Yazid Ichemrahen : un pâtissier à la bonne étoile

Yazid Ichemrahen © Groupe YI
Stéphanie Breuer Journaliste

Élevé entre famille d’accueil et foyer, Yazid Ichemrahen a tout fait pour réaliser son rêve : devenir l’un des meilleurs pâtissiers de sa génération.

Champion du Monde de desserts glacés, le trentenaire Yazid Ichemrahen est désormais le chef pâtissier du prestigieux Royal Monceau à Paris. Une belle revanche pour ce jeune Français, d’origine marocaine, dont la vie n’a pas débuté sous les meilleurs auspices. Son parcours, il le raconte dans son livre « Un rêve d’enfant étoilé », adapté au cinéma dans « À la belle étoile » (jeudi à 22h50 sur France 3).

Né en 1991 à Épernay, près de Reims, le jeune Yazid est très tôt confronté à des drames. Après la mort de son petit frère, il est placé en famille d’accueil, sa mère étant jugée inapte à l’éducation des enfants et son père aux abonnés absents. De 2 à 11 ans, il est accueilli chez des parents d’accueil, qu’il nomme « Tatie » et « Tonton ». C’est là, aux côtés de leurs deux fils, mordus de pâtisserie, qu’il découvre sa passion. « Le mercredi après-midi, après l’école, si j’avais été sage, ma récompense était de faire un gâteau au yaourt », raconte-t-il sur son site Internet (www.yazid-ichemrahen.com).

Pâtissier globe-trotteur

Évoluant par la suite dans différents foyers, le jeune garçon, qui flirte avec la délinquance, manie à nouveau le fouet et la maryse lorsqu’il choisit, à 14 ans, de suivre un CAP en pâtisserie. Alors qu’il lui arrive de dormir dans la rue, il parvient, grâce à son culot, à se former auprès des plus grands noms français de la discipline : Pascal Caffet (Meilleur ouvrier de France), Philippe Conticini, Thierry Marx et même le célèbre Joël Robuchon.

En 2014, l’heure de la consécration sonne : à 22 ans à peine, Yazid est sacré champion du Monde de desserts glacés ! Sa carrière décolle ensuite, avec l’ouverture de boutiques à Avignon, Mykonos (Grèce) et Gstaad (Suisse). L’Europe ne lui suffit plus et il propose aussi ses créations sucrées au Qatar ou à la chaîne hôtelière Mandarin Oriental, en Afrique.

Aujourd’hui à la tête de sa propre marque, Yazid Ichemrahen, sans attache, travaille dans le monde entier. Dans ses créations, il dit être guidé par deux choses : la simplicité et le partage. « La simplicité d’un goût authentique, rendue possible par l’utilisation exclusive de matières premières d’exception sans les dénaturer », explique-t-il. « Le partage : l’envie de faire découvrir à tous mon univers, de se remémorer les goûts oubliés de l’enfance, créer une émotion. » •

Cet article est paru dans le Télépro du 19/12/2024

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