Photos de Jennifer Lawrence nue: 30.000 euros requis contre le directeur de la publication de « Bigard Magazine »
Le parquet de Créteil a requis mercredi une amende de 30.000 euros à l’encontre de Jean-Christophe Florentin, directeur de la publication de « Bigard Magazine », pour avoir diffusé à l’été 2021 des photos volées de l’actrice américaine Jennifer Lawrence nue.
Ces cinq clichés, où Jennifer Lawrence apparaît nue ou en sous-vêtements dans des poses lascives, ont été publiés dans un hors-série consacré à l’humoriste controversé Jean-Marie Bigard dans une section baptisée « Les coups de coeur de Jean-Marie Bigard ».
En octobre 2021, le tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) avait condamné Medialyd, la société éditrice du magazine, à verser 20.000 euros de dommages et intérêts à l’actrice, une décision confirmée en appel.
Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne), M. Florentin a plaidé la « négligence », assurant avoir trouvé les photos sur internet et ignoré qu’elles avaient été volées.
« J’ai fait confiance bêtement, par paresse, à Google », a affirmé le prévenu de 62 ans.
Un argumentaire loin de convaincre la procureure qui a estimé qu’il n’était pas justifiable pour M. Florentin, alors représentant légal de Medialyd, de « se retrancher sur ses méconnaissances ».
Pour Me Vincent Tolédano, l’avocat de Jennifer Lawrence, la publication des photos de sa cliente relève de la pornodivulgation ou « revenge porn », un délit passible de 2 ans de prison et de 60.000 euros d’amende.
En octobre, l’artiste russe Piotr Pavlnski a ainsi été condamné à une peine de six mois de prison ferme, aménagée sous bracelet électronique, pour avoir diffusé des images à caractère sexuel de l’ancien homme politique Benjamin Griveaux.
Une condamnation du directeur de publication de « Bigard Magazine » permettrait de « rappeler à tous les Florentin de l’Hexagone » que la diffusion de photos volées de femmes nues « est non seulement interdite, mais aussi dégueulasse », a soutenu Me Tolédano.
« Ce dossier est pour moi un dossier de violences faites aux femmes », a ajouté le conseil, qui a demandé une amende de 15.000 euros au titre des intérêts civils ainsi que la publication du jugement dans trois journaux aux frais du prévenu.
Me Emmanuel Ludot, l’avocat de M. Florentin, a pour sa part affirmé que le délit ne pouvait être caractérisé et rappelé que la société Medialyd était en liquidation judiciaire, cela impliquant, selon lui, que « la créance est éteinte ».
La décision sera rendue le 2 février 2024.
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