Teri Hatcher s’engage contre les violences faites aux femmes (vidéo)
Victime d’un inceste durant son enfance, Teri Hatcher entend faire bouger les choses. L’actrice campe le nouveau rôle d’ambassadrice pour la lutte contre les violences faites aux femmes.
Mardi 25 novembre, Teri Hatcher était à la tribune des Nations Unies, à New York. Le tournage d’une nouvelle série ? Pas vraiment : l’actrice américaine a prononcé un discours bouleversant à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Devant un parterre de personnalités politiques, Teri Hatcher est revenue sur sa propre histoire.
Un oncle odieux
À 30 ans, la star découvrait une coupure de presse. «J’étais chez mes parents à faire des cartons d’objets de mon enfance, lorsque je suis tombée sur un article de journal au sujet d’une jeune fille de 11 ans. L’article racontait comment elle s’était enveloppé la tête dans une serviette et se tira une balle dans la tête», raconte l’une des «Desperate Housewives» les plus appréciées.«Pourquoi ? Dans sa lettre d’adieu, elle racontait que mon oncle l’avait violée pendant de nombreuses années. J’étais choquée, dévastée et bouleversée par l’idée même qu’il avait pu continuer ses abus et désormais, alors même qu’il avait soixante ans, il était le responsable de la douleur et la mort de cette jeune fille.»
Briser le silence
L’actrice a mis plus de trente ans avant d’oser mettre des mots sur son passé douloureux. Lorsqu’elle était enfant, son oncle l’obligeait à faire certaines choses. «À cause de cet oncle [condamné à 14 ans de prison et décédé en août 2008, NDLR], pendant des années, lorsqu’il m’arrivait quelque chose de positif […], je ressentais tout de suite un violent besoin de me punir. Parce que je me sentais mal, parce que je pensais que tout était arrivé par ma faute».
«Le silence ne fera pas partie de ma vie»
L’article évoqué plus haut a provoqué l’effet d’un tremblement de terre chez Teri Hatcher. La star, qui fêtera ses 50 ans le 8 décembre, veut désormais s’engager pour faire changer les choses. Au cours de son discours, elle a rappelé qu’une femme sur trois était victime de violences.
«Il s’agit là d’une statistique qui doit changer. Je fais partie de ces femmes mais je me ferai entendre jusqu’à ce que ces chiffres changent, jusqu’à ce que les femmes qui ont été victimes se sentent moins seules et plus en sécurité pour trouver le courage de parler. Tant que la violence fera partie de la vie de ces femmes, le silence ne fera pas partie de la mienne.»
Clichés tenaces
Le cliché de l’agresseur qui s’attaque à une fille en jupe tard dans la nuit est tenace. 86 % des viols sont réalisés par une personne connue de la victime : parent, ami, connaissance, ou ancien petit ami.
Dans 38 % des cas, le violeur s’avère être le conjoint. Suite aux viols ou tentatives de viol qu’elles ont subies, seules 10 % des victimes ont porté plainte.
Sébastien Varveris
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici