Superstitions de stars : lubies et gri-gri !
Petits objets étranges, souvenirs, habits particuliers, boissons ou repas curieux, rituels abracadabrants : les «kits de survie» pour combattre les superstitions sont aussi surprenants que celles-ci.
«Les croyances irraisonnées se trouvent dans l’origine de notre espèce, quand nos ancêtres ne comprenaient pas les mystères de la nature qui menaçaient leur survie», explique Daniel Risen, membre de l’American Psychological Society. «Ces superstitions ont évolué jusqu’à notre époque, avec un besoin identique : créer une impression de contrôle sur les conditions extérieures afin de réduire nos angoisses en cas de vrai péril, de menace, d’insécurité ou d’absence de confiance en soi.»
Aménager la peur du monde
«La superstition est une magnifique création des sociétés et des individus pour aménager la peur du monde, fixer le danger sur un seul objet et faire en sorte de l’éviter en pratiquant certains rites», ajoute le professeur de psychiatrie Roland Jouvent dans le Figaro. «Nous sommes programmés biologiquement pour nous approprier les événements du monde. Si je décide qu’avec un grigri dans ma poche, ma journée va être bonne, j’agis comme un metteur en scène. J’invente une loi physique et je reprends l’avantage sur l’univers. Cela revient à attribuer à notre pensée une suprématie sur la réalité. On change les règles, on devient moins impuissant face aux impondérables.»
Jolis cailloux
Les stars aussi mettent ce processus en place. Souvent, un objet canalise leurs inquiétudes et les aide à espérer une issue favorable. La designer et ex-Spice Girl, Victoria Beckham (48 ans), partage avec son mari David un intérêt pour les pierres censées être énergétiques : «Je voyage avec mes cristaux dans mon sac à main. J’en ai de toutes les couleurs. J’aime m’entourer de leur énergie.» Au cas où ses fans adhéreraient à la même manie, la star a même dessiné et commercialisé des pantalons avec des poches secrètes pour y ranger les cailloux magiques.
Dents de lait
La top model Heidi Klum (49 ans), elle, a créé et arboré un bracelet en argent décoré de trèfles à quatre feuilles. Elle possède aussi un autre style de porte-bonheur protecteur : quelques-unes de ses dents de lait, déposées dans une pochette qui ne la quitte jamais. D’où la panique, en cas de perte : «Un jour, en avion, je les ai montrées à un steward. Le petit sac est tombé, je l’ai vite récupéré. Impossible de sortir de l’avion sans ce trésor unique !»
Bijoux et objets de cœur
Quant à Cameron Diaz, si elle affirme ne pas avoir peur de «prendre l’avion un vendredi 13, en pleine tempête, avec un chat noir sur les genoux», il lui serait en revanche impossible de se défaire d’un collier qui la protégerait contre les ravages de l’âge, mais surtout de ne pas toucher du bois dès qu’elle en a l’occasion…
Céline Dion ne cèderait pas non plus une reproduction en bronze de la main de feu son mari, René Angelil. Elle la serre, comme la vraie autrefois, avant chaque concert.
Même attachement pour la créatrice Diane von Fürstenberg : «Mon porte-bonheur est une pièce d’or héritée de mon père, une pièce de 20 francs qu’il cachait dans son soulier pendant la guerre. Il me l’a donnée quand j’étais petite fille. Maintenant, je la place dans ma chaussure pour chaque défilé de mode.»
Souvenirs professionnels
Lors du tournage du premier «Top Gun» (1986), Tom Cruise, 60 ans, s’est amouraché d’un mouchoir devenu son amulette. Depuis lors, il garderait toujours précieusement ce bout de tissu dans sa poche durant ses tournages.
D’autres personnalités ont des poignées d’objets offerts, çà et là, par des admirateurs. C’est la chance de l’ex-président Barack Obama : «Quand je me suis présenté aux élections, les gens ont commencé à me faire de petits présents, lors de bains de foule : des porte-bonheur ou des souvenirs.»
Il a pris l’habitude d’en prélever quelques-uns dans sa collection pour les garder dans sa poche. Certains sont sans doute plus importants que d’autres : une croix copte éthiopienne et un chapelet du pape François.
Repas frugaux
Des gorgées de breuvage ou des repas étranges rassureraient certaines stars ! Selena Gomez, 30 ans, ingurgite une cuillère à café d’huile d’olive avant un show, «parce que cela lubrifie la gorge, prévient le stress excessif et les déchirures.» Et tant pis si cela lui est pénible ! «C’est affreux !», dit-elle. «J’en ai des nausées à chaque fois !»
Autre artiste, autre menu. À chaque nouvelle année, John Travolta s’offre un dîner sans doute difficile à avaler : un poisson, le plus souvent un bar à la chair fine, mais sans enlever ses écailles. Détail qui, selon l’acteur, rendrait les douze mois à venir plus prospères !
Prières ferventes
Avoir foi en soi et en ses proches peut toujours rassurer. Beyoncé, 41 ans, a raconté à Vogue qu’elle se ménageait des moments de solitude pour arriver en forme sur scène. Mais auparavant, la star réunit ses musiciens, danseurs et machinos : «Je récite une prière avec tous les membres du groupe, puis nous faisons quelques étirements pour nous échauffer.»
Rihanna, 34 ans, fait de même en se blottissant contre les membres de son staff, puis tous se serrent la main, lèvent les bras et poussent un grand cri de ralliement ! Ensuite, selon The International Business Time, elle invite tout ce petit monde à prier afin de «demander à Dieu de bénir chaque note».
Quant à Miley Cyrus, elle tient surtout à la présence de sa jeune sœur Noah qui inspecte sa tenue de scène quelques secondes avant ses concerts !
Vieilles frusques
Quoi de plus rassurant que des chaussures avachies ou des habits étrennés depuis des lustres comme doudous ? L’ex-champion de basketball Michael Jordan a toujours porté le même short en compétition.
L’acteur Colin Farrell entame chaque nouveau tournage en enfilant un même slip imprimé avec des motifs de trèfles à quatre feuilles. Jadis, il avait aussi une ceinture porte-bonheur héritée de son paternel. Après l’avoir perdue, en 2011, il a offert 17.000 € de récompense à celle ou celui qui la retrouverait !
La championne de tennis Serena Williams préfère balader dans son sac des sandales de piscine et porte les mêmes chaussettes tout au long d’un match.
La chef cuisinière Hélène Darroze adore ses baskets compensées Yves Saint Laurent mais, aux fourneaux, ne quitte pas ses confortables Converse. Il est vrai qu’être bien dans ses baskets peut toujours tirer d’un mauvais pas…
Cet article est paru dans le Télépro du 22/9/2022
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