bien même si ça m’ennuie aussi. Et puis un moment, tu prends conscience des choses et tu te rends compte qu’il n’y a pas vraiment de bienveillance autour de toi. À ce moment, tu te dis : «pars le plus vite possible et essaye d’être indépendante». Mais de là à vouloir oublier ma participation, je ne sais pas… Je suis un peu partagée.

Justement, depuis votre participation à l’émission, vous semblez avoir énormément mûri et évolué… Depuis vous avez monté votre propre label, comment et pourquoi cela s’est fait ?

Je pense que j’avais besoin d’être maître de mon projet, de travailler avec des gens que j’aime et surtout de faire quelque chose qui me ressemble sincèrement, qui n’est pas trop réfléchi. J’aime mon identité qui est un peu incompatible : je me présente comme une femme noire, grosse, qui porte une afro… Je n’aime pas le mot «ronde». Mais j’aime bien tout le délire de mon apparence, un aspect gothique mais je fais de la trap… mais aussi de la pop. J’ai plus envie de me mettre des barrières, j’ai juste envie de m’amuser.

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes et vous avez beaucoup composé pour des chanteurs assez connus, pouvez-vous nous parler de vos meilleures collaborations ? Celles qui vous ont particulièrement marquée ?

La dernière que j’ai vraiment aimée, c’est ma collaboration avec Yannick Noah. Franchement, il y a cinq ans, on m’aurait dit que j’allais bosser pour l’un des plus grands artistes français, je ne t’aurais pas cru, je t’aurais répondu : «Yannick Noah, qu’est-ce qu’il s’en fout de moi !». Encore hier, il m’a écrit un message, c’est fou ! J’ai fait tous les cœurs de son dernier album, j’ai aussi placé un son qui est super beau dans ce disque. Il y a aussi Jenifer qui est une femme incroyable, je suis hyper reconnaissante ! Il y a Christophe Willem et Jok’air que j’adore trop ! Il y a plein de gens, PLK, Dinos… La liste est longue !

Vous avez annoncé la sortie d’un deuxième EP, «Noir», sur scène. Quand pourra-t-on découvrir l’album ? À quoi devons-nous nous attendre ?

Eh bien là, on part sur un deuxième EP, après «Rouge», celui-ci s’appellera «Noir» et comportera trois titres aussi. L’objectif, c’est de montrer les deux facettes de ma personnalité. Je sais qu’à l’extérieur, je suis quelqu’un de super généreuse et joyeuse mais je sais aussi qu’à l’intérieur, si on me laisse seule pendant une demi seconde, je peux rentrer dans un état de deepness (NDLR, profondeur en anglais) assez profond (rires). C’est pour cela qu’on essaye vraiment de m’entourer, même si pour l’instant je suis en indépendante, pour pas que je tombe dans ma solitude extrême.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

D’ailleurs vous êtes très proche de votre public sur les réseaux sociaux, vous êtes fort présente et communiquez ouvertement… Est-ce important d’entretenir ce lien avec les fans ?

Je pense qu’il faut être reconnaissant envers les gens qui vous font manger parce qu’il y a énormément d’artistes qui ne répondent pas forcément aux messages, ni aux commentaires, qui s’en foutent. Je pense que ça fait du bien aussi de se poser devant un post que l’on publie, même si on a des journées très chargées. Le minimum, c’est de répondre sous la photo que l’on poste. C’est un peu bizarre de laisser la photo et de dire : «donnez-moi vos dix mille likes mais fuck you !». Après, j’avoue que là j’arrive à gérer parce que ma communauté est petite pour l’instant mais même si elle grandit, je vais essayer de faire l’effort de répondre un maximum.

Vous vous êtes souvent exprimée sur de multiples sujets qui vous tenaient à cœur comme l’acceptation de soi ou encore les aspects néfastes de l’industrie musicale. Dans le titre «Noir», vous expliquez que vous voulez casser les codes. Est-ce que faire évoluer les mentalités est un devoir pour les artistes selon vous ?

