Ronald Reagan : d’acteur de série Z à maître de la planète !
Comment un cowboy de ciné, charmeur et beau parleur, pas futé mais bien entouré, réac’ et ultralibéral, devint par deux fois un président des USA va-t’en guerre mais sympa…
«Un Errol Flynn de série B !» Ainsi surnommait la presse hollywoodienne Ronald Reagan (1911-2004), un ex-commentateur sportif passé au grand écran. Pendant vingt ans, il est condamné à y jouer les cowboys ou les provinciaux dans des films de seconde zone.
Qui aurait parié que ce petit acteur peu cultivé et un brin «loser» dirigerait la première nation mondiale quelques décennies plus tard ? Retour sur ce destin étonnant…
Entré dans les foyers par la télé
Entre ces deux «glorieuses» carrières, en 1952, Ronald épouse Nancy Davis, fille d’un neurochirurgien et politicien ultraconservateur. Il a alors 41 ans. Deux ans plus tard, il signe un juteux contrat avec le géant industriel General Electric pour présenter un téléshopping ponctué de variétés. Drôle et sympa, il entre dans les foyers des américains.
Ensuite, durant huit ans, il vante les produits de la compagnie (aspirateurs, cuisinières…) lors de shows publics à travers le pays. «Cette expérience allait se révéler précieuse pour le genre de vie que nous aurions plus tard et dont nous n’avions pas la moindre idée», écrira Nancy dans son autobiographie.
De bonimenteur à gouverneur
Membre du parti démocrate, Reagan rallie le camp adverse dès 1962, sur les conseils de son beau-père, et arrête sa carrière au cinéma. Six ans plus tard, il est élu gouverneur de Californie. À partir de là, tout s’accélère. Il effectue deux mandats et s’incline à la course à l’investiture présidentielle devant Gerald Ford.
Patriote et hâbleur doué, il se représente et, en 1980, écrase le président sortant, Jimmy Carter. Peu cultivé, pas idéologue pour deux dollars, à 69 ans, l’hyper populaire Reagan donne le change et devient le 40e président des États-Unis ! Avec lui, un nouvel âge d’or paraît possible.
Réactionnaire ultralibéral
Une fois à la Maison Blanche en 1981, il veut restaurer la croissance, la fierté et la suprématie d’un pays rongé par l’inflation et le chômage. Il se fait connaître du monde par la libération inespérée d’otages américains retenus à l’ambassade de Téhéran. Et échappe de peu à un attentat.
Ses conseillers en profitent pour raréfier ses apparitions, histoire aussi de canaliser ses gaffes à répétition… Son plan ultra libéral est mis en œuvre. Il réduit les dépenses publiques, accorde d’importantes réductions fiscales aux grandes entreprises, tout en soutenant les causes conservatrices sur le plan moral. Il est hostile à l’homosexualité, à l’avortement…
Il tient tête à l’URSS et lance une course effrénée à l’armement, sa fameuse «guerre des étoiles». Tout cela contribuera à redynamiser l’économie américaine.
La fin de la Guerre froide
L’ami de Margaret Thatcher et Sinatra est réélu à 73 ans en 1984, remportant 49 états sur 50 ! Il aborde son second mandat sans vrai programme. Les premières traces de la maladie d’Alzheimer se manifestent. De plus en plus absent et sourd, Reagan ne joue pourtant pas les figurants. La stratégie US de défense stratégique a été le défi de trop lancé aux Soviétiques.
Débutent des négociations en 1985 avec l’homme de la perestroïka, Gorbatchev. Les accords de désarmement mettent fin à quarante ans de Guerre froide. Mais le scandale de guérilla clandestine au Nicaragua menée dans le dos du Congrès et financée par une vente d’armes aux Iraniens (sous embargo international) l’oblige à faire son mea culpa. Et à prendre la sortie…
Le 5 juin 2004, à 93 ans, Ronnie meurt sans plus savoir qu’il a été un jour président des États-Unis. Jusqu’au bout, Nancy aura protégé jalousement son intimité…
Cet article est paru dans le Télépro du 14/1/2021
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