Robert Waseige nous a quittés
L’ancien sélectionneur des Diables Rouges, de Liège et du Standard, avait 79 ans.
Il était hospitalisé depuis jeudi au CHR de la Citadelle à Liège. Il y était traité pour une insuffisance cardiaque et des problèmes rénaux. Il avait subi un pontage ortho-coronaire en 2001, et faisait depuis l’objet de contrôles réguliers. Robert Waseige laisse une veuve, Aline, et trois garçons Frédéric, William et Thierry.
Né à Vottem près de Liège le 26 août 1939, le jeune Waseige a rapidement intégré l’école de jeunes du RFC Liège au sein de laquelle il a effectué toute sa formation. En 1959, il effectue ses débuts en équipe première et reste dans le club de la Principauté pendant quatre autres années.
Il déménage ensuite au Racing White où il évoluera sept saisons (1963-1970) avant de terminer sa carrière de joueur au KFC Winterslag (1970-1972).
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C’est encore davantage en tant qu’entraîneur qu’on se souviendra surtout de lui. Waseige ne perd pas de temps et endosse le rôle de coach alors qu’il effectue encore sa dernière saison du côté du Winterslag. Cette première expérience est un succès puisqu’il parvient à faire grimper le club limbourgeois de la troisième à la première division.
En 1976, Waseige revient à Liège, du côté du Standard, où il reste trois ans avant d’être remercié en 1979. De retour à Winterslag, le Liégeois écrit en 1981 une des plus belle pages de l’histoire du club, cinquième du championnat et qualifié pour l’Europe.
Lokeren voit alors en lui l’homme idéal pour guider une équipe pleine d’ambition et de footballeurs talentueux. Les dirigeants du club waeslandien visent le titre mais Waseige ne ramènera finalement aucun trophée et quittera le navire après deux saisons.
À la suite de cette déception, Waseige retourne aux origines et devient coach du RFC Liège (1983-1992). Sous ses ordres, Liège s’affirme comme une équipe du ‘sub-top’ pendant plusieurs années. À Rocourt, Waseige obtiendra d’ailleurs le premier (et seul) titre de sa carrière au plus haut niveau avec la Coupe de Belgique en 1990 (2-1 contre le Germinal Ekeren).
En dix années aux commandes des Sang et Marine, il disputera une deuxième finale de Coupe (1987), terminera deux fois troisième (1985 et 1989) et sera protagoniste de plusieurs belles aventures sur la scène européenne. Un travail et des résultats récompensés par son premier trophée d’entraîneur de l’année (1985).
Au terme de son aventure avec le RFC Liège, Waseige prend la direction de Charleroi, au Sporting (1992-1994). Quatrième lors de sa première saison avec les Zèbres, il est élu pour la deuxième fois de sa carrière entraîneur de l’année.
Waseige fait ensuite son grand retour à Sclessin (1994-1995). Lors de sa première saison, il se lance immédiatement dans la bagarre pour le titre mais le tête à tête avec Anderlecht, récompensera finalement les Mauves lors de la dernière journée. Au terme de la saison, il sera honoré pour une troisième fois en tant qu’entraîneur de l’année.
Sa deuxième saison au Standard se passe moins bien, tout comme son expérience à l’étranger avec le Sporting Lisbonne. Waseige est donc rappelé une nouvelle fois au Mambourg où il restera de 1997 à 1999.
En août 1999, c’est l’Union Belge qui sollicite ses services et qui le nomme de manière inattendue à la tête des Diables Rouges. Waseige devient ainsi le premier Wallon à devenir sélectionneur national. Il reprend alors les Diables Rouges après une campagne de France ’98 décevante et est chargé de remotiver les troupes avant l’Euro 2000 organisé conjointement par la Belgique et les Pays-Bas.
Waseige veut voir un football offensif et est servi pour ses débuts où la Belgique signe un 5-5 spectaculaire contre les Pays-Bas. L’Euro 2000 ne se passe quant à lui pas comme prévu. Vainqueurs face à la Suède (2-1), les Diables enchaînent deux défaites face à l’Italie et surtout la Turquie (2-0 à chaque fois) et sont contraints de quitter ‘leur’ Euro dès la phase de poules.
Malgré cela, Waseige reste en place et parvient à se qualifier pour la Coupe du Monde 2002 en Corée et au Japon après avoir battu la République tchèque en barrages. Le parcours d’approche au Mondial asiatique n’est pas des meilleurs. Déjà d’accord avec le Standard pour guider les Liégeois au terme du Mondial, Waseige s’attire les foudres de la presse qui sera boycottée par l’équipe lors de la Coupe du monde.
Les résultats sont en revanche plus réjouissants. Après deux partages contre le Japon (2-2) et la Tunisie (1-1), la Belgique se défait de la Russie (3-2) et décroche un ticket pour les huitièmes de finale où elle sera opposée au Brésil. Face aux futurs vainqueurs de la compétition, la Belgique joue bien et se voit même annuler un but de la tête de Wilmots tout à fait valable. Battus 2-0, les Diables Rouges quittent le Mondial, avec un goût amer d’injustice.
De retour au Standard pour la troisième fois, Waseige ne fera pas long feu. Après avoir pris un point en cinq matchs, le Liégeois est mis à la porte dès le mois de septembre.
Ses dernières expériences à Charleroi, à la tête de l’Algérie et ne seront guère plus enthousiasmantes. Il parvient encore à sauver le Brussels de la relégation en 2005 avant de prendre une retraite où il n’apparaîtra que très peu dans les médias. Il continuera à suivre avec attention les Diables Rouges et le RFC Liège.
Nos plus sincères condoléances à la famille, son épouse Aline et les enfants, Frédéric, William et Thierry.
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