Mort de l’actrice et animatrice de télé américaine Joan Rivers
«J’ai réussi en disant tout haut ce que tout le monde pensait tout bas», avait l’habitude de dire la comédienne, dont l’humour acide et la drôlerie a accompagné 60 ans de télévision américaine, au cours des multiples émissions qu’elle a animées.
Suite à un banal examen médical
«C’est avec une grande tristesse que je vous annonce la mort de ma mère, Joan Rivers, à 81 ans. Elle s’est éteinte paisiblement à 13h17 (17H17 GMT) entourée de sa famille et de ses proches», a annoncé jeudi sa fille Melissa Rivers dans un communiqué.
Joan Rivers avait été hospitalisée en urgence jeudi dernier après un arrêt cardiaque et respiratoire survenu dans un cabinet médical de quartier où elle subissait une intervention visant à vérifier ses cordes vocales.
Une figure de la chaîne E!
Toujours très active, la comédienne, également auteure de livres comme «Le Journal d’une diva dingue» ou «Je déteste tout le monde, à commencer par moi», avait encore participé la veille de son hospitalisation à une opération de promotion de son nouveau livre.
Elle venait également de tourner un épisode de 90 minutes pour son show télévisé «Fashion police», sur E!, où sont discutées et critiquées les tenues des célébrités et avait prévu une tournée en Grande-Bretagne en octobre.
Hommage présidentiel
Elle était détentrice de son étoile sur le célèbre Walk of Fame d’Hollywood où des fleurs ont été déposées jeudi alors que de nombreuses célébrités comme Sarah Jessica Parker, Boy George, Naomi Campbell, Cyndi Lauper rendaient hommage, comme Dita Von Teese, à «une grande dame».
Nancy Reagan, 93 ans, veuve du président Ronald Reagan, a également salué «non seulement une amie chère, mais la personne la plus touchante et la plus drôle que j’aie jamais connue».
La presse américaine rappelait jeudi quelques-unes des citations de cette célèbre mondaine : «Le seul vrai orgasme d’une femme, c’est quand elle fait les magasins» ; «Je ne fais pas de sport, si Dieu avait voulu que je me baisse, il aurait du joncher le sol de diamants», ou encore «J’ai su que je n’étais pas un bébé désiré quand j’ai vu que pour m’amuser dans mon bain, on me donnait un grille-pain et une radio».
Belle carrière télé
Joan Alexandra Molinsky de son vrai nom est née à Brooklyn de parents immigrés russes. Très tôt attirée par le théâtre, elle joue dans de petites productions, dont l’une la met en scène face à une autre inconnue, Barbra Streisand.
Mais elle excelle surtout dans les clubs new-yorkais qui accueillent les comiques novices. Elle apparaît en 1965 dans la célèbre émission télévisée «Tonight Show» avec Johnny Carson. Sa carrière est lancée.
Joan Rivers animera ensuite ses propres émissions, «That Show with Joan Rivers», plus tard «The Late show with Joan Rivers». Elle remportera en 1990 un Grammy de meilleur animateur de talk-show.
Au cinéma
Elle fait également des apparitions au cinéma dans, entre autres, «Once Upon a Coffee House» en 1965, «Le Plongeon» en 1968 avec Burt Lancaster, «La Folle histoire de l’espace» en 1987 ou encore «Iron Man 3» en 2013, où elle jouait son propre rôle dans son émission de télévision.
Co-auteure de deux pièces de théâtre, elle était également passée derrière la caméra en 1978 avec «Rabbit Test», où jouait Billy Crystal.
Elle a fait l’objet d’un documentaire sur sa vie, «Joan Rivers, a Piece of Work».
«Mon corps à Tupperware»
En même temps que quelques traversées du désert, elle avait également vécu en 1987 une tragédie personnelle, avec le suicide de son époux pendant 22 ans, Edgar Rosenberg.
Caustique envers les autres, elle se moquait tout autant d’elle-même et de ses multiples opérations de chirurgie esthétique. «J’ai eu tant de chirurgie plastique que quand je mourrai, ils donneront mon corps à Tupperware», disait-elle ou «j’aimerais avoir une jumelle, je saurais ainsi à quoi j’aurai ressemblé sans chirurgie esthétique».
Elle avait également confié : «quand je mourrai, je veux une cérémonie avec plein de caméras et de lumières, qu’on m’enterre dans une robe Valentino et je veux que Meryl Streep pleure, en cinq accents différents».
Julien Vandevenne (avec AFP)
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