Sacrées familles : célébrités au sang royal

Benedict Cumberbatch («Sherlock», «Dr Strange»...) est un descendant direct du roi d’Angleterre Richard III (1452- 1483), dernier des souverains de la maison d’York © ISOPIX

Leur talent leur confère déjà une certaine noblesse aux yeux des fans. Mais si l’on fouille un peu, une bonne poignée de stars descendent réellement de figures aristocratiques. De quoi faire un film !

Se prendre à rêver d’être le cousin éloigné ou l’arrière-petite-nièce d’un héros historique, voire d’une tête couronnée, est des plus amusants. Même sans espérer avoir la reine d’Angleterre pour parente, la recherche généalogique est aujourd’hui un passe-temps des plus prisés. Certains y dépensent même des fortunes. Les stars s’y mettent aussi. Ou des portails, en quête d’un peu de pub, le font pour eux.

Chère Elizabeth

Avoir des liens avec la fascinante Elizabeth II n’est pas toujours une blague. La souveraine aurait de très nombreux parents dans la famille du show-business. En 2012, l’actrice Hilary Duff a été surnommée la «célébrité la plus royale des États-Unis», à la suite d’une étude réalisée par des généalogistes de FindMyPast.com. La jeune femme serait une cousine au 18e degré de la reine d’Angleterre, par le truchement de liens avec Alexander Spotswood, officier de l’armée britannique devenu lieutenant-gouverneur de Virginie, et 10e arrière-petit-fils d’Edouard III. Celui-ci fut couronné roi à Londres au XIVe siècle.

Descendants d’Edouard III

Les comédiennes et sœurs Dakota et Elle Fanning seraient les arrière-petites-filles au 22e degré du roi Édouard III. Leur lignée serait aussi liée à la mère de Kate Middleton, Carole Goldsmith, également petite-fille éloignée de ce cher Édouard. Toujours grâce à ce dernier, Johnny Depp serait un cousin, au 20e degré, de la reine Elizabeth. Selon Nick Barratt, généalogiste anglais : «Quand j’ai examiné l’histoire de Johnny, j’ai découvert un lien probable avec la famille royale. Son arbre généalogique montre qu’il faut remonter plus de 500 ans en arrière pour s’en assurer !» Enfin, l’acteur et l’actrice Jake et Maggie Gyllenhaal seraient, eux, cousins au 19e degré d’Elizabeth II. Quant à Meghan Markle, ex-comédienne, elle serait sa descendante et cousine au 17e degré.

Britanniques et Américains, petits cousins

La recherche généalogique est moins compliquée pour la star britannique Ralph Fiennes. Celui qui a incarné Voldemort dans «Harry Potter» et qui fait partie du casting de «The King’s Man» (sortie en 2021) est, selon le Financial Time, le cousin du prince Charles au 8e degré. Tous deux seraient liés par James II d’Écosse qui a régné au XVe siècle.

Dans la veine des racines «scottish», l’Anglaise Tilda Swinton serait la descendante directe de la royauté écossaise. Selon des chercheurs d’Édimbourg, Swinton vient de la lignée du roi écossais Robert Ier (Robert the Bruce) qui s’est battu contre Edward Ier pour la conquête de l’Écosse. Cette lutte a été illustrée au grand écran par le film de Mel Gibson «Braveheart», en 1995. Hugh Grant compterait aussi des racines issues du nord du Royaume-Uni, via Henri VII d’Angleterre et James IV d’Écosse. Tom Hanks, pour sa part, serait cousin avec Elizabeth II au 24e degré, via Jean d’Angleterre (1166-1216), dit «Jean sans terre», cadet du roi Henri II qui devint, malgré son rang de succession éloigné, seigneur d’Irlande, duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre.