Oui ! Je pense qu’on a la chance d’avoir une communauté qui même si elle ne partage pas, regarde et écoute. Rien que le fait de dire : «j’en ai marre de tout, je quitte Polydor [NDLR, Polydor est un label français appartenant à Universal Music Group], je me mets en indépendant», je crois que ça envoie un signal. Ça veut dire : «Ok, les majors c’est potentiellement la merde, donc ce n’est pas forcément un rêve». Si ça se trouve c’est bien aussi d’entreprendre, de se dire en tant qu’artiste, j’aimerais bien commencer à lire des contrats, j’ai envie d’être ma propre manageuse, d’être ma propre productrice, de trouver et gérer mes équipes, de trouver des budgets… Les réseaux sociaux permettent de raconter toute sa vie mais aussi de passer des messages.

Avez-vous été freinée en étant chez Polydor ?

Je ne dirais pas freinée mais j’ai été très abîmée par cette expérience-là. Je trouve que c’est hyper compliqué de s’en sortir, de s’en extraire et de se reconstruire. Là, je suis seulement reconstruite à 2, 3 ou 5%. C’est un tout.

En 2013, vous finissez finaliste de la «Nouvelle Star». Aujourd’hui, la personne qui vous découvre ne saura peut-être jamais que vous avez participé au programme. Tentez-vous de faire oublier votre passage dans l’émission ?

Non, ce n’était pas moi, c’était ma sœur (rires). Je pense qu’à ce moment-là, je n’avais peut-être pas encore la maturité et pas l’envie de me trouver. Parfois, quand tu signes dans une major, tout est cuit, tout est préparé pour toi. Et je me suis dit, autant rester dedans parce que ça me plait bien même si ça m’ennuie aussi. Et puis un moment, tu prends conscience des choses et tu te rends compte qu’il n’y a pas vraiment de bienveillance autour de toi. À ce moment, tu te dis : «pars le plus vite possible et essaye d’être indépendante». Mais de là à vouloir oublier ma participation, je ne sais pas… Je suis un peu partagée.

Justement, depuis votre participation à l’émission, vous semblez avoir énormément mûri et évolué… Depuis vous avez monté votre propre label, comment et pourquoi cela s’est fait ?

Je pense que j’avais besoin d’être maître de mon projet, de travailler avec des gens que j’aime et surtout de faire quelque chose qui me ressemble sincèrement, qui n’est pas trop réfléchi. J’aime mon identité qui est un peu incompatible : je me présente comme une femme noire, grosse, qui porte une afro… Je n’aime pas le mot «ronde». Mais j’aime bien tout le délire de mon apparence, un aspect gothique mais je fais de la trap… mais aussi de la pop. J’ai plus envie de me mettre des barrières, j’ai juste envie de m’amuser.

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes et vous avez beaucoup composé pour des chanteurs assez connus, pouvez-vous nous parler de vos meilleures collaborations ? Celles qui vous ont particulièrement marquée ?

La dernière que j’ai vraiment aimée, c’est ma collaboration avec Yannick Noah. Franchement, il y a cinq ans, on m’aurait dit que j’allais bosser pour l’un des plus grands artistes français, je ne t’aurais pas cru, je t’aurais répondu : «Yannick Noah, qu’est-ce qu’il s’en fout de moi !». Encore hier, il m’a écrit un message, c’est fou ! J’ai fait tous les cœurs de son dernier album, j’ai aussi placé un son qui est super beau dans ce disque. Il y a aussi Jenifer qui est une femme incroyable, je suis hyper reconnaissante ! Il y a Christophe Willem et Jok’air que j’adore trop ! Il y a plein de gens, PLK, Dinos… La liste est longue !

Vous avez annoncé la sortie d’un deuxième EP, «Noir», sur scène. Quand pourra-t-on découvrir l’album ? À quoi devons-nous nous attendre ?

