Pavarotti : une voix et un cœur en or !

Jeudi soir sur La Trois, le documentaire de Ron Howard «Pavarotti» retrace la vie du ténor à l’aide d’images d’archives inédites © RTBF/François Bouchon

Son talent et sa générosité firent de lui le premier maestro qui brisa les frontières entre l’art lyrique, le classique et la pop. Ce jeudi à 20h40, La Trois diffuse le documentaire «Pavarotti».

«L’avantage d’être artiste est de pouvoir rester un enfant», confia Luciano Pavarotti au critique Hugh Canning (Gramophone) lors d’une interview pour ses 65 ans. «J’ai l’impression d’être comme ça. Même si on n’est plus physiquement un gamin, notre âme reste jeune.»

Ce furent aussi les sources d’émerveillement dans sa vie qui lui donnèrent cette énergie juvénile. Et elles furent nombreuses.

Dix-sept rappels

Né à Modène (Italie) en 1935, le ténor aurait pu être agent d’assurances, métier exercé quelque temps, ou joueur de foot. Mais son père boulanger, doté d’une belle voix, l’emmena à la chorale locale. Luciano s’y découvrit alors un don.

Dans les années 1960, ses performances, dont «La Bohème» de Puccini, eurent de bons échos jusqu’à New York où le directeur du Metropolitan Opera l’invita à se produire ! En février 1972, en interprétant «La Fille du régiment» de Donizetti, il électrisa la foule et obtint dix-sept rappels ! Sa carrière était lancée, mais Pavarotti voulait autant chanter «d’anciens» répertoires que des nouveaux.

Donnant des méga concerts, souvent retransmis à la télé, il fut le premier à inviter des stars n’appartenant pas à l’univers lyrique : Bono (U2), Jon Bon Jovi, Eric Clapton, Elton John, Céline Dion, Sting… Cet appétit pour la diversité lui valut de toucher toutes les générations. Et d’aider des pays pauvres (Kosovo, Libéria, Afghanistan, Guatemala) en leur versant les recettes de certains des shows «Pavarotti and Friends».

Force de la nature

Boulimique de la vie, le maestro était aussi connu pour sa gourmandise, avalant une assiette de pâtes avant chaque concert. Selon son ex-agent Hebert Breslin : «Boire et manger, Luciano ne pensait qu’à ça. Il n’adorait pas seulement dévorer, mais sentir les aliments, les toucher, les préparer et en parler !»

Au point qu’un jour de 1986, l’artiste en partance pour un spectacle en Chine et ayant entendu dire que la nourriture n’y était guère consistante, emmena avec lui les chefs d’un grand restaurant de Gênes. Pavarotti étant entouré de son équipe et des vainqueurs de son concours de chant, les cuisiniers durent, pour tous les régaler, embarquer dans l’avion : pâtes, melons, tomates, poulets, saucisses, jambons, parmesan et pecorino par kilos, coupe-jambons, marmites, plaques chauffantes, frigos et un four !

Jusqu’à l’extrême-onction

Le ténor fut une force de la nature à plus d’un titre. Il échappa deux fois à une mort prématurée. À 12 ans, une forte fièvre le plongea dans le coma. Mais lorsque ses parents et sa grand-mère éplorés appelèrent un prêtre pour l’extrême-onction, Luciano se réveilla et retrouva d’emblée la force de parler !

Près de trente plus tard, en 1975, l’artiste au moral alors en berne – «J’étais atteint de mélancolie, d’un dégoût de tout. Une dépression !» – prend un avion pour Milan. Au sol, le brouillard perturbe l’atterrissage du Boeing qui se couche et glisse hors de la piste.

Quand les secours viennent aider le chanteur, celui-ci a une prise de conscience. Sa déprime s’est envolée ! «Je me suis dit à propos des questions idiotes que je me posais depuis un an : «Dio mio, quelle folie !»» racontera-t-il à la journaliste Ève Ruggieri.

Ce n’est qu’en 2007 que la grande faucheuse emportera l’homme à la voix d’or. Plus de 700 proches, sa première femme Adua, sa seconde jeune épouse Nicoletta et ses quatre filles le saluent une dernière fois, tandis que résonne sa voix chantant «Nessun dorma». Ce morceau fut parmi ses favoris avec «La Donna è mobile» et «Una furtiva lagrima», une larme furtive.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/12/2021

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