Tanaë aux Ardentes : «Il ne faut pas avoir peur d’oser»

Tanaë aux Ardentes : «Il ne faut pas avoir peur d'oser»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Jeune artiste belge, elle vient tout juste de sortir son premier album, «Talking to myself». Inspirée par de multiples influences, la chanteuse a livré le week-end dernier aux Ardentes un show coloré, doux et chaleureux avant de nous retrouver en interview.

Aujourd’hui, vous êtes chez vous puisque vous êtes Liégeoise et que nous vous retrouvons aux Ardentes. Qu’est-ce que ça vous fait de jouer dans votre région et dans un festival aussi important ?

C’est trop bien ! Les Ardentes, c’est le premier festival que j’ai fait en tant que festivalière, j’avais à peu près 15 ans. Par la suite, je suis revenue tous les ans. Venir en tant qu’artiste, c’est vraiment fou, surtout que c’est la dernière fois sur ce site donc je me dis que j’ai beaucoup de chance !

Il paraît que vous ne vouliez pas vraiment devenir chanteuse…

Non pas du tout, j’étais super timide. Je ne voulais pas poster ma musique, je faisais cela pour moi. Je m’enregistrais, j’écoutais ce que je faisais, ça me plaisait. Mes proches, ma maman, trouvaient que ça valait la peine d’être partagé sur les réseaux sociaux. Un jour, ma maman a envoyé une bande son à mon manager et producteur d’aujourd’hui, Manu Freson. Et puis, on a commencé à faire des tests et à bosser en studio. Mais au départ, je n’étais pas super enthousiaste. Finalement, j’ai bien fait (rires).

Vous faites des études d’art. Avez-vous utilisé cette formation dans votre début de carrière ?

Non, pas vraiment parce que j’ai fait tout autre chose avant d’entreprendre ces études-là, c’est l’année passée que j’ai commencé à me lancer là-dedans. Au départ, je trouvais que ça n’était peut-être pas très sérieux et puis après je suis revenue sur ma décision en me disant que tout ce qui est passionnant est accessible si l’on travaille. La formation ne m’a pas vraiment aidée même si ça m’apporte quand même beaucoup de connaissances. Et puis, tout ce qui touche à l’art m’intéresse énormément.

Vous décrivez votre clip «Mirrors» comme une métaphore de l’utilisation des réseaux sociaux, d’Instagram. Cherchez-vous à faire de la prévention autour de ce phénomène des réseaux sociaux ?

Ce n’était pas mon but premier, maintenant si ça peut faire réfléchir les gens sur l’utilisation des réseaux sociaux, c’est cool parce que c’est aussi à cela que ça sert, faire passer des messages à travers la musique. Mais oui, le clip raconte réellement l’histoire d’une fille qui a perdu son identité, qui ne se retrouve plus parce qu’elle essaye de se donner une image pour plaire aux autres via les réseaux sociaux. Ça peut être une forme de prévention, après chacun peut interpréter le clip et les paroles à sa manière…

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Votre album ne comporte que huit titres, avez-vous voulu en garder pour la suite ?

On avait des compos que je trouvais nulles (rires) et que Manu Freson n’aimait pas spécialement aussi donc on ne les a pas retenues. Je ne voulais pas faire du remplissage en me disant : «il faut absolument que je produise dix sons» pour finalement avoir deux titres que j’aurais peut-être moins aimés. J’avais huit morceaux qui me plaisaient vraiment alors je me suis dit : «OK, on va mettre ces huit titres». Et puis, je me dis que le projet ne va pas s’arrêter tout de suite donc j’aurais bien le temps de créer plein d’autres compositions pour la suite…

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

Vous avez dit dans une interview que Jain et Dua Lipa faisaient partie de vos influences. Votre style est pourtant beaucoup moins électro, dans une ère où l’on aurait tendance à en abuser…

Quand je parle d’influences, je pourrais te dire que la barrière bleue là-bas (en regardant une barrière au loin) m’a vraiment influencée, j’aurais peut-être envie de mettre du bleu partout sur ma prochaine pochette d’album. Peut-être que parler avec toi ici, ça m’a influencée sur quelque chose que tu aurais dit, une phrase que je vais retenir et noter. Je suis inspirée par tout ce qui m’entoure. Ça peut être tout et n’importe quoi ! Quand je cite Jain ou Dua Lipa, ça peut être leur musique électro, leur façon de parler ou de s’habiller. C’est vraiment un tout, ce n’est pas que la musique ou l’artiste en lui-même.

Vous avez repris «One Dance» de Drake en 2018 et «Barbie Girl» d’Aqua en 2017 en revisitant ces deux compositions à votre manière. C’est audacieux de s’attaquer à des aussi grands tubes. Rien ne semble vous apeurer…

Merci, déjà (rires) ! En fait, «One Dance», je ne l’avais jamais entendu, ne serait-ce qu’à la radio. Je cherchais des karaokés sur YouTube et je suis tombée sur cette musique-là, je ne l’avais jamais entendue de ma vie. C’était vraiment le début, quand elle est sortie donc je ne le connaissais pas. J’aimais vraiment bien l’instrumental et vu que je ne connaissais pas la chanson de base, je n’ai pas été influencée par l’interprétation de Drake. C’est ce son-là qui a été envoyé à mon manager et c’est comme cela qu’on a commencé à travailler ensemble. Aqua, c’était une idée de lui. J’ai trouvé ça trop bizarre donc j’ai accepté (rires) !

Vous décrivez votre clip «Mirrors» comme une métaphore de l’utilisation des réseaux sociaux, d’Instagram. Cherchez-vous à faire de la prévention autour de ce phénomène des réseaux sociaux ?

Ce n’était pas mon but premier, maintenant si ça peut faire réfléchir les gens sur l’utilisation des réseaux sociaux, c’est cool parce que c’est aussi à cela que ça sert, faire passer des messages à travers la musique. Mais oui, le clip raconte réellement l’histoire d’une fille qui a perdu son identité, qui ne se retrouve plus parce qu’elle essaye de se donner une image pour plaire aux autres via les réseaux sociaux. Ça peut être une forme de prévention, après chacun peut interpréter le clip et les paroles à sa manière…

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Votre album ne comporte que huit titres, avez-vous voulu en garder pour la suite ?

On avait des compos que je trouvais nulles (rires) et que Manu Freson n’aimait pas spécialement aussi donc on ne les a pas retenues. Je ne voulais pas faire du remplissage en me disant : «il faut absolument que je produise dix sons» pour finalement avoir deux titres que j’aurais peut-être moins aimés. J’avais huit morceaux qui me plaisaient vraiment alors je me suis dit : «OK, on va mettre ces huit titres». Et puis, je me dis que le projet ne va pas s’arrêter tout de suite donc j’aurais bien le temps de créer plein d’autres compositions pour la suite…

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

On parle d’urbain, on est dans un festival qui a une image fort urbaine, seriez-vous prête à explorer ce type de registre ?

Oui, à partir du moment où j’écoute ce genre de musiques, je pourrais très bien créer ce type de sons. La plupart des artistes qui sont présents ici, je les écoute et je trouve ça trop bien !

Votre premier album s’appelle «Talking to myself» et vous l’avez coécrit et co-composé avec Manu Freson. Comment s’est déroulée la création de ce projet introspectif et personnel ?

Tout cela s’est fait sur de longs mois. On avait parfois des idées que l’on ressortait ou pas. À la base, lui compose la musique mais ici je lui apportais beaucoup de matière à exploiter et à travailler comme par exemple de sons que je voulais, des mélodies que j’aimais bien ou des notes… toutes des choses que je trouvais cool. Ensuite, il composait les instrus, on réfléchissait à un thème qu’on voulait aborder. Moi, je lui disais : «j’ai vraiment envie de parler de ça», «ça c’est un sujet que j’ai envie de défendre»… Après, on chantait en «yaourt» sur les instrus et une fois qu’on avait ça, on écrivait les paroles.

Justement, qu’y racontez-vous de si personnel ?

Ça parle de plein de choses de ma vie. Par exemple, «Talking to myself», c’est le titre de l’album mais c’est aussi le titre d’une chanson. Ce morceau explique que j’ai été un peu baladée de maison en maison, j’ai souvent déménagé, mes parents étaient séparés. Je n’avais pas vraiment le temps dans m’ancrer dans quelque chose de stable que je devais déjà changer d’environnement. Je parle de vérités difficiles à entendre, de la recherche de soi, de l’identité… de plein de sujets.

