Sans Goldman, « Mission Enfoirés » poursuit le show
Pilier des Enfoirés pendant 30 ans, Jean-Jacques Goldman a « passé la main »: avec « Mission Enfoirés », diffusée vendredi sur TF1 (20H55), la troupe entend démontrer que le show doit continuer en faveur des Restos du Cœur.
Pour tous les artistes, Goldman « le boss », « l’ami », « celui qui prenait les décisions en quelques secondes » manque « beaucoup ». Mais il fallait aussi tourner la page, continuer sans lui.
Goldman lui-même disait qu' »il n’y a personne, personne d’irremplaçable », se souvient Liane Foly.
« L’important, ce sont les Restos, et surtout les bénévoles. Sans eux, (…) il n’y pas de Restos », a renchéri Patrick Bruel.
« Malheureusement, les combats pour avoir un toit sur sa tête et de quoi se nourrir n’ont jamais été autant d’actualité », a souligné Nolwenn Leroy, lors d’une conférence de presse organisée après le concert du 22 janvier à Toulouse.
« Ce sujet a été abordé lors des primaires, il faudrait maintenant qu’il devienne une priorité de la campagne électorale », a ajouté la chanteuse, marraine de la Fondation Abbé Pierre.
Le show, issu d’un travail collectif « à deux, trois ou quatre », puis validé par la production, selon Bénabar, n’a pas pâti de l’absence de Goldman. Le « boss » avait d’ailleurs validé dès l’an passé la chanson titre de cette saison « Juste une p’tite chanson » (Grégoire).
Et les sept concerts pour l’enregistrement ont fait le plein (70.000 spectateurs à Toulouse).
Ce concert ainsi que les ventes de CD et DVD financent 11% du budget des Restos du Cœur, créés par Coluche en 1985.
En outre, il doit offrir à TF1 l’une de ses meilleures audiences annuelles.
L’an passé, « Au rendez-vous des Enfoirés » avait rassemblé 11,1 millions de téléspectateurs, le meilleur score 2016 de la Une, hors football.
« Il faut arrêter d’être dans la comparaison », s’est exclamé Bruel qui fait désormais presque figure de patriarche. « C’est une super belle émission. On est contents. On s’amuse beaucoup », a lancé le chanteur, qui veut faire taire les rumeurs « une fois pour toutes » en affirmant avec force: « Les artistes ne sont pas rémunérés! ».
– Chabal en tutu –
De Jean-Louis Aubert à Zazie, ils sont 35 artistes sur scène à revisiter les grands tubes, actuels ou anciens, français ou étrangers.
Parmi eux, deux recrues, Kendji Girac et Amir, parce qu’ils « ont l’esprit Enfoirés », a souligné Véronique Colucci, figure emblématique de l’association. Il faut « avoir du succès mais accepter de laisser son ego de côté » pour rejoindre la troupe.
« Quand on m’a dit +les Enfoirés, +ils te veulent+, j’ai sauté de joie. Et là, je continue à sauter de joie », a témoigné Amir.
De « Je ne suis pas un héros » (Daniel Balavoine), à « Si j’étais président » (Gérard Lenorman) en passant par « Hello » (Adele), « Belinda » (M Pokora) ou encore « Can’t stop the feeling » (Justin Timberlake), les tubes s’enchaînent au gré de 17 tableaux poétiques et parfois spectaculaires.
Pour ce show qui nécessite 650 costumes, un effort particulier a été porté sur les sketches. Conformément au virage pris il y a quelques années par Goldman.
Avec Philippe Caverivière et Laurent Vassilian, les plumes de Nicolas Canteloup, Michaël Youn a ainsi rendu un dernier « dommage » au « boss » avec des chansons détournées (« Conne de toi », « Patois »…). « Jean-Jacques ne voulait évidemment pas d’hommages », a observé Michaël Youn.
Parmi les grands moments de rire, il y a aussi l’ex-rugbyman Sébastien Chabal, irrésistible en tutu lors d’une danse du cygne à « l’aile cassée » aux côtés de la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot et de la comédienne Michèle Laroque. « Je ne peux pas dire que je me sente bien en tutu », a commenté Chabal amusé.
Et depuis l’espace, même l’astronaute Thomas Pesquet participe à la fête… De la station orbitale ISS, il délivre son message: « ce n’est pas parce qu’on est en haut qu’on ne s’intéresse pas à ce qui se passe en bas ».
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici