The Sound of Simon et Garfunkel
Vendredi à 22h25, Arte nous propose une soirée placée sous le signe de la musique avec un documentaire sur le mythique duo : «Simon et Garfunkel : l’autre rêve américain».
Simon et Garfunkel ont véritablement été la bande-son de toute une génération. Cinquante ans après la sortie du chef-d’œuvre «Bridge over Troubled Water», le documentaire «Simon et Garfunkel : l’autre rêve américain» nous plonge dans les coulisses de l’ultime opus des deux musiciens du Queens.
My old friend
La longue histoire qui unit Paul Simon et Arthur Garfunkel commence très tôt. Nés à quelques jours d’intervalle, en 1941, le premier dans le New Jersey et le second dans le quartier du Queens à New York, à trois pâtés de maisons l’un de l’autre, les deux futures stars finissent par se rencontrer en sixième année d’études. L’alchimie opère directement. Leurs premiers pas sur scène, en duo, ont lieu en 1953, dans leur école primaire de Forest Hills où ils jouent ensemble «Alice au pays des merveilles».
Ensuite, ils reprennent des titres doo-woop, un sous-genre du rhythm and blues très populaire à l’époque. «Ils s’inspirent de Buddy Holly, et surtout des Everly Brothers», relate-t-on sur le site de Classic 21. «Formant cette année-là le duo Tom & Jerry, et publient quelques titres en 45-tours dont ’Hey, Schoolgirl’ sans succès.»
Just two poor boys
En 1962, après leur parcours universitaire, branche littéraire pour Simon, architecturale pour Garfunkel, les deux hommes se retrouvent. Ils jouent d’abord dans des petits clubs et sont assez vite repérés par Tom Wilson, le producteur d’un certain Bob Dylan. Simon et Garfunkel intègrent alors le label Columbia. En 1964, les deux artistes sortent un premier album, «Wednesday Morning, 3 A.M.» qui est un cuisant échec. Paul décide alors d’aller à Londres pour tenter sa chance en solo.
Pourtant, parmi les titres de ce premier ratage commercial, on peut entendre une chanson qui vous est sans doute familière : «The Sound of Silence», en version acoustique. Cette dernière avait été écrite peu après l’assassinat de John Kennedy, événement qui avait profondément bouleversé Paul Simon. «Lors de sa première parution, en 1964, le chef-d’œuvre absolu, ’The Sound of Silence’, laisse le monde indifférent», raconte le regretté Gilles Verlant dans l’ouvrage «La Scandaleuse histoire du rock». «Mais, remixée dix-huit mois plus tard (par Tom Wilson), à l’insu des artistes d’ailleurs, avec rajout d’une batterie et d’instruments électriques, la chanson devient un n°1 incontestable aux États-Unis et en Europe.»
Bye bye love
À partir de l’année 1965, le tandem s’installe définitivement dans le paysage musical et les hits s’enchaînent. Ne citons que «Mrs Robinson», titre issu de leur quatrième album, «Bookends», mais surtout, énorme tube constituant la bande-originale du film «Le Lauréat», sorti en 1967, de Mike Nichols, avec Dustin Hoffman et Anne Bancroft a.k.a. Mrs Robinson. Néanmoins, si les feux de la rampe scintillent pour le couple artistique, en coulisses, le divorce est proche. La complicité n’est plus au rendez-vous, les deux chanteurs ont même du mal à travailler dans le même studio.
En février 1970 sort un cinquième album, le génial «Bridge over Troubled Water». Immédiatement encensé par la critique et adoubé par le public, il se hisse en tête de tous les classements ou presque dans le monde entier. «Cecilia» ou encore «El Condor Pasa» rythment les oreilles de la planète. Malgré cet apogée, Simon et Garfunkel annoncent leur séparation la même année.
Central Park, 1981
Au fil du temps, le duo se retrouvera tout de même pour des concerts de charité ici et là ou encore en trio avec Sam Cook pour enregistrer une version de «What a Wonderfuld World» de Louis Amstrong. Les spéculations quant à leur reformation iront souvent bon train, mais cette dernière n’aura jamais lieu. Cependant, depuis leur rupture, un moment est resté gravé dans la mémoire des fans : leur concert gratuit à Central Park, en 1981, devant un demi-million de personnes. L’un des plus grands concerts de l’histoire de la musique, à revoir vendredi soir, à 22.25 sur Arte.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 16/7/2020
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici