Stars et personnalités : retour sur leurs erreurs de débutants…

Emma Stone, 32 ans, a participé à «In Search of the Partridge Family» en 2004, casting-concours en quête d’acteurs-chanteurs pour le remake d’une série des années 1970. Elle avait 16 ans. © Gettyimages

Ils sont aujourd’hui célèbres. Rien ne laisse deviner combien leur route fut parfois semée d’embûches et de déconvenues : débuts difficiles, erreurs de débutants… Mais ils s’en sont sortis. Ce qui laisse de l’espoir à tous les autres…

Le long chemin qui conduit à la réalisation des rêves emprunte souvent des détours inattendus. Comme ceux de la télé. Avant d’être des vedettes de cinéma, de nombreux comédiens et comédiennes ont tenté d’y faire leurs débuts. Et se sont retrouvées dans des «soaps», séries «feuilletonnantes» le plus souvent à rallonge. Brad Pitt, par exemple. Bien avant «Légendes d’automne» (1994) ou «Once Upon a Time… in Hollywood» (2019), il a fait ses classes en 1987 dans le feuilleton «Another World». Créé dans les années 1960, il a maintenu les spectateurs américains en haleine jusqu’en 1999, année où Pitt, lui, était enfin sur orbite avec «Fight Club» au cinéma !

Deux pour le prix d’une…

S’il ne parle pas de ses débuts, l’acteur ne s’en cache pas. Tout comme la belle Julianne Moore, star de «Boogie Nights» (1997), «Hannibal» (2001) ou «Still Alice» (2014) pour lequel elle a reçu l’Oscar de la meilleure actrice en 2005. Vingt ans plus tôt, Moore jouait, à la télé, le double rôle des jumelles Sabrina et Frannie, protagonistes de «As the World Turns», un des plus anciens «soap opera» américains, du même acabit que «Les Feux de l’amour». Malgré un scénario manquant de consistance, elle dit en garder un souvenir enthousiasmant : «J’ai toujours de la tendresse pour ce programme. J’étais si excitée quand les producteurs ont écrit deux rôles en un pour moi. J’avais hâte d’incarner ce double visage !»

Marre de tout donner

Margot Robbie («I, Tonya»), 30 ans, a par contre eu du mal à interpréter son premier rôle dans le feuilleton australien «Neighbours» (où démarra aussi la chanteuse Kylie Minogue). Elle y incarnait Donna, une fille trompée devenu harceleuse obsessionnelle ! «Ce personnage, que j’ai interprété de 2008 à 2011, a contribué à lancer ma carrière», reconnaît-elle. «Cette série fut un bon terrain d’entraînement avec son ambiance familiale. Il y avait environ 30 acteurs et nous étions ensemble tout le temps. Cela m’a appris à composer avec toutes sortes de caractères !»

Margot Robbie en 2009. Elle est connue depuis l’année précédente et son rôle dans le soap opera «Les Voisins» («Neighbours»), rôle qu’elle tiendra quatre ans... © GETTYIMAGES

Une bonne leçon

Si d’autres stars ont pu mettre le pied directement dans les tournages de longs métrages, certains de leurs premiers rôles leur ont donné quelque honte. Nicole Kidman assure ainsi regretter sa participation, à 16 ans, au film «Bush Christmas». Les remords de George Clooney sont, eux, un peu plus tardifs, mais concernent l’une de ses premières incursions au cinéma, après un beau démarrage en télé avec la série «Urgences». En 1997, il accepte avec joie le rôle de l’homme chauve-souris dans «Batman et Robin» : «J’essayais de ne pas seulement faire de la télé, mais j’avais du mal à obtenir des auditions pour des films. Aussi, quand la Warner Bros. m’a annoncé : « Vous allez jouer Batman », j’ai répondu : « Woaw ! ». Or, aujourd’hui, il m’est difficile de me revoir. C’était de la m…, j’étais mauvais. Trop commercial et formaté ! Mais j’ai gardé une photo de tournage dans mon bureau. Elle me rappelle que je dois choisir mes projets avec grand soin. C’est une bonne leçon.»

La honte

Leonardo DiCaprio semble avoir encore plus souffert. Le monstre sacré de «Titanic» et de «The Revenant» a un squelette encombrant dans le placard. Doué et vite reconnu dans des œuvres telles que «Gilbert Grape» (1993), il commet une erreur durant l’été 1995, en acceptant de tourner un film de potes, «Don’s Plum», filmé en noir et blanc dans une atmosphère glauque. Leo, comme les autres comédiens, y apparaît violent, obsédé, médisant et méprisant. Avec l’un de ses partenaires, Tobey Maguire («Spiderman»), DiCaprio fait interdire la diffusion de cette fiction. Les deux stars sont allées jusqu’au tribunal, mais n’ont obtenu gain de cause que sur les territoires canadien et américain. «Don’s Plum» reste visible sur le Net et, en 2001, a été projeté au Festival de Berlin avec quelques grincements de dents…

Leonardo DiCaprio regrette amèrement d’avoir accepté un rôle dans «Don’s Plum», en 1995. Il avait 21 ans. © Prod.

Soupe(s) à la grimace

Il est à parier que d’autres stars aimeraient effacer un pan de leur vie, comme celles apparues dans des émissions de jeux ou de téléréalité. Lady Gaga a participé à «Boiling Points» sur MTV en 2005. Cette émission mettait les participants dans des situations stressantes ou agaçantes, en leur promettant 100 $ s’ils restaient cool jusqu’au bout. Gaga, apparue sous son vrai nom, Stefani Germanotta, fut «piégée» lors d’une scène dans un restaurant : les mets délicieux servis aux candidats leur étaient enlevés en plein repas et leur étaient ramenés, couverts de déchets. Mais tous étaient priés de finir l’assiette. Avec son caractère, la future Poker Face s’est lâchée : «C’est dégoûtant ! Qui mettrait ça en bouche ?». Et n’a évidemment pas gagné.

Regrets éternels

Ce n’est sans doute rien face au regret de Meghan Markle d’avoir participé à «Deal or no Deal» (équivalent d’«À prendre ou à laisser» animé par Arthur sur TF1), en 2006. Avant d’être actrice de la série «Suits», elle arrondissait ses fins de mois en étant l’une des filles court vêtues, gardiennes des valises numérotées contenant un probable pactole. Elle a plus tard confié à Esquire : «Je restais là, sur des talons de 10 cm, inconfortables et peu coûteux, attendant que quelqu’un choisisse le numéro de ma valisette pour aller m’asseoir… Si je pouvais passer cette expérience sous silence, je le ferais volontiers.»

Stars en puissance

«Star Search», télécrochet célèbre aux États-Unis dans les années 1990, a vu éclore une pelletée de futures grandes stars qui, à l’époque, n’affichaient encore ni savoir-faire ni grâce. Justin Timberlake y a chanté à 11 ans, en tenue cow-boy, Britney Spears a ému le public mais pas la caméra, en robe de velours et dentelle. Usher n’a déclenché aucune frénésie, pas plus que Christina Aguilera ou Beyoncé ! Celle-ci, venue avec son groupe Girls Tyme (futur Destiny’s Child), est repartie bredouille. Sa costar Kelly Rowland se souvient néanmoins : «Nous avons pleuré parce que nous avions perdu. Mais ce jour-là, nous avons aussi senti que nous finirions par y arriver !» Bella et Gigi Hadid, héroïnes avec leur mère de la téléréalité «The Real Housewives of Beverly Hills», peuvent en dire autant.

Britney Spears participe à l’émission «Star Search» en 1991. Elle a 10 ans. © ISOPIX

Manipulée

En France, la talentueuse auteure-chanteuse-compositrice Olivia Ruiz dit avoir encore de la peine pour la jeune fille manipulée qu’elle fut dans «Star Academy» en 2001. Quant à Vanessa Paradis, elle préfère oublier son premier 45 tours, «La Magie des surprises parties», enregistré à l’âge de 10 ans en 1983, et commercialisé en 1987 seulement, après le succès de «Joe le taxi», puis retiré de la vente par sa famille. Désormais, les quelques exemplaires de cette guimauve se vendent à prix d’or sur le Web…

Fausse joie, bonne espérance

En matière de souvenirs et de choix, il n’y a toujours que deux solutions : regretter ou assumer. Emma Stone, piquante héroïne de «La Couleur des sentiments» et «La La Land» a choisi cette dernière option pour sa participation à «In Search of the Partridge Family» en 2004, casting-concours en quête d’acteurs-chanteurs pour le remake d’une série des années 1970 relatant les aventures d’une smala de musiciens, «The Partridge Family». À 16 ans, Emily Stone (vrai nom) s’y présente avec un minuscule haut décolleté, une chevelure brune et une attitude effrontée. Elle décroche un rôle dans le feuilleton, celui de Laurie Partridge. Une fausse joie car ce dernier ne sera finalement jamais tourné. Mais Emma a gardé le sourire : «Je ne regrette pas cette performance à la télé puisqu’après tout, je l’ai gagnée !»

Cet article est paru dans le Télépro du 18 mars 2021

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