Eh bien là, on part sur un deuxième EP, après «Rouge», celui-ci s’appellera «Noir» et comportera trois titres aussi. L’objectif, c’est de montrer les deux facettes de ma personnalité. Je sais qu’à l’extérieur, je suis quelqu’un de super généreuse et joyeuse mais je sais aussi qu’à l’intérieur, si on me laisse seule pendant une demi seconde, je peux rentrer dans un état de deepness (NDLR, profondeur en anglais) assez profond (rires). C’est pour cela qu’on essaye vraiment de m’entourer, même si pour l’instant je suis en indépendante, pour pas que je tombe dans ma solitude extrême.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

Tout comme votre musique, vous avez une manière de communiquer assez personnelle et singulière, vous plantez directement un décor minutieusement construit. Était-ce indispensable pour vous de vous définir et de montrer votre présence au sein de cette industrie musicale déjà très chargée en personnalités ?

J’avoue que je pense qu’il est quand même important d’avoir un univers parce qu’il y a tellement d’artistes (rires). C’est tellement chaud, je vais peut-être faire de la couture (en chuchotant dans le micro). Si tu n’as pas un univers super marqué, si tu n’as pas une couleur comme par exemple, Roméo Elvis c’est le jaune ou Angèle, elle a le bleu et sa dent cassée… C’était très important pour moi de me dire que pendant quatre, cinq ans je n’allais pas sortir de musique pour pouvoir faire un travail de fond sur moi et sur ce que je voudrais potentiellement défendre. Là, je suis vraiment contente d’arriver avec cette couleur rouge, couleur préférée de mon grand frère. À la base, on se détestait mais aujourd’hui on essaye de se rapprocher un peu plus, même si ça reste compliqué. Mais le fait de lui piquer sa couleur préférée que de base je déteste, c’est un peu un genre de signe pour moi. C’est un petit clin d’œil pour lui dire : «t’inquiète mon projet va réussir, même si on se chamaille tout le temps !»

D’ailleurs vous êtes très proche de votre public sur les réseaux sociaux, vous êtes fort présente et communiquez ouvertement… Est-ce important d’entretenir ce lien avec les fans ?

Je pense qu’il faut être reconnaissant envers les gens qui vous font manger parce qu’il y a énormément d’artistes qui ne répondent pas forcément aux messages, ni aux commentaires, qui s’en foutent. Je pense que ça fait du bien aussi de se poser devant un post que l’on publie, même si on a des journées très chargées. Le minimum, c’est de répondre sous la photo que l’on poste. C’est un peu bizarre de laisser la photo et de dire : «donnez-moi vos dix mille likes mais fuck you !». Après, j’avoue que là j’arrive à gérer parce que ma communauté est petite pour l’instant mais même si elle grandit, je vais essayer de faire l’effort de répondre un maximum.

Vous vous êtes souvent exprimée sur de multiples sujets qui vous tenaient à cœur comme l’acceptation de soi ou encore les aspects néfastes de l’industrie musicale. Dans le titre «Noir», vous expliquez que vous voulez casser les codes. Est-ce que faire évoluer les mentalités est un devoir pour les artistes selon vous ?

Oui ! Je pense qu’on a la chance d’avoir une communauté qui même si elle ne partage pas, regarde et écoute. Rien que le fait de dire : «j’en ai marre de tout, je quitte Polydor [NDLR, Polydor est un label français appartenant à Universal Music Group], je me mets en indépendant», je crois que ça envoie un signal. Ça veut dire : «Ok, les majors c’est potentiellement la merde, donc ce n’est pas forcément un rêve». Si ça se trouve c’est bien aussi d’entreprendre, de se dire en tant qu’artiste, j’aimerais bien commencer à lire des contrats, j’ai envie d’être ma propre manageuse, d’être ma propre productrice, de trouver et gérer mes équipes, de trouver des budgets… Les réseaux sociaux permettent de raconter toute sa vie mais aussi de passer des messages.

Avez-vous été freinée en étant chez Polydor ?

Je ne dirais pas freinée mais j’ai été très abîmée par cette expérience-là. Je trouve que c’est hyper compliqué de s’en sortir, de s’en extraire et de se reconstruire. Là, je suis seulement reconstruite à 2, 3 ou 5%. C’est un tout.

En 2013, vous finissez finaliste de la «Nouvelle Star». Aujourd’hui, la personne qui vous découvre ne saura peut-être jamais que vous avez participé au programme. Tentez-vous de faire oublier votre passage dans l’émission ?

