Steve McQueen : l’incroyable destin d’un sale gosse

Steve McQueen © Isopix

Vendredi à 20h35, La Trois rend hommage à une légende du 7e art, avec le documentaire «Steve McQueen : The Man & Le Mans».

Il est une icône du cinéma. Un beau gosse au regard d’aigle, un sportif, mais aussi un accro à tout ce que la société offre de nocif dans l’ambiance permissive post-soixante-huitarde. Steve McQueen meurt trop jeune, en partie victime de ses excès.

Une jeunesse misérable

Certes, la vie du jeune Terrence Stephen McQueen ne débute pas sous d’heureux auspices. Son père quitte le foyer conjugal alors qu’il n’est pas encore né – il voit le jour le 24 mars 1930 - et sa mère, à peine âgée de 19 ans, n’a d’autre solution que de se prostituer alors qu’elle est danseuse de cabaret.

Le jeune Steve est élevé par un grand-oncle fermier dans son État natal, l’Indiana. Repris par sa mère à l’aube de son adolescence, Steve se retrouve au milieu des bandes des petites frappes de Los Angeles. Placé dans un foyer, il s’échappe régulièrement pour retomber à chaque fois à la limite de la délinquance. Il s’engage ensuite dans la marine marchande puis comme bûcheron dans l’Ontario. Les Marines l’accueillent comme pilote de blindé.

Au nom de la loi

Revenu de son service militaire, le voici dans une chambre minable à New York où, docker le jour et vendeur d’encyclopédies le soir, il subvient à ses besoins. Jusqu’au jour où il rencontre un étudiant en art dramatique, Mark Rydell. Son nouvel ami l’entraîne dans les écoles de théâtre, lui permettant de faire ses débuts sur les planches de Broadway en 1955. Il épouse alors une danseuse sous contrat à Los Angeles et s’installe non loin d’Hollywood.

Steve McQueen est repéré par un producteur qui le fait jouer dans la série télé western «Trackdown». Et les rôles vont commencer à s’enchaîner jusqu’au démarrage définitif de sa carrière, lorsqu’il incarne, dans la série «Au nom de la loi», Josh Randall, un chasseur de primes rendu célèbre par sa Winchester au canon et à la crosse sciés.

L’Oscar

Dès lors, le succès est au rendez-vous, avec «La Proie des vautours», de John Sturges, et en 1960, «Les Sept mercenaires», du même réalisateur. L’impressionnant casting réunit Yul Brynner, James Coburn et Charles Bronson. On dit d’ailleurs que Steve McQueen utilise tous les stratagèmes pour voler la vedette à ses partenaires…

Les films se suivent jusqu’en 1962 et «La Grande évasion», avec sa mythique tentative de passage de frontière en moto, conclue dans les barbelés. Ce sera ensuite «Le Kid de Cincinnati» et, en 1967, «La Canonnière du Yang-Tsé» pour lequel la star obtient l’Oscar du Meilleur acteur.

Dans «L’Affaire Thomas Crown», il aurait échangé avec sa partenaire Faye Dunaway le plus long baiser du cinéma sur une musique de Michel Legrand. Dans «Bullitt», la Mustang vole la vedette à l’acteur dans une course poursuite mémorable dans les rues de San Francisco. Ce sera ensuite «Grand Prix» et «Le Mans» (1970), à l’échec commercial cuisant, marquant la rupture avec John Sturges.

La chute

De la fin de la carrière de Steve McQueen, on retiendra le personnage de Papillon qu’il joue dans le film éponyme et celui d’un commandant des pompiers dans «La Tour infernale» (1974).

En proie à ses démons et à des prétentions démesurées, l’acteur refusera le premier rôle de films cultes comme «Butch Cassidy et le Kid» et «Apocalypse Now», alors qu’Ali MacGraw, l’héroïne de «Love Story», est devenue sa deuxième épouse, dont il divorcera ensuite.

McQueen, gros fumeur par ailleurs, est atteint d’un cancer de la plèvre qui finit par l’emporter le 7 novembre 1980. Il a à peine 50 ans et laisse le cinéma orphelin d’un sale gamin devenu si beau gosse à l’écran. 

Cet article est paru dans le Télépro du 15/12/2022

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