« Questions pour un champion » (France 3) : la légitimité du licenciement de Julien Lepers confirmée en appel
Le licenciement de Julien Lepers, évincé en 2016 de l’émission « Questions pour un champion » qu’il présentait depuis 27 ans, n’était pas abusif, a confirmé mercredi la Cour d’appel de Paris dans une décision que l’AFP a pu consulter, révélée par l’Informé.
L’ancien animateur vedette de France 3, qui réclamait 3,4 millions d’euros au producteur de l’émission, FremantleMedia, a été débouté de la quasi-intégralité de ses demandes.
Il doit ainsi se contenter des quelque 800.000 euros d’indemnités qui lui avaient été accordées en première instance en 2020 par le Conseil des prud’hommes et étaient prévues par son contrat de travail.
Les dommages réclamés au titre d’une « discrimination » liée à l’âge, d’un « préjudice d’image » ou d’une « rupture dans des conditions brutales et vexatoires » ont en revanche tous été rejetés.
Julien Lepers avait été contraint d’arrêter la présentation du programme phare de France 3 en janvier 2016, la chaîne ayant décidé de le remplacer par le journaliste Samuel Etienne.
Dans la foulée, le présentateur avait décidé de saisir les prud’hommes, estimant avoir été licencié à cause de son âge (66 ans à l’époque) plutôt qu’en raison de l’érosion des audiences invoquée par Fremantle.
En cause, des déclarations de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, prononcées sur Europe 1 peu après sa prise de fonction en 2015 : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que ça change ».
Mais « la teneur » de ses propos « ne permet pas à elle seule d’établir l’existence matérielle de faits pouvant laisser présumer l’existence de discrimination de la part » de FremantleMedia, tranche la Cour d’appel.
Elle confirme en outre que « le licenciement de M. Ronan Lepers dit Julien Lepers reposait sur une cause réelle et sérieuse ». La Cour évoque ainsi deux rapports montrant, selon elle, que « l’audience de l’émission s’est sérieusement infléchie dans l’année qui a précédé la rupture du contrat de travail et que la désaffection des téléspectateurs n’avait pas de lien avec la formule même de l’émission ».
Ces rapports mettent aussi « en évidence la lassitude, voire l’exaspération des habitués de l’émission en raison de la personnalité de l’animateur, qui ne s’est pas renouvelé, malgré les alertes, et n’a pas modifié son attitude notamment à l’égard des candidats », selon la décision.
Contactés par l’AFP, ni Julien Lepers ni Fremantle n’ont souhaité commenter.
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