Yann Moix à nouveau au cœur d’une polémique

L’ancien chroniqueur d’«On n’est pas couché» sur France 2, bien qu’un peu plus en retrait des feux médiatiques depuis qu’il a quitté ce poste, ne rate pas l’occasion, une fois de plus, de créer un bad buzz.

Désormais chroniqueur sur C8, dans l’émission «Les Terriens du samedi», l’écrivain et réalisateur a accordé une interview à «Marie-Claire», parue vendredi dernier, qui n’a pas manqué de faire parler. Il y tient des propos qui ont suscité un véritable tollé sur Twitter et dans différents médias.

Invité à faire la promotion de son dernier ouvrage, «Rompre», l’écrivain se confie sur son rapport aux femmes. C’est cette dernière partie qui a fait bondir pas mal de monde. Entre autres joyeusetés on pouvait y lire : «À 50 ans, je suis incapable d’aimer une femme de 50 ans», «Je trouve ça trop vieux. Quand j’en aurai 60, j’en serai capable. 50 ans me paraîtra alors jeune», déclare-t-il. «Ce n’est pas une question de dégoût, mais ça ne me viendrait pas à l’idée. Elles sont invisibles», enchaîne-t-il. «Je préfère le corps des femmes jeunes, c’est tout. Point. Un corps de femme de 25 ans, c’est extraordinaire. Le corps d’une femme de 50 ans n’est pas extraordinaire du tout.»

Non content d’égratigner le genre féminin, il continue de plus belle sur l’origine ethnique de ses partenaires. Il confie ainsi ne sortir «qu’avec des Asiatiques. Essentiellement des Coréennes, des Chinoises et des Japonaises.» «Beaucoup de gens seraient incapables de vous l’avouer car c’est du racialisme», développe-t-il. «C’est peut-être triste et réducteur pour les femmes avec qui je sors, mais le genre asiatique est suffisamment riche, large et infini pour que je n’en aie pas honte», assume-t-il.

Ces déclarations ne sont pas passées inaperçues et beaucoup se sont indignés sur les réseaux sociaux du point de vue de l’écrivain. Depuis peu, ces paroles sont de moins en moins étouffées, et se font régulièrement épingler.

.@anne_roumanoff répond à Yann Moix : « Une relation amoureuse, ce n’est pas seulement le physique, la fermeté des fesses, c’est cette connexion un peu magique entre deux âmes. Je vous souhaite de connaître un jour ce bonheur ». #Europe1 pic.twitter.com/nTyDoqSGsj

— Europe 1 (@Europe1) 7 janvier 2019

Wesh,gros,nous les quinquas on a pas non plus envie de ton micro kiki,la bonne année a toi. https://t.co/1hy72MAi1X

— Valérie Damidot (@DamidotValerie) 6 janvier 2019

Ce discours sur le corps des femmes est quand même sidérant ; réduire une femme – peu importe son âge – à son corps et à ses origines. Mais ce qui me dépasse, c’est la manière décomplexée dont ces choses sont dites, comme s’il était question d’un vin. https://t.co/0RzTEWAyJm

— MC Beaucage (@mcbeaucage) 6 janvier 2019

Excusez mon absence, je pensais à la laideur intérieure et extérieure de Yann Moix.

— Rosa Rosam (@intwittoveritas) 6 janvier 2019

Tu sais quoi Yann #Moix, des types comme toi, j’en croise quelques fois. Des types qui disent n’aimer que les #Asiatiques… et tu sais quoi? Je les envoie bouler en 3sec Car réduire son type de femme à ça… c’est juste minable. Catégorie Pauvre type + 1 https://t.co/wCQpVLVsk9

— Thi Diem Quach (@ThiDiemQuach) 6 janvier 2019

C’est une avancée significative mais la coordinatrice nationale du réseau féministe luttant contre les inégalités «Vie Féminine», Céline Caudron, interrogée par la RTBF, invite à prendre du recul sur ces propos «assez classiques». Elle invite à ne pas s’arrêter sur les propos d’une seule personne, mis en lumière par les médias, et de «prendre cet exemple comme illustration malheureuse d’un contexte plus global».

«Les femmes, quel que soit leur âge, sont amenées à vivre des pressions», explique Céline Caudron. «La cinquantenaire n’est plus assez attrayante mais la jeune qui porte une mini-jupe l’est trop.» Elle invite enfin à prendre conscience qu’«il y a une pression sur les femmes parce que ce sont des femmes.»

Jérôme Grogna