Un nouveau procès requis pour Morandini, déjà renvoyé pour « corruption de mineur »

L'animateur Jean-Marc Morandini le 19 juillet 2016 à Paris © AFP/Archives GEOFFROY VAN DER HASSELT

Le parquet de Paris a requis en mai le renvoi devant le tribunal correctionnel pour « harcèlement sexuel » de l’animateur Jean-Marc Morandini, déjà renvoyé pour corruption de mineur dans une autre affaire, a appris mardi l’AFP de sources concordantes.

Selon une source proche du dossier, confirmée par le parquet de Paris, ce dernier a requis le 19 mai le renvoi de M. Morandini pour « harcèlement sexuel » à l’égard d’un plaignant.

Il a aussi requis le renvoi de sa société de production « Ne Zappez pas ! Production » pour « travail dissimulé » à l’égard de cinq plaignants.

La décision finale sur un procès éventuel revient désormais au juge d’instruction.

L’AFP n’avait pas pu joindre son avocate mardi en début de soirée pour faire un commentaire.

En juillet 2016 dans Les Inrockuptibles, deux jeunes acteurs avaient accusé Jean-Marc Morandini, aujourd’hui âgé de 56 ans, d’avoir profité des castings réalisés pour une web-série érotique baptisée « Les Faucons » pour les pousser à s’exhiber nus. Selon leurs témoignages, une personne se présentant comme « Catherine » leur avait demandé avec insistance par courriel d’envoyer des vidéos d’eux nus et des scènes de masturbation.

Au total, cinq comédiens avaient porté plainte pour « harcèlement sexuel ».

Saisi de cette plainte, le parquet de Paris avait classé sans suite son enquête en janvier 2017. Mais les plaignants avaient obtenu en 2018 la reprise des investigations par un juge d’instruction.

Dans un autre dossier, la cour d’appel de Paris a validé mardi le renvoi devant le tribunal correctionnel de l’animateur de télévision pour « corruption de mineur », selon une source judiciaire qui confirmait une information de BFMTV.

Selon cette source, la chambre de l’instruction de la cour d’appel a rejeté les demandes de nouveaux actes d’enquête déposées par la défense de M. Morandini.

Elle a par conséquent confirmé son renvoi en correctionnelle ordonné par le juge d’instruction en juillet 2020, mais infirmé les circonstances aggravantes d’incitation par un moyen de télécommunication et d’incitation à la proposition sexuelle sur mineur.

« C’est un premier pas », a commenté auprès de l’AFP son avocate dans ce dossier, Me Corinne Dreyfus-Schmidt. « Nous allons faire un pourvoi en cassation sur le reste ».

L’animateur de CNews et NRJ12 avait été mis en examen en 2016 après que deux jeunes hommes, mineurs à l’époque des faits qu’ils dénoncent, eurent saisi la justice.

Dans la première plainte, un jeune homme affirmait que M. Morandini lui avait fait des propositions sexuelles dans des échanges SMS, entre février et mars 2013.

Le second plaignant, qui s’est depuis désisté, avait de son côté raconté avoir été contacté en juillet 2009 par la société de production de M. Morandini via un site de casting pour un projet de remake du film « Ken Park » du réalisateur américain Larry Clark.

Il a expliqué avoir été convié, seul, au domicile de l’animateur où ce dernier l’aurait invité à se déshabiller et à reproduire une scène de masturbation, selon le journal Le Parisien.

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