Violences conjugales: « Que la justice condamne à hauteur des faits », selon Sandrine Bonnaire

Sandrine Bonnaire au festival international de cinéma de Toronto, le 10 septembre 2017 © AFP VALERIE MACON

Victime de violences conjugales il y a vingt ans, la comédienne Sandrine Bonnaire a plaidé jeudi pour que la justice condamne plus durement ces actes et que les personnes en danger soient mises « en sécurité immédiatement ».

« Que la justice condamne à hauteur des faits », a souhaité sur BFMTV l’actrice qui a tourné sous la direction de Maurice Pialat, Agnès Varda et Claude Chabrol, quelques jours après la grande manifestation contre les violences faites aux femmes.

Sandrine Bonnaire faisait partie du cortège parisien samedi et a évoqué, au micro de l’émission « Quotidien », les violences physiques qu’elles a subies de la part d’un ancien compagnon lors d’une dispute dont elle est ressortie, inconsciente, avec les os du visage fracturés et des dents cassées.

« J’ai envie de dire à toutes ces femmes et certains hommes battus d’aller porter plainte tout de suite. (Dès) le moindre geste ou harcèlement moral, il faut se manifester », a-t-elle affirmé jeudi, malgré le parcours du combattant pour se faire entendre et des preuves pas toujours simples à réunir.

Le procès de son agresseur a eu lieu trois ans après qu’elle ait déposé plainte. « Ce qui est long quand on est dans une douleur et qu’on attend une condamnation », a-t-elle souligné. Celui avec qui elle vivait depuis plusieurs années a été condamné à deux ans avec sursis et à une importante amende financière, a-t-elle précisé.

Estimant, sans s’attarder sur la question, que le gouvernement « est en train de se bouger », Sandrine Bonnaire a plaidé pour que les victimes soient mises « en sécurité immédiatement ». « Il faut avant tout protéger ces femmes, ensuite qu’elles soient entendues, (puis) que la justice condamne à hauteur des faits ».

Elle en a profité pour témoigner son admiration à la comédienne Adèle Haenel qui avait dénoncé des « attouchements » et du « harcèlement » de la part du réalisateur Christophe Ruggia, lorsqu’elle était adolescente, et a fini par porter plainte mardi.

Ces déclarations ont redonné un nouveau souffle au mouvement #MeToo en France et s’inscrivent dans un contexte où les violences faites aux femmes sont à la une, entre la sortie mouvementée du film « J’accuse » de Roman Polanski, de nouveau accusé de viol, et la fin du Grenelle des violences conjugales, conclu par des annonces du gouvernement. Parmi elles figure la prise en charge psychologique des agresseurs, l’introduction de l’emprise dans le code pénal, le renforcement du numéro 3919.

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