Tania Garbarski et Charlie Dupont : secrets de deux inséparables !
Certains artistes disent qu’il n’y a jamais assez de place pour deux étoiles sous le même toit. Le couple de comédiens belges fait mentir cet a priori depuis plus de vingt ans.
Ils font tous les deux du théâtre, du cinéma et de la télé. Malgré ses nombreux projets (Charlie, 50 ans, va bientôt tourner la saison 2 de la série «La Faute à Rousseau» et Tania, 48 ans, une websérie pour la RTBF), ce couple, aussi harmonieux à la ville que dans ses interprétations, se confie sur son parcours sans fautes où dominent l’amour et l’humour.
Où vous êtes-vous rencontrés ?
Tania : Il y a vingt et un ans, nous avions été engagés au Flanders Expo de Gand pour animer un spectacle à thème : voyage à travers le temps. Nous nous sommes croisés dans des costumes façon «Star Trek» dans un décor de navette spatiale !
Charlie : J’ai rencontré cette jeune femme le 3 juin 1999. Je l’ai demandée en mariage le 2 juin 2000 et l’ai épousée le 3 juin 2001. Ce sont nos noces de porcelaine : c’est fragile mais très beau.
Qu’est-ce qui vous a séduits ?
C. L’humour. Quelques minutes après la rencontre, on riait déjà beaucoup ! On chantait même !
T. Il y a eu tout de suite une ambiance heureuse.
Quelles sont vos qualités et… les qualités de vos défauts que vous appréciez ?
C. Tania a une extraordinaire empathie. Elle peut être à l’écoute d’une amie en détresse pendant des heures. Parfois, je suis à côté d’elle, dans la voiture, forcé d’entendre et d’attendre la conclusion… Tania est si à l’écoute des autres qu’elle peut s’oublier elle-même.
T. Charlie est un être pur !
C. Oh ? Que veux-tu dire par là ?
T. Peu de choses peuvent le corrompre. Il est très droit, très juste. J’admire beaucoup ça !
C. C’est un scoop, elle n’a jamais évoqué cela jusqu’ici !
Diriez-vous que vous êtes complémentaires ?
T. Oui, Charlie est plus intuitif, il vient de la comédie, tandis que je suis plus rigoureuse, technique, à cause de ma formation théâtrale. Nous profitons de la réunion de nos personnalités, dans la vie et le métier. C’est magique, il n’y a pas d’effort à faire.
À travers les pièces jouées ensemble, vous est-il arrivé d’être épatés par des facettes de l’autre que vous ne connaissiez pas ?
C. Oui. Nous sortons d’une expérience formidablement traumatisante, à Nice : «Le Feuilleton de Goldoni» (créé par Muriel Hayette-Holz) qui nous a emmenés dans des sphères encore inexplorées. Je n’avais jamais vu Tania dire des vers, en mégère ivre morte !
T. C’était d’autant plus inattendu que Charlie joue un homme bien plus âgé que moi. Le voir aussi transformé était fascinant. La découverte de l’autre dans le métier ne tient pas à des personnages, mais aux différentes étapes de travail.
De quelle façon gérez-vous chacun votre trac ?
T. Nous nous calmons mutuellement. Comme dans la vie, si l’un a une baisse de régime, l’autre prend le relais. Travailler ensemble est, pour nous, une surprise et une réussite. Car d’autres couples d’acteurs préfèrent ne pas collaborer pour se préserver et ne pas briser leur harmonie.
C. C’est presque une thérapie : nous jouons aussi des rencontres amoureuses qui nous permettent de ne pas oublier la magie du couple.
Quelles capacités artistiques enviez-vous cordialement chez l’autre ?
C. La patience de Tania ! Elle est capable d’attendre qu’un projet émerge, alors que j’aurais plus vite envie de dire non et me barrer.
T. Pour Charlie, c’est «On veut, on peut». C’est lui qui m’a mise sur le chemin de l’initiative. Lui me donne la force d’agir et moi, celle de savoir patienter quand ça ne se concrétise pas tout de suite.
Quand chacun est sur un projet différent, avec d’autres partenaires… la jalousie peut-elle se manifester ?
T. Évidemment ! Je vais regarder la tête de celle qui jouera avec mon mari. Et je suis sûre qu’il fait pareil en essayant de rester cool ! Ceux qui se disent indifférents sont, selon moi, des menteurs ! C’est une petite jalousie saine. Ceci dit, on a eu de la chance : personne ne nous a demandé de rejouer «9 semaines 1/2» ou de courir nus sur une plage.
Et si c’était le cas ?
T. Ne nous voilons pas la face : oui, ce serait plus intense.
C. La jalousie existe dans toute profession, mais ici, ça se passe sous les yeux du public. Si j’embrasse quelqu’un à l’écran, les amies de Tania vont lui dire : «Hé, pas mal !».
T. Un couple doit rester vigilant tout en ayant ses zones de liberté. Il faut beaucoup partager. Nous parlons de nos projets respectifs pour que rien ne reste tabou, et nous ne restons pas trop longtemps éloignés, malgré le boulot.
C. Quand j’ai tourné brièvement avec Sharon Stone dans «Largo Winch 2» (en 2018, ndlr), curieusement, Tania a débarqué à Cologne car, disait-elle, elle voulait visiter la ville !
T. Et lorsque j’étais sur un long tournage à Bandol, un jour, Charlie est venu s’y balader…
Vous avez des enfants, deux filles. Quel genre de parents êtes-vous ?
T. Je suis la plus exigeante. Mais c’est assez équilibré. On a élevé nos enfants à deux.
C. Quand il y a des cadres à poser, on sait toujours que l’un de nous le fera !
En fait, Charlie, avec trois femmes à la maison, vous êtes en minorité…
T. Charlie a grandi entouré de femmes : sœurs, amies… Cela lui donne une belle connaissance de la gent féminine et une jolie sensibilité.
C. Sans renier ma virilité, je m’ennuie plus vite à un dîner de mecs qu’à un repas avec des filles. Ce n’est pas de l’opportunisme féministe. Le matriarcat me va très bien, à moi !
T. Et donc, pour le combler, je lui ai donné deux filles !
Dans très longtemps, comment vous imaginez-vous en vieux couple ?
C. On sera sur un banc face à la mer, en se tenant la main.
T. Et nous continuerons de rire souvent, même si on n’a plus de dents !
Cet article est paru dans le Télépro du 17/06/2021.
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