« Une fille facile »: premier vrai rôle pour l’ex-escort girl Zahia Dehar

"Une fille facile": premier vrai rôle pour l'ex-escort girl Zahia Dehar
AFP

Elle avait accédé à la notoriété malgré elle lors d’un scandale impliquant des footballeurs.

L’ex-escort girl Zahia Dehar trouve un premier vrai rôle au cinéma dans « Une fille facile » de Rebecca Zlotowski, film d’auteur féministe qui suit deux cousines le temps d’un été à Cannes.

Récompensé par le prix SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques) au dernier Festival de Cannes dans la section parallèle de la Quinzaine des réalisateurs, « Une fille facile », qui sort mercredi, raconte l’histoire de la libérée Sophia (Zahia Dehar), qui couche avec des hommes riches et se fait offrir des cadeaux, et de sa cousine Naïma (Mina Farid), plus jeune, fascinée par l’univers de luxe et de désir qu’elle découvre.

« Une fille facile, ce n’est pas péjoratif, c’est une femme qui s’épanouit dans sa sexualité à l’égal d’un homme. Il est rare de voir une femme comme Sophia célébrée comme cela », indiquait à l’AFP à Cannes en mai Zahia Dehar, reconvertie en styliste et aujourd’hui actrice.

L’ex-escort girl avait été très médiatisée au début des années 2010 à l’occasion du scandale impliquant des joueurs de l’équipe de France qui avaient eu recours à ses services alors qu’elle était mineure.

Elle était notamment devenue célèbre pour avoir été le « cadeau d’anniversaire » du footballeur Franck Ribéry en 2009, avant de se lancer dans la création de lingerie de luxe.

Zahia Dehar à Cannes en mai 2019

« J’ai plutôt de la sympathie pour les femmes victimes de la curée publique », racontait à l’AFP Rebecca Zlotowski à propos de son actrice.

« Pour être féministe on n’a plus besoin de montrer des femmes spationautes ou neuro-chirurgiennes. J’ai du plaisir à montrer des femmes dans le cliché de la surféminité », ajoutait la réalisatrice, membre du collectif 50/50, né dans le sillage de l’affaire Weinstein et la vague #MeToo.

Agrégée de langue et littérature française, cette diplômée de la Femis voit dans son film – qu’elle définit comme un « conte d’été amoral » – un dialogue avec « La collectionneuse » d’Eric Rohmer.

« Très rapidement je sais que le sujet sera la question de la puissance, du pouvoir, de la domination, sur tous les terrains », dit-elle.

Dans les notes de production du film, évoquant sa rencontre avec Zahia Dehar, « une reconnaissance », elle souligne avoir été attirée par le fait d’être « si étrangères en tous points » et « la manière qu’a Zahia de mettre l’accent sur le féminin dans ce qu’il a de plus exacerbé et éculé ».

Elle ajoute avoir découvert ensuite que Zahia parlait « d’une manière extraordinairement élégante », avec « le phrasé d’un personnage d’un film d’Eric Rohmer », et avoir été « séduite tout de suite ».

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