Vous avez dit dans une interview que Jain et Dua Lipa faisaient partie de vos influences. Votre style est pourtant beaucoup moins électro, dans une ère où l’on aurait tendance à en abuser…

Quand je parle d’influences, je pourrais te dire que la barrière bleue là-bas (en regardant une barrière au loin) m’a vraiment influencée, j’aurais peut-être envie de mettre du bleu partout sur ma prochaine pochette d’album. Peut-être que parler avec toi ici, ça m’a influencée sur quelque chose que tu aurais dit, une phrase que je vais retenir et noter. Je suis inspirée par tout ce qui m’entoure. Ça peut être tout et n’importe quoi ! Quand je cite Jain ou Dua Lipa, ça peut être leur musique électro, leur façon de parler ou de s’habiller. C’est vraiment un tout, ce n’est pas que la musique ou l’artiste en lui-même.

Vous avez repris «One Dance» de Drake en 2018 et «Barbie Girl» d’Aqua en 2017 en revisitant ces deux compositions à votre manière. C’est audacieux de s’attaquer à des aussi grands tubes. Rien ne semble vous apeurer…

Merci, déjà (rires) ! En fait, «One Dance», je ne l’avais jamais entendu, ne serait-ce qu’à la radio. Je cherchais des karaokés sur YouTube et je suis tombée sur cette musique-là, je ne l’avais jamais entendue de ma vie. C’était vraiment le début, quand elle est sortie donc je ne le connaissais pas. J’aimais vraiment bien l’instrumental et vu que je ne connaissais pas la chanson de base, je n’ai pas été influencée par l’interprétation de Drake. C’est ce son-là qui a été envoyé à mon manager et c’est comme cela qu’on a commencé à travailler ensemble. Aqua, c’était une idée de lui. J’ai trouvé ça trop bizarre donc j’ai accepté (rires) !

Vous décrivez votre clip «Mirrors» comme une métaphore de l’utilisation des réseaux sociaux, d’Instagram. Cherchez-vous à faire de la prévention autour de ce phénomène des réseaux sociaux ?

Ce n’était pas mon but premier, maintenant si ça peut faire réfléchir les gens sur l’utilisation des réseaux sociaux, c’est cool parce que c’est aussi à cela que ça sert, faire passer des messages à travers la musique. Mais oui, le clip raconte réellement l’histoire d’une fille qui a perdu son identité, qui ne se retrouve plus parce qu’elle essaye de se donner une image pour plaire aux autres via les réseaux sociaux. Ça peut être une forme de prévention, après chacun peut interpréter le clip et les paroles à sa manière…

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Votre album ne comporte que huit titres, avez-vous voulu en garder pour la suite ?

On avait des compos que je trouvais nulles (rires) et que Manu Freson n’aimait pas spécialement aussi donc on ne les a pas retenues. Je ne voulais pas faire du remplissage en me disant : «il faut absolument que je produise dix sons» pour finalement avoir deux titres que j’aurais peut-être moins aimés. J’avais huit morceaux qui me plaisaient vraiment alors je me suis dit : «OK, on va mettre ces huit titres». Et puis, je me dis que le projet ne va pas s’arrêter tout de suite donc j’aurais bien le temps de créer plein d’autres compositions pour la suite…

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

On a envie de définir votre style musical à mi-chemin entre la musique pop américaine et une musique pop aérienne. Êtes-vous d’accord avec cette description ?

Oui et non. Comme je l’ai dit, quand on a commencé mon projet, on s’est inspiré de mes influences, on ne s’est pas dit : «on va faire de la pop, avec un certain style». On a décidé qu’on allait plutôt commencer à créer et qu’au fur et à mesure on allait voir où ça allait nous mener. Si on fait quelque chose qu’on aime, forcément le tout sera cohérent par la suite. Après, on s’est rendu compte que l’on était plus dirigé vers la pop mais il y a plein d’influences. Il y a aussi un côté aérien, oui !

Vous avez justement osé explorer des genres musicaux moins exploités chez nous comme la soul ou le jazz…

Il est certain que ce que je fais comme musique c’est très différent de l’urbain ou de la musique électro, ce n’est pas vraiment du rap ou du hip-hop. Ce n’est pas spécialement un défi, je fais de la musique pour les gens, pour qu’ils écoutent et s’ils aiment, je suis vraiment contente. Je ne me dis pas : «je vais créer un style de musique parce que ça, ça va plaire et ça va fonctionner». Je suis très contente que ça fonctionne mais je ne changerais pas ce que j’aime pour que ça fonctionne, justement. Je pense que peu importe le domaine artistique, il ne faut pas avoir peur d’oser dans la création.

