Rolling Stones : attachants «sales gosses» !

Image extraite du documentaire diffusé ce lundi sur France 5 © France 5/Jean-Marie Périer

Leur carrière a débuté il y a 60 ans. Et continue avec la même énergie et la même délicieuse irrévérence. Ce lundi à 21h, France 5 propose un documentaire sur «L’Histoire française des Rolling Stones».

«La seule performance qui fonctionne est celle qui atteint la folie !», a un jour déclaré Mick Jagger. Le chanteur a sans doute raison puisque lui et ses compères ont toujours veillé à être timbrés. Aujourd’hui, Mick (78 ans), Keith (Richards, 78), Ron (Wood, 75) et Charlie (Watts) – jusqu’à son décès en août 2021 à 80 ans – restent un des rares groupes à écouler leurs places de concert dans un stade en quelques minutes !

Intronisés au Rock and Roll Hall of Fame en 1989 et au UK Music Hall of Fame en 2004, les Rolling Stones roulent toujours (ils seront à Bruxelles le 11 juillet prochain). Et ce, malgré des excès en tous genres…

Cocktail addictif

Treizièmes artistes aux disques les plus vendus de tous les temps avec 66,5 millions d’unités, les Stones restent des bâtons de dynamite qui s’éclatent sur scène. Comme ils l’ont fait aussi dans la vie. Bien qu’endeuillés en 1969 par la mort de leur fondateur, Brian Jones – vaincu à 27 ans par sa sensibilité à fleur de peau, ses accès de violence et la drogue -, les «Pierres qui roulent» n’ont pas pour autant mis un frein à leurs frasques.

Dès leurs débuts, ils ont une réputation de «mauvais garçons». La journaliste londonienne Ella Cory-Wright se souvient d’une question-sondage du Melody Maker : «Laisserais-tu ta sœur partir avec un Rolling Stone ?» «Dans tout le pays, la réponse était un non catégorique», dit-elle. «Ces mecs avec leur érotisme androgyne et leur attitude jugée « vulgaire et hostile », étaient un cocktail addictif !»

Stupeur et tremblements aux USA

À leur arrivée aux États-Unis en 1964, ils sèment émoi et chaos. Invités du célèbre Ed Sullivan Show, les Stones livrent une performance si excitante que les filles se mettent à hurler, amenant un Sullivan outré à les réprimander et à jurer de ne plus jamais recevoir le groupe.

Deux ans après, lors de leur première tournée américaine, quatorze hôtels refusent de les loger ! À cause de leur manie de saccager les suites mais surtout des difficultés croissantes de la sécurité à tenir les fans à distance !

De retour au bercail, ils ne ramènent ni sagesse ni modération dans leurs bagages. En février 1967, Keith, Mick et des amis s’offrent un trip à l’acide dans un manoir du West Sussex. Soudain, l’un d’eux croit voir arriver «un gang de nains bleus». Ce sont en fait dix-huit flics venus saisir la drogue et les emmener en prison ! Selon la rumeur, Mick aurait pleuré tandis que Keith aurait siffloté tout au long du chemin.

Libérés par le maire et les flics

Mais il arrive que les autorités soignent ces effrontés. À nouveau au trou, en 1972, après une bagarre à l’aéroport et juste avant un show à Boston, Jagger et Richards sont libérés sur demande express du maire désireux de calmer les fans attendant que leurs idoles montent sur scène. Emmenés en limousine, les taulards d’un soir ont roulé jusqu’à leur loge sous escorte policière. Et Mick a donc pu tirer la langue et se déhancher !

Trente ans plus tard, il se souvient : «Je n’avais aucune inhibition. J’avais vu Elvis et Gene Vincent, je me disais : « Je peux le faire aussi ! ». Si les gens m’avaient lancé des tomates, j’aurais arrêté. Mais ils ont tous aimé, ça a toujours été un succès !»

Avec un mode de vie désormais plus sain, Sir Jagger, 78 ans, pratique le yoga et, marié à une ex-ballerine (Melanie Hamrick, 35 ans), suivrait des cours de danse classique pour conserver sa silhouette juvénile. Celui qui se vanta un jour d’avoir eu près de 4.000 conquêtes féminines alternerait donc entrechats et performances rock’n’roll. Une nouvelle façon d’être subversif ?

Cet article est paru dans le Télépro du 16/6/2022

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