R.O x Konoba : «Oui, on va reprendre nos projets solo»

RO x Konoba © Mara Zoda

R.O et Konoba étaient fin septembre au Hangar de Liège. Entre tournée, tour du monde et festivals, nous sommes revenus avec eux sur l’album «10», un projet qui a occupé leurs derniers mois.

Pour cette tournée et ce nouvel album, «10», vous avez rejoint les deux projets en R.O et Konoba. Pourquoi n’avez-vous pas créé un nouveau groupe de toute pièce ?

C’était notre première idée, on a même réfléchi à plein de noms de groupes. Finalement, on s’est rendu compte que nous avions chacun une fanbase et que les gens nous connaissaient déjà sous nos pseudonymes respectifs. En plus, le projet était temporaire à la base. On voulait les rejoindre pour ensuite reprendre nos projets solos. C’était un peu dommage de perdre les fans présents et de faire oublier le duo une fois séparés. C’était plus logique de coller les deux noms ensemble.

Pour ce dernier opus, l’idée était de partir dans dix pays différents pour composer dix musiques dans chacun dans d’entre eux. Ne redoutiez-vous pas la page blanche en faisant cela ?

Non, pas du tout. On avait un mois pour composer une chanson et on était plutôt très inspirés. On a l’habitude de beaucoup composer. On travaillait généralement vers la fin du mois. On a fait tellement de choses que l’ensemble de toutes ces activités nous inspirait. La majorité du temps, on faisait des concerts, on rencontrait des gens et on visitait, du coup, au moment de composer, on était trop contents ! Par exemple, le morceau de la Pologne, on l’a fait en dix heures car on nous a proposé un studio et du matériel. C’était un challenge !

En ayant des origines différentes, les titres auraient pu avoir des sonorités très diverses. Avez-vous cherché à garder une cohérence à travers l’album ? 

La voix de Raphaël (Konoba) a servi de «glue» à tout le projet, on ne pouvait pas la changer. Peu un porte le style de productions, il y a quand même des similitudes dans tous les morceaux. On n’a pas cherché à canaliser les morceaux ou à caricaturer les pays. On a voulu créer un projet qui nous ressemble nous. On ne s’est pas vraiment inspirés des pays mais plus de l’expérience que l’on a vécue dans chacun d’entre eux. On a aussi enregistré certains sons sur la route, ce qui a servi un peu de fil rouge mais le but n’était pas de reprendre les codes des musiques du pays.

Vous venez de terminer une tournée dans plusieurs pays d’Europe. Vous semblez avoir exporté votre musique plus facilement que la plupart des artistes belges…

La raison principale, c’est que l’on s’est déplacés pour aller dans ces pays. On continue à y aller. Par exemple, on va en Pologne bientôt. On montre nos têtes et on fait entendre notre musique. Il y a directement une relation plus concrète. Ici, ce n’est pas simple d’être un artiste belge et d’essayer de s’exporter. Avant de nous montrer, on a aussi fait des titres qui ont beaucoup été écoutés à l’étranger. C’est ça la différence avec des artistes belges qui restent «belgo-belges», là où nous, notre public s’est dispersé sur internet de manière complètement organique, naturelle et indépendante !

En Belgique vous êtes de plus en plus sollicités pour des concerts, festivals… Est-ce un signe de reconnaissance pour vous ?

Oui, évidemment ! On est super contents de recevoir toutes ces opportunités. On a un bon rythme, ce qui nous permet de continuer à travailler aussi sur le côté. On n’a pas un concert tous les soirs non plus. On commence à remplir des salles et à annoncer des dates de concert (l’Eden à Charleroi, le Reflektor à Liège…). Les places partent super vite, ça c’est vraiment cool !

Avez-vous eu des propositions de collaborations ?

Oui, il y en a tout le temps. On a tout de même dû nous concentrer à fond sur ce projet, cette tournée et le voyage à deux, ce qui a laissé très peu de place aux collaborations ces deux dernières années. On est super connectés à d’autres artistes sur la scène belge, comme Todiefor. On se voit en concert, en studio ou on se donne rendez-vous parfois. C’est fortement probable qu’il y ait plein de collaborations sur nos prochains projets. On y travaille déjà, on est assez accessible à ce niveau-là.

Vous avez repris et réarrangé le tube «Rockstar» de Post Malone, cela reste risqué de reprendre un aussi grand hit…

Quand on a repris le titre, il venait de sortir. On a vraiment eu un coup de cœur pour ce morceau. On était justement ensemble en Ardennes pour composer cette semaine-là et on a décidé de faire notre propre version. Le titre ne passait pas encore en radio, ce n’était pas encore un «méga hit». Si cela avait été le cas à ce moment-là, on ne l’aurait certainement pas fait car on n’a pas envie de passer derrière un projet qui est trop populaire.

Au vu du succès, R.O et Konoba vont-ils réellement reprendre leurs projets en solo ?

Oui, évidemment ! On va reprendre nos carrières respectives tout en continuant à collaborer sur ce projet R.O et Konoba. Ce n’est évidemment pas le dernier chapitre. Le gros chapitre du projet «10» est clôturé. On a besoin de travailler sur nos projets solos car ce n’est évidemment pas la même chose. On a encore une année de tournée ensemble et quelques exclusivités en réserve que l’on sortira peut-être par la suite.

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

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