Stevie Wonder, la 8e merveille !

Stevie Wonder © Isopix
Alice Kriescher Journaliste

Bébé aveugle à 1 mois, enfant star à 11 ans et légende vivante de la soul et de la Motown à 71 ans. Un portrait inédit, intitulé «Stevie Wonder – Soul Genius», est à voir ce mardi à 22h45 sur La Trois.

«Isn’t She Lovely», «You Are the Sunshine of My Life», «Superstition», «I Just Called to Say I Love You»… la simple évocation de ces titres de Stevie Wonder (71 ans) pousse à en fredonner l’air. Retour sur l’histoire fascinante d’un des plus grands génies de la soul depuis six décennies !

Huitième merveille

Le 13 mai 1950, Stevland Hardaway Judkins voit le jour prématurément dans le Michigan, aux États-Unis. Vu son état très précoce, Stevie est placé en couveuse. Une oxygénothérapie lui est prodiguée, mais avec des taux bien trop élevés qui provoquent la cécité du nourrisson à peine âgé d’un mois. Stevie accueillera toujours sa survie comme un don de Dieu…

Plus tard, ses parents se séparent et le gamin grandit à Détroit avec sa maman et ses cinq frères et sœurs. Le milieu est modeste, mais le «petit troisième» se passionne vite pour la musique et joue de nombreux instruments : harmonica, tambour, piano. À 10 ans, il crée un duo avec son ami John Glover qui le présente à son cousin, de onze ans leur aîné, Ronnie White, chanteur de The Miracles. Ce dernier introduit le jeune Stevie au fondateur du label Motown, Berry Gordy, qui décèle d’emblée un talent. À 11 ans à peine, Stevland signe son premier contrat et le producteur Clarence Paul le surnomme «Little Stevie Wonder» (pour «Stevie petite merveille»), arguant que «nous ne pouvons pas l’appeler indéfiniment la huitième merveille du monde» !

«Rapidement, le chanteur devient un enfant star de la Motown», détaille le magazine Gala. En 1962, il sort son premier album studio «The Jazz Soul of Little Stevie», avec le titre «Fingertips» qui connaîtra un beau succès.

Stevie star mondiale

Au début des années 1970, Stevie a grandi et aspire à plus d’indépendance. «Il investit dans un studio d’enregistrement et fait l’acquisition de synthés. Son évolution musicale aboutit à l’album « Music of My Mind » en 1972. Avec son groupe Wonderlove il part en tournée et rencontre un vif succès», ajoute Gala.

La décennie suivante est celle des succès planétaires. Stevie s’amuse en duo avec des VIP dont Paul McCartney et Michael Jackson. Il compose pour le cinéma le titre «I Just Called to Say I Love You», salué par l’Oscar de la meilleure chanson originale. Le soulman rend hommage à Bob Marley avec le hit reggae «Master Blaster (Jammin’)».

L’époque est aussi politique pour le chanteur. En 1980, il compose «Happy Birthday», qui milite pour l’institution d’un jour férié en l’honneur de Martin Luther King. En 1986, le président Reagan lui donnera gain de cause : le troisième lundi de janvier est dédié à la mémoire du révérend assassiné. Mais avant, en 1985, il est un des piliers du collectif d’artistes USA for Africa qui chante «We Are the World» pour le continent en souffrance. Et signalons encore son tube mondial, «Part-Time Lover», qu’il signe la même année !

Passage au millénaire

Depuis les années 2000, Wonder est sur scène en tournée mais aussi lors de grands événements, comme le jubilé de la Reine Elizabeth, en 2012. En 2019, en concert à Londres, il annonce au public qu’il va être contraint à faire une pause pour subir une greffe de rein. Infatigable, il sort pourtant deux nouveaux titres en octobre 2020, les premiers depuis 2005, qui, selon sa volonté, appellent «le monde et les États-Unis à l’amour, à la paix et à l’unité en cette période si compliquée». 

Cet article est paru dans le Télépro du 3/6/2021

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