Non, ce n’était pas moi, c’était ma sœur (rires). Je pense qu’à ce moment-là, je n’avais peut-être pas encore la maturité et pas l’envie de me trouver. Parfois, quand tu signes dans une major, tout est cuit, tout est préparé pour toi. Et je me suis dit, autant rester dedans parce que ça me plait bien même si ça m’ennuie aussi. Et puis un moment, tu prends conscience des choses et tu te rends compte qu’il n’y a pas vraiment de bienveillance autour de toi. À ce moment, tu te dis : «pars le plus vite possible et essaye d’être indépendante». Mais de là à vouloir oublier ma participation, je ne sais pas… Je suis un peu partagée.

Justement, depuis votre participation à l’émission, vous semblez avoir énormément mûri et évolué… Depuis vous avez monté votre propre label, comment et pourquoi cela s’est fait ?

Je pense que j’avais besoin d’être maître de mon projet, de travailler avec des gens que j’aime et surtout de faire quelque chose qui me ressemble sincèrement, qui n’est pas trop réfléchi. J’aime mon identité qui est un peu incompatible : je me présente comme une femme noire, grosse, qui porte une afro… Je n’aime pas le mot «ronde». Mais j’aime bien tout le délire de mon apparence, un aspect gothique mais je fais de la trap… mais aussi de la pop. J’ai plus envie de me mettre des barrières, j’ai juste envie de m’amuser.

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes et vous avez beaucoup composé pour des chanteurs assez connus, pouvez-vous nous parler de vos meilleures collaborations ? Celles qui vous ont particulièrement marquée ?

La dernière que j’ai vraiment aimée, c’est ma collaboration avec Yannick Noah. Franchement, il y a cinq ans, on m’aurait dit que j’allais bosser pour l’un des plus grands artistes français, je ne t’aurais pas cru, je t’aurais répondu : «Yannick Noah, qu’est-ce qu’il s’en fout de moi !». Encore hier, il m’a écrit un message, c’est fou ! J’ai fait tous les cœurs de son dernier album, j’ai aussi placé un son qui est super beau dans ce disque. Il y a aussi Jenifer qui est une femme incroyable, je suis hyper reconnaissante ! Il y a Christophe Willem et Jok’air que j’adore trop ! Il y a plein de gens, PLK, Dinos… La liste est longue !

Vous avez annoncé la sortie d’un deuxième EP, «Noir», sur scène. Quand pourra-t-on découvrir l’album ? À quoi devons-nous nous attendre ?

Eh bien là, on part sur un deuxième EP, après «Rouge», celui-ci s’appellera «Noir» et comportera trois titres aussi. L’objectif, c’est de montrer les deux facettes de ma personnalité. Je sais qu’à l’extérieur, je suis quelqu’un de super généreuse et joyeuse mais je sais aussi qu’à l’intérieur, si on me laisse seule pendant une demi seconde, je peux rentrer dans un état de deepness (NDLR, profondeur en anglais) assez profond (rires). C’est pour cela qu’on essaye vraiment de m’entourer, même si pour l’instant je suis en indépendante, pour pas que je tombe dans ma solitude extrême.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

En quatre ans, vous n’avez sorti qu’un single et un EP de trois titres, votre musique paraît rare et précieuse…

Je n’ai pas choisi la fréquence de la sortie de mes projets puisqu’il m’est arrivé plein de trucs… Je devais un peu faire la paix avec moi-même mais aussi la paix avec les autres ! Il fallait que je me retrouve un peu, je commence à peine à me reconstruire un tout petit peu. Maintenant, j’habite en Belgique et c’est juste un pays de malade parce que les gens t’accueillent merveilleusement bien (rires) ! À Paris, on peut se faire abîmer par plein de gens, c’est une autre mentalité mais ici il y a un côté hyper bienveillant. J’aime cette vision de la vie.

Vos dernières productions musicales sont très originales et singulières, où allez-vous chercher ces sons atypiques et propres à votre style ?

Je dirais dans la variété française parce que je n’écoute pas d’urbain à la base. L’urbain c’est une sorte de musique qui est venue naturellement et instinctivement. J’ai commencé à côtoyer Jok’air, PLK… sans vraiment le chercher. Le milieu de l’urbain, c’est vraiment quelque chose qui est venu à moi alors que je me suis toujours intéressée à la variété. Aujourd’hui, j’écoute toujours plein de sons comme Baden Baden, Talisco… Finalement, c’était hyper cool de mélanger les deux univers pour n’en former qu’un.

Tout comme votre musique, vous avez une manière de communiquer assez personnelle et singulière, vous plantez directement un décor minutieusement construit. Était-ce indispensable pour vous de vous définir et de montrer votre présence au sein de cette industrie musicale déjà très chargée en personnalités ?

J’avoue que je pense qu’il est quand même important d’avoir un univers parce qu’il y a tellement d’artistes (rires). C’est tellement chaud, je vais peut-être faire de la couture (en chuchotant dans le micro). Si tu n’as pas un univers super marqué, si tu n’as pas une couleur comme par exemple, Roméo Elvis c’est le jaune ou Angèle, elle a le bleu et sa dent cassée… C’était très important pour moi de me dire que pendant quatre, cinq ans je n’allais pas sortir de musique pour pouvoir faire un travail de fond sur moi et sur ce que je voudrais potentiellement défendre. Là, je suis vraiment contente d’arriver avec cette couleur rouge, couleur préférée de mon grand frère. À la base, on se détestait mais aujourd’hui on essaye de se rapprocher un peu plus, même si ça reste compliqué. Mais le fait de lui piquer sa couleur préférée que de base je déteste, c’est un peu un genre de signe pour moi. C’est un petit clin d’œil pour lui dire : «t’inquiète mon projet va réussir, même si on se chamaille tout le temps !»

D’ailleurs vous êtes très proche de votre public sur les réseaux sociaux, vous êtes fort présente et communiquez ouvertement… Est-ce important d’entretenir ce lien avec les fans ?

Je pense qu’il faut être reconnaissant envers les gens qui vous font manger parce qu’il y a énormément d’artistes qui ne répondent pas forcément aux messages, ni aux commentaires, qui s’en foutent. Je pense que ça fait du bien aussi de se poser devant un post que l’on publie, même si on a des journées très chargées. Le minimum, c’est de répondre sous la photo que l’on poste. C’est un peu bizarre de laisser la photo et de dire : «donnez-moi vos dix mille likes mais fuck you !». Après, j’avoue que là j’arrive à gérer parce que ma communauté est petite pour l’instant mais même si elle grandit, je vais essayer de faire l’effort de répondre un maximum.

Vous vous êtes souvent exprimée sur de multiples sujets qui vous tenaient à cœur comme l’acceptation de soi ou encore les aspects néfastes de l’industrie musicale. Dans le titre «Noir», vous expliquez que vous voulez casser les codes. Est-ce que faire évoluer les mentalités est un devoir pour les artistes selon vous ?

Oui ! Je pense qu’on a la chance d’avoir une communauté qui même si elle ne partage pas, regarde et écoute. Rien que le fait de dire : «j’en ai marre de tout, je quitte Polydor [NDLR, Polydor est un label français appartenant à Universal Music Group], je me mets en indépendant», je crois que ça envoie un signal. Ça veut dire : «Ok, les majors c’est potentiellement la merde, donc ce n’est pas forcément un rêve». Si ça se trouve c’est bien aussi d’entreprendre, de se dire en tant qu’artiste, j’aimerais bien commencer à lire des contrats, j’ai envie d’être ma propre manageuse, d’être ma propre productrice, de trouver et gérer mes équipes, de trouver des budgets… Les réseaux sociaux permettent de raconter toute sa vie mais aussi de passer des messages.

Avez-vous été freinée en étant chez Polydor ?

Je ne dirais pas freinée mais j’ai été très abîmée par cette expérience-là. Je trouve que c’est hyper compliqué de s’en sortir, de s’en extraire et de se reconstruire. Là, je suis seulement reconstruite à 2, 3 ou 5%. C’est un tout.

En 2013, vous finissez finaliste de la «Nouvelle Star». Aujourd’hui, la personne qui vous découvre ne saura peut-être jamais que vous avez participé au programme. Tentez-vous de faire oublier votre passage dans l’émission ?

Non, ce n’était pas moi, c’était ma sœur (rires). Je pense qu’à ce moment-là, je n’avais peut-être pas encore la maturité et pas l’envie de me trouver. Parfois, quand tu signes dans une major, tout est cuit, tout est préparé pour toi. Et je me suis dit, autant rester dedans parce que ça me plait bien même si ça m’ennuie aussi. Et puis un moment, tu prends conscience des choses et tu te rends compte qu’il n’y a pas vraiment de bienveillance autour de toi. À ce moment, tu te dis : «pars le plus vite possible et essaye d’être indépendante». Mais de là à vouloir oublier ma participation, je ne sais pas… Je suis un peu partagée.

Justement, depuis votre participation à l’émission, vous semblez avoir énormément mûri et évolué… Depuis vous avez monté votre propre label, comment et pourquoi cela s’est fait ?

Je pense que j’avais besoin d’être maître de mon projet, de travailler avec des gens que j’aime et surtout de faire quelque chose qui me ressemble sincèrement, qui n’est pas trop réfléchi. J’aime mon identité qui est un peu incompatible : je me présente comme une femme noire, grosse, qui porte une afro… Je n’aime pas le mot «ronde». Mais j’aime bien tout le délire de mon apparence, un aspect gothique mais je fais de la trap… mais aussi de la pop. J’ai plus envie de me mettre des barrières, j’ai juste envie de m’amuser.

Vous avez travaillé avec de nombreux artistes et vous avez beaucoup composé pour des chanteurs assez connus, pouvez-vous nous parler de vos meilleures collaborations ? Celles qui vous ont particulièrement marquée ?

La dernière que j’ai vraiment aimée, c’est ma collaboration avec Yannick Noah. Franchement, il y a cinq ans, on m’aurait dit que j’allais bosser pour l’un des plus grands artistes français, je ne t’aurais pas cru, je t’aurais répondu : «Yannick Noah, qu’est-ce qu’il s’en fout de moi !». Encore hier, il m’a écrit un message, c’est fou ! J’ai fait tous les cœurs de son dernier album, j’ai aussi placé un son qui est super beau dans ce disque. Il y a aussi Jenifer qui est une femme incroyable, je suis hyper reconnaissante ! Il y a Christophe Willem et Jok’air que j’adore trop ! Il y a plein de gens, PLK, Dinos… La liste est longue !

Vous avez annoncé la sortie d’un deuxième EP, «Noir», sur scène. Quand pourra-t-on découvrir l’album ? À quoi devons-nous nous attendre ?

Eh bien là, on part sur un deuxième EP, après «Rouge», celui-ci s’appellera «Noir» et comportera trois titres aussi. L’objectif, c’est de montrer les deux facettes de ma personnalité. Je sais qu’à l’extérieur, je suis quelqu’un de super généreuse et joyeuse mais je sais aussi qu’à l’intérieur, si on me laisse seule pendant une demi seconde, je peux rentrer dans un état de deepness (NDLR, profondeur en anglais) assez profond (rires). C’est pour cela qu’on essaye vraiment de m’entourer, même si pour l’instant je suis en indépendante, pour pas que je tombe dans ma solitude extrême.

Quel est l’objectif final avec ces deux EP ?

L’objectif, c’est peut-être de mener à un album mais je trouve que pour l’instant il se passe pas mal de choses, plein de petites choses qui sont hyper qualitatives. Je trouve que pour le moment c’est trop fragile pour sortir un album. Je n’ai pas une communauté très forte, massive. Je n’ai pas encore des titres qui sont calibrés. En plus, c’est la première fois que je produis des titres donc je trouve qu’il y a encore quelques lacunes. Je suis très fière mais je pense que je peux aller encore plus loin. Je dois travailler encore plus que ce que je ne le fais déjà !

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

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