Avec «Combats ordinaires», son nouvel album, Yannick Noah se veut un guerrier pacifique.
À 54 ans, il a troqué ses dreadlocks pour des cheveux courts. En interview face à notre journaliste, le chanteur nous parle de ses «combats ordinaires».
Votre premier single, «Ma colère», a fait beaucoup de bruit. Allez-vous vous produire dans les communes françaises dirigées par le Front national ?
Au contraire de Patrick Bruel dont je respecte le choix, je vais chanter là où on me demande. Toute la population n’a pas voté FN et je ne vais pas pénaliser ce public-là. Je m’y produirai, comme quand à 18 ans, je suis allé jouer dans l’Afrique du Sud de l’apartheid plutôt que de boycotter. Il faut avoir le courage de ses opinions. Les combats ordinaires sont ceux de tous les jours. On peut être emporté par le rythme fou de la vie. Et c’est un combat de s’octroyer une heure pour souffler. Je n’ai jamais oublié d’où je viens. À 7 ans, j’ai fabriqué ma première raquette, avec une machette, et je jouais avec une balle sans feutre. Je suis conscient de ma situation privilégiée, mais je peux avoir les mêmes souffrances que mon voisin.
Sur certains des 14 titres de l’album, on vous sent plus vulnérable…
J’ai perdu ma maman il y a un an et demi. Elle était mon supporter numéro un. Forcément, je me sens plus sensible, à fleur de peau, même si, dans la famille, on a toujours été combatif et bagarreur. Cela m’a aussi donné l’envie d’aller plus loin dans mes chansons.
Il y a d’ailleurs une chanson d’amour très belle. Elle est dédiée à votre femme ?
Dans ma famille, on s’aime profondément, mais on a du mal à l’exprimer. Avec mes enfants, cela m’a été facile, moins avec ma femme (Isabelle Camus, 50 ans, productrice de la série «Un gars, une fille», ndlr). Quand j’ai reçu le texte, il m’a parlé. Et je l’ai chanté comme je le sentais, en ne m’adressant qu’à elle.
Entretien : Caroline Geskens
– Découvrez la suite de cette interview dans l’édition de Télépro en librairies dès ce mercredi 11 juin 2014
– Yannick Noah sera invité ce samedi 14 juin à 20.55 sur TF1 pour «La Chanson de l’année», et dimanche 15 juin à 14.10 dans «Vivement dimanche» sur France 2
