Mélissa Da Costa : l’inconnue aux multiples best-sellers

Mélissa Da Costa, 34 ans, a essuyé nombre de refus de la part des éditeurs © Corbis via Getty Images

Plébiscité d’emblée par le public, « Tout le bleu du ciel », le roman de Mélissa Da Costa adapté en téléfilm (à voir sur La Une ce dimanche à 20h45) n’est que le début de sa consécration.

Pour fuir l’hôpital, Émile, 26 ans, condamné à une courte espérance de vie par un Alzheimer précoce, part sur les routes en camping-car. Pour trouver quelqu’un qui l’accompagnera, il publie une petite annonce et croise Johanne dont le sac à dos cache aussides fêlures… Livre-événement sorti en 2019, « Tout le bleu du ciel » est porté au petit écran par l’ex-membre des Robins des Bois, Maurice Barthélemy, avec les merveilleux Hugo Becker et Camille Lou, duo déjà touchant dans « Je te promets ».

Rêve d’enfance

Ce fabuleux voyage initiatique est sorti de l’imagination débordante de Mélissa Da Costa, 34 ans, qui a aujourd’hui huit romans à son actif et apparaît dans le téléfilm. Mais lorsque ce premier livre se vend à 1,5 million d’exemplaires et détrône Guillaume Musso, les lecteurs ignorent combien le chemin de l’auteure a été difficile. Cette chargée de communication se décide un jour à réaliser son rêve d’enfant : tenter l’aventure de la publication.

Sans réseau ni relations dans le monde du livre, cette admiratrice de Katherine Pancol choisit le chemin des plumes de sa génération : s’autopublier sur Amazon. Le plan ne fonctionne pas. Mélissa retente sa chance sur monbestseller.com et est remarquée par les « Carnets Nord », maison d’édition qui fait bientôt faillite.

Mais, comme dans un roman, le sien attire l’œil de Lina Pinto chez Albin Michel. Suivent alors d’autres triomphes, dont « Les Lendemains » ou « Les Douleurs fantômes ». Et les fans assidus ne la lâchent plus.

L’inconnue la plus lue

Celle que le JDD surnomme « l’inconnue la plus lue de France » voit ses écrits traduits à l’étranger. L’intéressée garde la tête froide, refuse l’étiquette de « faiseuse de bestsellers » et, pour ses livres, celle d’ouvrages « feel good ». « J’écris à l’instinct en m’intéressant avant tout à la psychologie de mes personnages », dit-elle à l’AFP. « Je les laisse m’embarquer ! » N’en déplaise à certains pontes du monde littéraire.

Un milieu snob

« Ce milieu est un peu snob », confie Mélissa à Mesdames. « On est beaucoup d’auteurs à venir de l’autoédition, à être arrivés là par nos propres moyens et à être issus de classes qui n’ont pas les codes. » Ravie d’un succès « qui est venu des lecteurs eux-mêmes », l’écrivaine tente de l’expliquer modestement par le fait qu’elle traite sans fard des sujets rudes, mais centrés sur la reconquête de la confiance. « J’ai l’impression de fédérer autour de valeurs sociétales, écologiques », suppose-t-elle dans Version Femina. « Je me dis qu’il y a un langage universel, une connexion possible. Je trouve cela très rassurant. » Ça l’est d’autant plus que tous ses autres ouvrages vont aussi être adaptés à l’écran, selon Francetvinfo.fr. À commencer par « Les Femmes du bout du monde », publié en 2023, qui sera tourné avec l’actrice césarisée Emmanuelle Bercot.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/1/2025

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