Quito et Londres cherchent une solution qui « protège la vie » d’Assange (Moreno)
Quito et Londres cherchent une solution « qui protège la vie » de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks réfugié depuis près de six ans dans l’ambassade d’Equateur à Londres, a déclaré mercredi le président équatorien Lenin Moreno.
« J’ai eu une conversation avec l’ambassadrice de Grande-Bretagne et elle est d’accord avec moi: nous allons trouver une solution ensemble qui protège la vie de M. Julian Assange et qui permette, en même temps, de le sanctionner pour l’erreur qu’il a commise ».
M. Assange craint, s’il sort de l’ambassade d’Equateur, d’être arrêté puis extradé et jugé aux Etats-Unis pour la publication par WikiLeaks en 2010 de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains. Le ministre américain de la justice Jeff Sessions a affirmé l’année dernière que son arrestation était une « priorité ».
Aux Etats-Unis, « ce qu’a fait M. Julian Assange est considéré comme une trahison de la patrie, et (…) vous savez quel est le châtiment dans ce cas », a ajouté le dirigeant, faisant référence à la peine de mort.
Rappelant que la peine de mort n’existe pas en Equateur, il a souligné que « c’est pour cela que nous le gardons là-bas » à l’ambassade équatorienne.
Toutefois, Lenin Moreno a répété son embarras, soulignant que ce dossier constituait « sans aucun doute un caillou dans la chaussure » laissé par son prédécesseur et ex-allié Rafael Correa.
M. Correa, grande figure de la gauche sud-américaine, avait nargué Washington en donnant l’asile au fondateur de WikiLeaks en 2012. Julian Assange, un Australien aujourd’hui âgé de 46 ans, craignait alors d’être extradé vers la Suède pour un viol présumé qu’il niait. Depuis, le parquet suédois a classé l’affaire.
L’Equateur a annoncé le 11 janvier qu’il avait accordé en décembre à Julian Assange la nationalité équatorienne et que Quito avait demandé, en vain, à Londres de lui reconnaître un statut diplomatique qui lui permettrait de quitter l’ambassade sans être arrêté.
Dans un rapport publié mercredi par le journal britannique The Guardian, deux médecins ont jugé que le confinement dans lequel vit depuis près de six ans Julian Assange était « dangereux physiquement et mentalement pour lui », constituant « une claire atteinte à ses droits à l’accès aux soins ».
« Notre évaluation montre qu’il n’a pas accès à la lumière du jour, une aération adéquate ou un espace à l’extérieur depuis plus de cinq ans et demi », ont conclu Sondra Crosby, professeure à l’école de médecine de l’Université de Boston, et Brock Chisholm, un psychologue basé à Londres qui ont passé 20 heures sur trois jours avec lui.
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