Un nouveau prix pour les frères Dardenne au Festival de Cannes !
Le cinéma belge francophone s’est distingué à plusieurs reprises samedi soir lors de la cérémonie de clôture du 72e Festival de Cannes.
Les frères Dardenne ont ainsi remporté le Prix de la mise en scène pour « Le Jeune Ahmed », dans lequel ils posent leur regard sur l’islam radical.
« Ce film est une ode à la vie », a déclaré sur scène Luc Dardenne, aux côtés de son frère Jean-Pierre. « Alors que le populisme identitaire et les crispations religieuses montent, nous avons souhaité filmer un appel à la vie, ce qui est aussi la vocation du cinéma. »
« C’est un prix que nous n’avions jamais eu et nous en rêvions un peu », a poursuivi Luc Dardenne en conférence de presse à l’issue de la cérémonie. « On est très heureux d’avoir ce prix. L’acteur principal, on lui doit beaucoup. Beaucoup à son apparence et à son sens du rythme inné. »
« Comme disait Truffaut, on ne dirige pas un enfant (…) mais il nous a beaucoup surpris. C’était formidable qu’il soit tout le temps dans le juste », a renchéri Jean-Pierre Dardenne.
Le duo, habitué de la Croisette, a présenté neuf films à Cannes depuis 1996, le premier à la Quinzaine des réalisateurs et les huit autres en compétition. Parmi eux, « Rosetta » (1999) et « L’Enfant » (2005) lui ont valu deux Palmes d’or. Auxquelles s’ajoutent un Prix du scénario pour « Le Silence de Lorna » (2008), un Grand Prix pour « Le Gamin au vélo » (2011) et deux Prix d’interprétation pour Emilie Dequenne (en 1999 dans ‘Rosetta’) et pour Olivier Gourmet (en 2002 dans ‘Le fils’).
Outre « Le Jeune Ahmed » des frères Dardenne, la coproduction belge « Atlantique » de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop s’est elle aussi distinguée en raflant le Grand Prix. Fille du musicien Wasis Diop et nièce du cinéaste Djibril Diop Mambéty, Mati Diop s’offre avec « Atlantique » son premier long métrage, qui délivre un récit loin des clichés sur l’immigration clandestine. Le film est coproduit en Belgique par Frakas Production et a notamment bénéficié de l’aide du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La Belgique a par ailleurs été bien représentée par « Nuestras Madres » de César Díaz. Ce film belge francophone en espagnol s’est vu attribuer la Caméra d’or qui récompense le meilleur premier film toutes sections confondues. Le long métrage avait déjà remporté mercredi le Prix SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) à la Semaine de la Critique, section parallèle du Festival consacrée aux cinéastes débutants.
Premier long métrage de fiction de César Diaz produit par Need Productions, « Nuestras Madres » évoque le parcours d’un personnage en quête de ses origines, alors que le Guatemala juge au même moment des militaires à l’origine d’une guerre civile qui a fait des centaines de milliers de morts durant des décennies. Le film renvoie à la propre histoire du réalisateur, né en 1978 et dont le père a disparu en 1981. Sur scène, César Díaz a dédié son prix aux victimes du conflit guatémaltèque.
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