Marc Lavoine : «Je ne me trouve pas formidable» (interview)
À 52 ans, le chanteur conte son passé dans un livre empreint de poésie et de sincérité.
Excellent parolier, Marc Lavoine met enfin son talent scriptural au service d’un premier roman : «L’Homme qui ment». Il y relate joliment sa jeunesse, à l’ombre d’un père volage, mais aimant. Un texte qu’on lit comme on écoute ses hits : avec émotion.
Vous voici écrivain. Un rêve de longue date ?
J’ai toujours eu envie d’écrire. Je manie la plume depuis l’adolescence. La vie m’a amené à commencer par la rédaction de chansons. J’ai démarré en auto-stop ! La chanson, c’est vertical. La façon de travailler est très rythmique. Cette vitesse me fatiguait un peu. Je voulais arrêter de compter les heures. Me détendre. Ne pas être bousculé par des consignes. Je me suis investi totalement dans ce roman en savourant chaque seconde de création. Car pour se dévoiler aux autres, il faut du temps.
En filigrane de ce livre, apparaissent vos souffrances de jeunesse. Un cap difficile ?
Ma mère voulait une fille. Elle a eu un garçon. J’ai longtemps été habillé en fille et ai porté les cheveux longs. Ensuite, devenu un garçonnet rondouillard, j’ai été moqué par mes camarades d’école. Tout cela m’a très certainement donné une sensibilité marquée et un peu féminine, mais aussi renforcé. Je reste un banlieusard qui a toujours lutté, bossé dur pour obtenir ce qu’il voulait. Et être libre.
Vous avez gardé des stigmates d’enfance puisque vous ne vous trouvez pas beau !
En effet, je n’ai vraiment pas de moi une image formidable. Mais, bon, nous sommes tous jugés pour des raisons qui nous échappent. Je fais des chansons, de la scène, des films. Autant d’emplois qui suscitent l’admiration. C’est la loi du genre.
Entretien : Carol THILL
À lire : «L’Homme qui ment», Marc Lavoine, 19,90 € (Fayard).
Découvrez la suite de cette interview dans l’édition de Télépro en librairies dès ce mercredi 18 février 2015
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