Moitié-breton, moitié-lyonnais, Yann Guillarme a raflé, ce week-end, le Grand Prix du Jury remis par la présidente Chantal Ladesou et le prix de la presse au Festival international d’humour de Rochefort. Mais d’où sort ce grand gaillard à l’humour subversif, à l’écriture rodée et au jeu de comédien impeccable ? Rencontre.
Heureux d’avoir raflé ces deux prix à Rochefort ?
Heureux ! Pour les humoristes, le Festival de Rochefort reste incontournable ! C’est un des plus vieux festivals, un des plus réputés. En plus, j’ai découvert que les gens y sont fous, bienveillants et conviviaux.
Vous êtes un ex-directeur de supermarché, exact ?
J’étais responsable d’un marché couvert du frais. Au départ, il y avait dix magasins de ce genre. Ils en sont à plus de 200. Mais je faisais du théâtre à côté. Un jour, un copain m’a poussé à me lancer vraiment. J’avais 25 ans, je me suis inscrit à l’école de Joëlle Sevilla, la maman d’Alexandre Astier («Kaamelott»). Du coup, j’ai participé à la série «Kaamelott» et j’ai créé mon premier one man show, «On n’est pas à l’abri d’un succès»…
Cela n’a pas marché ?
En effet (rire). Cela n’a pas eu l’effet escompté. J’ai arrêté très vite. En fait, je n’y trouvais aucun plaisir. J’ai préféré jouer avec d’autres comédiens. J’ai enchaîné des pièces de théâtre pendant près de huit ans, de Molière à Don Quichotte.
Et vous revoici dans un one man show, «Yann Guillarme fout le bordel» !
Je me suis senti prêt ! Je l’ai écrit à la naissance de mon fils dont je parle dans un sketch. L’école de la vie, je suis convaincu qu’il n’y a rien de mieux. Je me vois aussi comme un «ambianceur» sur scène.
Comment est né le sketch du «Baffeur» ?
C’est une catharsis. Engager via une application un baffeur, c’est pour qu’il exécute à notre place ce que nous n’avons pas le droit de faire. Ce serait l’anarchie si cette appli existait. Car à moment donné, nous sommes toujours le con de quelqu’un. Cela peut se retourner contre nous.
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Vous vous êtes fait connaître d’abord à Lyon ?
Mon fief. J’y ai acquis une petite notoriété. Depuis un an, je fais pas mal d’allers-retours entre Lyon et Paris. Anne Roumanoff m’a intégré dans son émission radio «Ça pique mais c’est bon» sur Europe 1. Maintenant, j’assure des chroniques en matinale sur Rires et Chansons. Dès septembre, je suis ma femme professeur des écoles à Paris. Il faut reconnaître que c’est là où tout se passe.
Caroline Geskens
Les résultats complets du Tremplin du Rire 2017 :
Le Ch’ti des «Grosses têtes» Jeanfi Janssens a gagné les prix Cabaret et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le très visuel Jovany a remporté les prix du public, des jeunes et de la Fondation Raymond Devos. Et Yann Guillarme le Grand prix du jury et le prix de la presse.
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