On parle d’urbain, on est dans un festival qui a une image fort urbaine, seriez-vous prête à explorer ce type de registre ?

Oui, à partir du moment où j’écoute ce genre de musiques, je pourrais très bien créer ce type de sons. La plupart des artistes qui sont présents ici, je les écoute et je trouve ça trop bien !

Votre premier album s’appelle «Talking to myself» et vous l’avez coécrit et co-composé avec Manu Freson. Comment s’est déroulée la création de ce projet introspectif et personnel ?

Tout cela s’est fait sur de longs mois. On avait parfois des idées que l’on ressortait ou pas. À la base, lui compose la musique mais ici je lui apportais beaucoup de matière à exploiter et à travailler comme par exemple de sons que je voulais, des mélodies que j’aimais bien ou des notes… toutes des choses que je trouvais cool. Ensuite, il composait les instrus, on réfléchissait à un thème qu’on voulait aborder. Moi, je lui disais : «j’ai vraiment envie de parler de ça», «ça c’est un sujet que j’ai envie de défendre»… Après, on chantait en «yaourt» sur les instrus et une fois qu’on avait ça, on écrivait les paroles.

Justement, qu’y racontez-vous de si personnel ?

Ça parle de plein de choses de ma vie. Par exemple, «Talking to myself», c’est le titre de l’album mais c’est aussi le titre d’une chanson. Ce morceau explique que j’ai été un peu baladée de maison en maison, j’ai souvent déménagé, mes parents étaient séparés. Je n’avais pas vraiment le temps dans m’ancrer dans quelque chose de stable que je devais déjà changer d’environnement. Je parle de vérités difficiles à entendre, de la recherche de soi, de l’identité… de plein de sujets.

Vous avez dit dans une interview que Jain et Dua Lipa faisaient partie de vos influences. Votre style est pourtant beaucoup moins électro, dans une ère où l’on aurait tendance à en abuser…

Quand je parle d’influences, je pourrais te dire que la barrière bleue là-bas (en regardant une barrière au loin) m’a vraiment influencée, j’aurais peut-être envie de mettre du bleu partout sur ma prochaine pochette d’album. Peut-être que parler avec toi ici, ça m’a influencée sur quelque chose que tu aurais dit, une phrase que je vais retenir et noter. Je suis inspirée par tout ce qui m’entoure. Ça peut être tout et n’importe quoi ! Quand je cite Jain ou Dua Lipa, ça peut être leur musique électro, leur façon de parler ou de s’habiller. C’est vraiment un tout, ce n’est pas que la musique ou l’artiste en lui-même.

Vous avez repris «One Dance» de Drake en 2018 et «Barbie Girl» d’Aqua en 2017 en revisitant ces deux compositions à votre manière. C’est audacieux de s’attaquer à des aussi grands tubes. Rien ne semble vous apeurer…

Merci, déjà (rires) ! En fait, «One Dance», je ne l’avais jamais entendu, ne serait-ce qu’à la radio. Je cherchais des karaokés sur YouTube et je suis tombée sur cette musique-là, je ne l’avais jamais entendue de ma vie. C’était vraiment le début, quand elle est sortie donc je ne le connaissais pas. J’aimais vraiment bien l’instrumental et vu que je ne connaissais pas la chanson de base, je n’ai pas été influencée par l’interprétation de Drake. C’est ce son-là qui a été envoyé à mon manager et c’est comme cela qu’on a commencé à travailler ensemble. Aqua, c’était une idée de lui. J’ai trouvé ça trop bizarre donc j’ai accepté (rires) !

Vous décrivez votre clip «Mirrors» comme une métaphore de l’utilisation des réseaux sociaux, d’Instagram. Cherchez-vous à faire de la prévention autour de ce phénomène des réseaux sociaux ?

