Sophia Loren, des faubourgs au tapis rouge
Soirée Sophia Loren sur Arte lundi ! Avec «La Ciociara», film de Vittorio De Sica avec Jean-Paul Belmondo, suivi d’un documentaire sur le destin si particulier de l’actrice italienne (88 ans).
Parmi les dernières icônes vivantes de l’âge d’or du cinéma italien et mondial, demandons Sophia Loren ! La simple évocation du nom de l’actrice, presque nonagénaire, fait toujours autant rêver les cinéphiles des quatre coins de la planète. Retour sur un parcours hors du commun.
Cure-dent deviendra papillon
Les premières années de l’existence de Sophia Loren, née Sofia Villani Scicolone, sont teintées de honte. Sa maman, une pianiste dont le physique est à l’époque comparé à celui de Greta Garbo, se rêve en vedette du cinéma. Au début des années 1930, cette ambitieuse entretient une liaison avec un homme marié, Riccardo Scicolone, ingénieur en bâtiment. C’est de cette relation illégitime que naît Sophia, en septembre 1934, à Rome.
L’homme, qui tient à sa réputation de notable, tourne les talons dès la naissance de sa fille. Installé dans la banlieue de Naples, le duo mère-fille ne mange pas tous les jours à sa faim. «Les élèves de sa classe ont d’ailleurs surnommé Sophia le « cure-dent » tant elle affiche une maigreur sans pareille», relate la RTBF. Pour sortir de cette morosité ambiante, la jeune fille possède une échappatoire : son amour pour les stars de cinéma qui la font rêver depuis sa petite chambre napolitaine.
À la conquête d’Hollywood
À 15 ans, Sophia décide de vaincre sa timidité et s’inscrit à un concours de beauté, qu’elle remporte. Sa mère l’encourage alors à prendre des cours de théâtre et elles décident de partir pour Rome. Là, Sophia s’essaye pour de vrai à la comédie, enchaîne des petits rôles et pose pour des romans photos.
«En remportant le second prix à l’élection de Miss Rome, elle est repérée par le producteur Carlo Ponti et devient la muse du cinéma italien», poursuit la RTBF.
Mais, la Botte se fait rapidement trop petite pour Loren qui est irrémédiablement attirée par Hollywood. En 1957, elle traverse l’Atlantique pour vivre son rêve pleinement. «Elle tourne aux côtés de John Wayne, William Holden, Frank Sinatra, Trevor Howart, Cary Grant, Clark Gable, Gregory Peck et devient une star incontournable du 7e art américain.»
En 1960, Vittoria De Sica lui propose un retour à ses origines italiennes dans le rôle d’une veuve et mère courage pour son prochain film, «La Ciociara». Les récompenses pleuvent pour la star, dont l’Oscar de la meilleure actrice et le Prix d’interprétation à Cannes.
Si la carrière de Sophia Loren s’essouffle sur grand écran à partir des années 1980, en 1994, l’actrice retrouve néanmoins Marcello Mastroianni – compatriote comédien avec qui elle forme un tandem incontournable dans une quinzaine de films -, dans «Prêt à porter» de Robert Altman. En 2001, elle est aussi dirigée par son fils, Edoardo Ponti, dans «Cœurs inconnus» où elle partage l’affiche avec Gérard Depardieu.
Le saviez-vous ?
- Dans son autobiographie, «Hier, aujourd’hui, demain», Sophia Loren raconte son passage par la case prison, dans les années 1980, pour fraude fiscale. À l’époque, l’actrice, qui vit à Paris, a le choix entre refuser sa condamnation et ne plus jamais mettre les pieds en Italie ou purger sa peine, soit trente jours derrière les barreaux. Elle opte pour la seconde solution et en restera marquée à vie.
- En 2006, à 71 ans, Sophia Loren devient le modèle le plus âgé de l’histoire du célèbre calendrier Pirelli.
- Si Sophia Loren eu une liaison notoire avec Cary Grant, le grand amour de sa vie est Carlo Ponti, celui qui l’avait alors repérée lorsqu’elle n’avait que 17 ans et lui 37, avec qui elle aura deux garçons.
Cet article est paru dans le Télépro du 8/6/2023
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