Roger Federer, un 100e trophée pour le Maître !
Le trentenaire est centenaire. Roger Federer est devenu le second joueur de l’ère moderne du tennis après Jimmy Connors à atteindre la barre des 100 titres, samedi à Dubaï, un record qui témoigne encore de l’extraordinaire longévité du Suisse âgé de 37 ans.
Il faut désormais l’appeler « l’homme aux 20 titres du Grand Chelem et aux 100 trophées ». Roger Federer défie les lois du temps et continue de le prouver : en remportant son premier titre de la saison 2019, le « Maître » a inscrit son nom au palmarès d’un tournoi lors de 18 années différentes. A Dubaï, un tournoi qu’il a remporté huit fois, c’est un joli voilier de métal que Federer a soulevé en guise de trophée.
Comme un symbole du parcours sinueux, parfois tempétueux qu’a connu le Suisse, comme lorsqu’il a terminé la saison 2016 sans le moindre titre dans son escarcelle. Un voyage qui a commencé en février 2001, lorsque Federer, queue de cheval bien nouée derrière le crâne, s’adjugeait son premier trophée, sur la moquette de Milan. « Cela a été une longue et belle aventure, cela a été superbe et j’ai apprécié chaque minute passée sur le circuit. Tous les sacrifices valent le coup quand on en arrive là », a jubilé le joueur retombé au 7e rang mondial, mais qui remontera à la 4e place lundi.
C’est un club très fermé que « RF » rejoint. Depuis 1968 et la création de l’ère « Open », année où les circuits professionnel et amateur ont fusionné et qui fait office de date de début de calcul des records actuels du tennis, seul l’Américain Connors a franchi le cap des 100 trophées en simple chez les messieurs. Avec 109 unités. Chez les dames, Martina Navratilova, un autre modèle de longévité, est intouchable avec ses 167 succès.
« Bienvenue dans le club des victoires à «trois chiffres». J’ai été un peu seul, je suis content d’avoir de la compagnie », a écrit sur Twitter Connors.
Welcome to the “ Triple Digit” tournament victory club @rogerfederer — I’ve been a bit lonely- glad to have the company !!!
— Jimmy Connors (@JimmyConnors) 2 mars 2019
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« Est-ce que je vais essayer d’atteindre les 109? Beaucoup de monde me le demande. Répondre n’est pas facile. Gagner cinq matches en cinq ou six jours, cela nécessite une forme physique différente », a prévenu le Suisse, qui totalise six titres de plus qu’Ivan Lendl, 3e de ce classement, loin devant ses cadets Rafael Nadal (80 titres) et Novak Djokovic (73).
Face à Stefanos Tsitsipas, 20 ans seulement, futur N.10 mondial dès lundi et en pleine confiance après avoir remporté le tournoi de Marseille une semaine plus tôt, il n’y avait pas que le 100e titre en jeu samedi. Le Grec avait en effet privé le Suisse de la défense de son titre à l’Open d’Australie, en s’imposant en 8e de finale fin janvier à Melbourne.
Sa revanche, le Bâlois l’a prise avec la manière. Il est parvenu en quelques minutes à prendre le service de son adversaire, ce qu’il n’avait pas réussi à faire en 3h45 de jeu en Australie (défaite 6-7, 7-6, 7-5, 7-6). Impérial au service, à l’image des deux balles de débreak sauvées au moment de conclure le premier set 6-4, et beaucoup plus en réussite qu’en début de tournoi dans le jeu de fond de court, Federer a converti chacune de ses deux occasions de break, dont la deuxième au meilleur moment, à 4-4 dans la seconde manche, devant un public acquis à sa cause – à l’annonce de la venue du Suisse, les organisateurs avaient écoulé en quelques jours l’intégralité des tickets pour la semaine entière du tournoi.
« Quand je pense à ça, 100 titres, c’est complètement fou… », l’a félicité Tsitsipas. « Avec 100 matches gagnés, je serais heureux! Sérieusement, j’essaierai d’en arriver là. C’est un exploit incroyable, tu écris l’histoire du tennis ».
Ce 100e titre, Federer le guettait depuis un moment. Le Suisse, vainqueur de son 99e titre à Bâle en octobre, avait échoué par deux fois de justesse en demi-finale fin 2018, au Masters 1000 de Paris – battu par le N.1 mondial Novak Djokovic – puis au Masters de Londres réunissant les huit meilleurs joueurs de la saison – éliminé par l’Allemand Alexander Zverev, futur vainqueur.
Mais à sa première finale depuis son dernier titre, lorsqu’il a fallu écrire l’histoire à nouveau, le « Maître » a répondu présent.
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