Noblesse française

Certaines célébrités du grand écran sont liées à la France. Marcheline Bertrand, la mère d’Angelina Jolie, appartiendrait à la descendance du roi Philippe II de France (Philippe Auguste, 1165-1223). Voilà qui devrait réjouir quelques artistes de l’Hexagone aux racines aristos. Comme l’animatrice et journaliste Cécile de Ménibus (par sa mère), née Cécile Moharic-Hellouin de Ménibus, l’actrice Hélène de Fougerolles, baptisée Hélène Christine Rigoine de Fougerolles, et la chanteuse Zazie dont le vrai nom est Isabelle de Truchis de Varennes. Son père est le baron Hervé de Truchis de Varennes et son grand-père était l’écrivain Albéric de Truchis de Varennes. Sa famille de souche italienne, installée ensuite en France, fut anoblie en 1648 et aurait eu pour devise virtute et viribu, «par le courage et la force». L’artiste n’en pas manqué, surtout lorsque ses camarades d’école la surnommaient Truchienne de varice ! L’humour est aussi l’une des qualités de la sympathique Charlotte de Turckheim, alias Anne-Charlotte de Turckheim, fille du baron Arnaud de Turckheim et de Françoise Husson, membres de la famille noble protestante de Turckheim, présente dans le Haut-Rhin depuis le XVe siècle. L’héroïne de «Abdel et la Comtesse» pose sur son statut un regard amusé. Elle a confié sur «Le Divan» de Marc-Olivier Fogiel : «Les voisins pensaient qu’on était très riches, car on habitait une grande maison avec jardin, dans le XVIe arrondissement (région huppée de Paris, ndlr). En fait, nous étions locataires et notre vie était très bohème !» Ainsi donc, l’habit, pas plus que le toit, ne fait le noble…

Autres racines, autres frissons

Aux États-Unis, il est des VIP dont la descendance n’est pas aristocratique, mais n’en est pas moins noble. Les stars afro-américaines comptent souvent des esclaves parmi leurs aïeux.

Morgan Freeman. Ses arrière-grands-parents «appartenaient» à un homme blanc nommé Herbert Cain. Le couple fut séparé quand Cain vendit la dame, Cindy, «qui n’était même pas traitée aussi bien qu’un mulet.»

Michelle Obama. Son arrière-arrière-arrière-grand-mère, Melvinia, fut vendue à 8 ans, à la mort de son premier propriétaire, pour 475 $, et servit une famille blanche jusqu’à 15 ans, âge où elle put s’émanciper.

Denzel Washington. Son aïeul John Washington est né en Virginie en 1812 et a été esclave durant près de cinquante ans. Marié à une certaine Phoebe, il est devenu fermier avec un petit patrimoine de 450 $. Lui et son épouse ont eu dix-huit enfants.

Chris Rock. Julius Caesar Tingman, son arrière-arrière-grand-père, est passé du statut d’esclave à celui de soldat dans l’armée américaine, atteignant le grade de caporal. 

Généalogie : passion et psychothérapie ?

«L’intérêt profondément enraciné pour notre ascendance est en partie façonné par les forces évolutives. Les humains se soucient des membres de leur famille parce qu’ils partagent des gènes communs», explique l’écrivain et romancier britannique Dan Waddell, auteur de «Who Do You Think You Are ? The Genealogy Handbook». «Cette fascination remonte à l’Antiquité où la royauté et la noblesse étaient obsédées par le besoin de créer des généalogies qui les lieraient à des héros de l’Histoire.» Aujourd’hui, les motivations sont différentes : «La recherche d’ascendance permet aux gens de se sentir plus connectés aux autres. Dans un monde vaste, si vous êtes le cousin au quatrième degré de quelqu’un, ça crée un sentiment rassurant. Plus nous en savons sur notre passé, plus nous renforçons notre résilience. Découvrir la vie de nos ancêtres nous aide à surmonter les échecs et les moments difficiles. Leurs histoires nous rappellent que l’existence n’est pas facile mais que nous pouvons triompher et trouver le bonheur malgré les difficultés.»

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