Ce n’était pas mon but premier, maintenant si ça peut faire réfléchir les gens sur l’utilisation des réseaux sociaux, c’est cool parce que c’est aussi à cela que ça sert, faire passer des messages à travers la musique. Mais oui, le clip raconte réellement l’histoire d’une fille qui a perdu son identité, qui ne se retrouve plus parce qu’elle essaye de se donner une image pour plaire aux autres via les réseaux sociaux. Ça peut être une forme de prévention, après chacun peut interpréter le clip et les paroles à sa manière…

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Votre album ne comporte que huit titres, avez-vous voulu en garder pour la suite ?

On avait des compos que je trouvais nulles (rires) et que Manu Freson n’aimait pas spécialement aussi donc on ne les a pas retenues. Je ne voulais pas faire du remplissage en me disant : «il faut absolument que je produise dix sons» pour finalement avoir deux titres que j’aurais peut-être moins aimés. J’avais huit morceaux qui me plaisaient vraiment alors je me suis dit : «OK, on va mettre ces huit titres». Et puis, je me dis que le projet ne va pas s’arrêter tout de suite donc j’aurais bien le temps de créer plein d’autres compositions pour la suite…

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

Comme beaucoup d’artistes, tentez-vous de construire un univers autour de vos projets musicaux ? Comptez-vous le faire évoluer tout au long de votre carrière ? Pensez-vous déjà à la suite ?

Clairement, je pense que oui. Au départ quand on a sorti un EP l’année passée, je ne savais pas trop ce que je voulais faire et où je voulais en venir. Ce qu’on essayait de créer à la base, c’était juste un projet qui regroupait ce que j’aimais moi sur le moment. Ensuite, on a continué à travailler et le fait que l’album soit sorti, j’ai construit tout l’univers autour de ce disque. Maintenant, mes projets doivent être cohérents donc je pense réellement à la suite. Mes shootings photo et mes tenues doivent correspondre à la musique que je produis.

On voit fleurir en Belgique de plus en plus d’artistes mais cela reste encore compliqué de percer dans la musique…

Je suis d’accord oui et non. Je pense qu’il n’y a pas encore réellement beaucoup d’artistes belges comparé aux États-Unis donc c’est un peu plus compliqué. Ici, en Belgique, on est déjà moins, du coup c’est plus facile d’être reconnu. Ensuite pour percer ou vivre de la musique, ça devient difficile. Moi j’ai eu de la chance parce que le fait de chanter en anglais m’a ouvert des portes et ça m’a permis de m’ouvrir à d’autres pays que la Belgique.

On a envie de définir votre style musical à mi-chemin entre la musique pop américaine et une musique pop aérienne. Êtes-vous d’accord avec cette description ?

Oui et non. Comme je l’ai dit, quand on a commencé mon projet, on s’est inspiré de mes influences, on ne s’est pas dit : «on va faire de la pop, avec un certain style». On a décidé qu’on allait plutôt commencer à créer et qu’au fur et à mesure on allait voir où ça allait nous mener. Si on fait quelque chose qu’on aime, forcément le tout sera cohérent par la suite. Après, on s’est rendu compte que l’on était plus dirigé vers la pop mais il y a plein d’influences. Il y a aussi un côté aérien, oui !

Vous avez justement osé explorer des genres musicaux moins exploités chez nous comme la soul ou le jazz…

Il est certain que ce que je fais comme musique c’est très différent de l’urbain ou de la musique électro, ce n’est pas vraiment du rap ou du hip-hop. Ce n’est pas spécialement un défi, je fais de la musique pour les gens, pour qu’ils écoutent et s’ils aiment, je suis vraiment contente. Je ne me dis pas : «je vais créer un style de musique parce que ça, ça va plaire et ça va fonctionner». Je suis très contente que ça fonctionne mais je ne changerais pas ce que j’aime pour que ça fonctionne, justement. Je pense que peu importe le domaine artistique, il ne faut pas avoir peur d’oser dans la création.

On parle d’urbain, on est dans un festival qui a une image fort urbaine, seriez-vous prête à explorer ce type de registre ?

Oui, à partir du moment où j’écoute ce genre de musiques, je pourrais très bien créer ce type de sons. La plupart des artistes qui sont présents ici, je les écoute et je trouve ça trop bien !

Votre premier album s’appelle «Talking to myself» et vous l’avez coécrit et co-composé avec Manu Freson. Comment s’est déroulée la création de ce projet introspectif et personnel ?

Tout cela s’est fait sur de longs mois. On avait parfois des idées que l’on ressortait ou pas. À la base, lui compose la musique mais ici je lui apportais beaucoup de matière à exploiter et à travailler comme par exemple de sons que je voulais, des mélodies que j’aimais bien ou des notes… toutes des choses que je trouvais cool. Ensuite, il composait les instrus, on réfléchissait à un thème qu’on voulait aborder. Moi, je lui disais : «j’ai vraiment envie de parler de ça», «ça c’est un sujet que j’ai envie de défendre»… Après, on chantait en «yaourt» sur les instrus et une fois qu’on avait ça, on écrivait les paroles.

Justement, qu’y racontez-vous de si personnel ?

Ça parle de plein de choses de ma vie. Par exemple, «Talking to myself», c’est le titre de l’album mais c’est aussi le titre d’une chanson. Ce morceau explique que j’ai été un peu baladée de maison en maison, j’ai souvent déménagé, mes parents étaient séparés. Je n’avais pas vraiment le temps dans m’ancrer dans quelque chose de stable que je devais déjà changer d’environnement. Je parle de vérités difficiles à entendre, de la recherche de soi, de l’identité… de plein de sujets.

Vous avez dit dans une interview que Jain et Dua Lipa faisaient partie de vos influences. Votre style est pourtant beaucoup moins électro, dans une ère où l’on aurait tendance à en abuser…

Quand je parle d’influences, je pourrais te dire que la barrière bleue là-bas (en regardant une barrière au loin) m’a vraiment influencée, j’aurais peut-être envie de mettre du bleu partout sur ma prochaine pochette d’album. Peut-être que parler avec toi ici, ça m’a influencée sur quelque chose que tu aurais dit, une phrase que je vais retenir et noter. Je suis inspirée par tout ce qui m’entoure. Ça peut être tout et n’importe quoi ! Quand je cite Jain ou Dua Lipa, ça peut être leur musique électro, leur façon de parler ou de s’habiller. C’est vraiment un tout, ce n’est pas que la musique ou l’artiste en lui-même.

Vous avez repris «One Dance» de Drake en 2018 et «Barbie Girl» d’Aqua en 2017 en revisitant ces deux compositions à votre manière. C’est audacieux de s’attaquer à des aussi grands tubes. Rien ne semble vous apeurer…

Merci, déjà (rires) ! En fait, «One Dance», je ne l’avais jamais entendu, ne serait-ce qu’à la radio. Je cherchais des karaokés sur YouTube et je suis tombée sur cette musique-là, je ne l’avais jamais entendue de ma vie. C’était vraiment le début, quand elle est sortie donc je ne le connaissais pas. J’aimais vraiment bien l’instrumental et vu que je ne connaissais pas la chanson de base, je n’ai pas été influencée par l’interprétation de Drake. C’est ce son-là qui a été envoyé à mon manager et c’est comme cela qu’on a commencé à travailler ensemble. Aqua, c’était une idée de lui. J’ai trouvé ça trop bizarre donc j’ai accepté (rires) !

Vous décrivez votre clip «Mirrors» comme une métaphore de l’utilisation des réseaux sociaux, d’Instagram. Cherchez-vous à faire de la prévention autour de ce phénomène des réseaux sociaux ?

Ce n’était pas mon but premier, maintenant si ça peut faire réfléchir les gens sur l’utilisation des réseaux sociaux, c’est cool parce que c’est aussi à cela que ça sert, faire passer des messages à travers la musique. Mais oui, le clip raconte réellement l’histoire d’une fille qui a perdu son identité, qui ne se retrouve plus parce qu’elle essaye de se donner une image pour plaire aux autres via les réseaux sociaux. Ça peut être une forme de prévention, après chacun peut interpréter le clip et les paroles à sa manière…

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On avait des compos que je trouvais nulles (rires) et que Manu Freson n’aimait pas spécialement aussi donc on ne les a pas retenues. Je ne voulais pas faire du remplissage en me disant : «il faut absolument que je produise dix sons» pour finalement avoir deux titres que j’aurais peut-être moins aimés. J’avais huit morceaux qui me plaisaient vraiment alors je me suis dit : «OK, on va mettre ces huit titres». Et puis, je me dis que le projet ne va pas s’arrêter tout de suite donc j’aurais bien le temps de créer plein d’autres compositions pour la suite…

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