Sophia Loren : l’indétrônable légende
Figure la plus admirée du 7e art transalpin, la star doit son fabuleux parcours à sa ténacité et son esprit libre. Ce vendredi à 20h30, La Trois diffuse «Sophia Loren, une destinée particulière».
Elle fête ses 90 ans ce 20 septembre ! Mais l’actrice italienne la plus titrée de tous les temps refuse encore tout compliment. Celle qui a joué avec John Wayne, Frank Sinatra, Clarke Gable ou Charlie Chaplin préfère répondre à propos de sa carrière : « Je me suis toujours dit : « Tais-toi, sois forte. Vas-y et essaie. » »
La faim et la peur
Peut-être cette force vient-elle d’un début de vie tragique. Née à Rome le 20 septembre 1934, Sofia Costanza Brigida Villani Scicolone grandit dans un foyer bancal. Son père se désintéresse d’elle, de sa sœur et de leur mère. En grande précarité, elles s’installent à Pozzuoli, près de Naples. Loren subit les affres de la Seconde Guerre mondiale. Le trio vit de pain rationné et de nourriture distribuée par les autorités. Sofia est si maigre que ses camarades d’école la surnomment le cure-dent. À cela s’ajoute la honte d’être d’une famille amputée : « Tous les enfants avaient un père. Je n’étais pas comme eux, j’en ai souffert. »
La bascule du destin
Bien que sa mère Romilda soit distante – « Ses sentiments étaient verrouillés en elle » -, la jeune femme s’en inspire. Car la figure maternelle est magnifique et ressemble à Greta Garbo au point de gagner un concours de sosie de la star suédoise. Le cinéma entre aussi dans la vie de Sophia quand elle va se réfugier dans les salles obscures pour oublier son quotidien.
Adolescente, la future Marilyn Monroe brune participe à son tour à des concours de beauté dont l’un la sacre Miss Italie 1950. Elle y est remarquée par le célèbre réalisateur Vittorio De Sica et par son futur mari, Carlo Ponti, producteur de cinéma franco-italien. Le premier va notamment lui offrir un rôle dans « La Ciociara » (aussi titré « La Paysanne aux pieds nus ») grâce auquel elle sera la première actrice de langue étrangère à décrocher un Oscar en 1962. Le second l’aide à faire carrière à Hollywood.
Défis et passions
Les premiers contacts avec Ponti sont tendus : comme d’autres personnes autour d’elle, il lui suggère de refaire son nez afin de correspondre aux canons de beauté de l’époque. Sophia Loren refuse : « S’ils veulent que je change quelque chose, ils n’ont qu’à changer de cameramen ! » En Amérique, la belle affronte aussi les avances pressantes de ses partenaires, dont Peter Sellers et Marlon Brando. Puis leur colère quand elle les éconduit. La star a tout de même une brève relation avec Cary Grant qui lui donne la réplique dans « La Péniche du bonheur » (1958). Mais la liaison, trop orageuse, ne durera pas. « Et j’étais pratiquement fiancée à Carlo ! », précise l’intéressée. Leur mariage durera jusqu’à la mort de Carlo en 2007.
Aujourd’hui entourée de ses deux fils et quatre petits-enfants, la légende n’a rien perdu de son tempérament. « Je suis positive, je regarde toujours devant moi » dit-elle. « Il n’y a jamais eu de place pour la nostalgie. Les défis et la passion vous gardent toujours jeune ! »
Cet article est paru dans le Télépro du 12/9/2024
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