Voici le palmarès de la 87e cérémonie des Oscars (vidéo)

La comédie noire «Birdman», d’Alejandro González Iñárritu, a décroché dimanche quatre Oscars dont celui du meilleur film. Cette 87e cérémonie des Oscars a également été ponctuée de messages militants sur le droit des femmes et des minorités, comme ce fut le cas pour les Grammy Awards.

Quatre Oscars pour «Birdman»

«Birdman», interprété entre autres par Michael Keaton, Edward Norton, Naomi Watts et Emma Stone, raconte la vie d’un ex-acteur de films de super-héros qui tente de renouer avec la gloire au théâtre. Le film d’Alejandro González Iñárritu s’est vu remettre l’Oscar du meilleur film, lors de la 87^e soirée des Oscars, organisée dimanche au Dolby Theatre à Los Angeles.

«Birdman» faisait notamment face à «Boyhood», «Selma», «Une merveilleuse histoire du temps» et «American Sniper». Produit, écrit et réalisé par le cinéaste mexicain, il partait favori avec neuf nominations. Il en a remporté quatre dont meilleur scénario, meilleur réalisateur et meilleur directeur de la photographie.
Autres gagnants de la soirée, la comédie loufoque et surannée «The Grand Budapest Hotel», de Wes Anderson, a décroché quatre statuettes et le thriller musical «Whiplash», de Damien Chazelle, trois prix.

L’interprétation puissante d’Eddie Redmayne

Julianne Moore a quant a elle été sacrée meilleure actrice pour son interprétation subtile d’une malade atteinte d’Alzheimer dans «Still Alice».

Le Britannique Eddie Redmayne a, lui, été primé pour son interprétation puissante du cosmologue Stephen Hawking dans «Une merveilleuse histoire du temps». Il a rendu hommage au courage de ceux qui souffrent de la maladie de Charcot, comme le génial scientifique britannique.

«Ce soir nous honorons les films plus blancs»

Dès l’ouverture de la soirée, le présentateur Neil Patrick Harris avait donné le ton politique en lançant : «ce soir nous honorons les films plus blancs… pardon les plus brillants d’Hollywood », référence à la critique de la sélection de cette année, accusée d’être trop blanche et trop masculine.
Surtout connu pour son inénarrable rôle dans la série «How I Met Your Mother», Neil Patrick Harris a mené la soirée avec efficacité et humour. Il a fait rire tout le Dolby Theatre quand il a déboulé sur scène en slip blanc, parodiant «Birdman» et «Whiplash».

David Oyelowo, bouleversé

La chanson principale du film «Selma», «Glory», a remporté l’Oscar de la meilleure chanson, saluée deux fois par une standing ovation, et faisant couler les larmes d’un David Oyelowo bouleversé.

Common, qui l’interprète avec John Legend, a déclaré que «l’esprit» du pont de Selma, l’une des étapes marquantes de la lutte pour les droits des noirs-américains, «transcende les races, les orientations sexuelles».
Le rappeur a rendu hommage à «ceux qui ont marché pour la liberté d’expression en France et au peuple de Hong-Kong» qui a manifesté pour plus de démocratie.

«Citizenfour», film coup de poing

Autre instant fort de la soirée, «Citizenfour», film coup de poing sur le lanceur d’alerte Edward Snowden, qui a révélé le programme de surveillance massif du gouvernement américain. L’œuvre de l’Américaine Laura Poitras a remporté l’Oscar du meilleur documentaire. «[Edward Snowden] a révélé les menaces qui pèsent non seulement sur notre vie privée mais sur notre démocratie», a déclaré la cinéaste, accompagnée du journaliste Glenn Greenwald, à qui Snowden avait également fait ses révélations.
Dans un communiqué, l’ex-conseiller de la CIA poursuivi par les États-Unis et réfugié en Russie a félicité la réalisatrice pour «son film courageux et brillant», ajoutant que «quand les citoyens travaillent ensemble, ils peuvent changer le monde».


Patricia Arquette, qui a reçu l’Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation de mère-courage dans «Boyhood», n’a pas été en reste. Elle a salué «toutes les femmes qui ont porté un enfant», et appelé à «l’égalité de droits et salaires» pour toutes les Américaines.