Michel Berger, la légende

Il y a trente ans, ce grand nom de la chanson française nous quittait brutalement.

Le 28 novembre 1947, Michel Hamburger voit le jour à Neuilly-sur-Seine. Fils d’un professeur de médecine (l’inventeur du premier rein artificiel français) et d’une concertiste, le benjamin de la famille (il a un frère et une sœur) passe son enfance à Paris. Grâce à sa maman, il s’intéresse très tôt à la musique. Au début des années 1960, il crée un groupe avec ses camarades de classe.

Répondant à une annonce parue dans France Soir, Michel est reçu dans le bureau du directeur artistique de la maison Pathé. Séduit par le talent du jeune homme, le professionnel lui propose un contrat. Il change alors de nom afin de plus être assimilé à son père, Jean Hamburger, qui l’a renié après avoir perdu la mémoire lors d’une opération chirurgicale. Son premier titre, «Tu n’y crois pas», est diffusée en radio, mais les suivants ne rencontrent pas le même succès. Michel comprend qu’il est surtout destiné à écrire et composer pour les autres. Sa collaboration avec Véronique Sanson (deux albums) va le propulser au rang des meilleurs compositeurs, au début des années 1970.

Starmania, c’est lui !

En 1978, Michel Berger, qui adore les comédies musicales, se lance un défi de taille : écrire un opéra-rock avec le producteur canadien Luc Plamondon. Le duo crée «Starmania» avec Daniel Balavoine, Fabienne Thibeault, France Gall. Le succès est phénoménal. En 1980, Michel Berger retourne en studio pour composer son album «Beauséjour» qui comporte aujourd’hui des titres culte : «Quelques mots d’amour», «Celui qui chante», «La Groupie du pianiste».

Quatre autres albums suivent avec autant de succès : «Voyou» (1983), «Différences» (1985) «Debout» (1990) et «Double jeu», en duo avec France Gall (1992). Il continue aussi d’écrire, notamment pour Johnny Hallyday. En 1990, Luc Plamondon lui propose un nouveau spectacle, «La Légende de Jimmy», qui ne rencontrera hélas pas le succès escompté.

France Gall, sa muse…

Heureux en musique, Michel Berger le fut aussi en amour. Tout d’abord avec Véronique Sanson, dès 1968. Cette dernière le quittera quatre ans plus tard. «Les chansons, c’était notre manière à nous de communiquer. Quand il m’écrivait un texte, je savais que c’était un succès assuré», soulignera la chanteuse.

En 1973, lors d’une émission sur Europe 1, Michel Berger flashe sur France Gall, alors en couple avec Julien Clerc. Ils se marient en juin 1976 et auront deux enfants : Pauline (1978) et Raphaël (1981).

Mais le 2 août 1992, le chanteur est emporté par une crise cardiaque après une partie de tennis, dans sa maison de Ramatuelle. Il avait 44 ans. «L’histoire raconte qu’il est décédé dans l’ambulance. Non, il est mort dans son lit», déclare un proche. Trente ans plus tard, son héritage artistique est toujours bien vivant.

Cet article est paru dans le Télépro du 28/7/2022