Magnus Carlsen, le don de rendre les échecs «sexy»
C’est la revanche des cerveaux : le champion du monde norvégien Magnus Carlsen a extirpé les échecs des petits cercles un peu geeks pour en faire une discipline grand public diffusée en prime time dans son pays.
« Smart is the new sexy »… La formule, que l’on pourrait traduire par « l’intelligence, c’est désormais sexy », semble aller comme un gant au jeune Scandinave qui défendra son titre contre le Russe Sergueï Kariakine à compter du 11 au 30 novembre à New York.
Du haut de ses 25 ans, dont près de la moitié dans les habits de grand maître international, Carlsen a allumé une flamme insoupçonnée dans le coeur de ses compatriotes. Au fil de ses exploits, leur engouement est devenu « complètement fou », estime Atle Gronn, lui-même maître international.
« Les échecs sont généralement perçus comme une activité étriquée pratiquée par une élite. Mais en Norvège, Magnus Carlsen leur a donné un côté populaire », explique-t-il à l’AFP.
Aujourd’hui, les championnats du monde sont retransmis en direct à la télévision norvégienne, des ouvrages toujours plus nombreux sur le jeu ou le joueur trônent en bonne place dans les rayonnages des librairies et un documentaire norvégien consacré au prodige sortira dans les cinémas new-yorkais la semaine prochaine.
La Fédération ambitionne maintenant de proposer à toutes écoles une offre d’enseignement des échecs sur ou en dehors du temps scolaire.
« Je ne pense pas que la Norvège accouchera de nouveaux Magnus Carlsen », explique son secrétaire général, Geir Nesheim. « Il est trop exceptionnel pour ça. Mais en élargissant la base de l’iceberg, on peut espérer avoir plus de sommets ».
Signe de la ferveur engendrée, les médias rapportent que les boutiques d’Oslo sont dévalisées de leurs échiquiers. Pendant le championnat du monde, les recherches sur internet liées au jeu sont plus nombreuses que celles ayant trait au football, à en croire la Fédération norvégienne d’échecs.
Rebelote l’année suivante quand Carlsen défend son titre, de nouveau contre Anand.
Quelque 2,76 millions de Norvégiens –sur une population de cinq millions– suivent, au moins en partie, le duel de dix jours retransmis en direct par la chaîne publique NRK. Rien d’étonnant finalement dans un pays qui a popularisé la « Slow TV ».
Depuis le sacre de 2013, la Fédération norvégienne d’échecs fait état d’un bond de 36% du nombre de licenciés. « L’effet Magnus », explique Kristoffer Gressli, le responsable communication et marketing. « En trois ans, tous les Norvégiens sont passés de novices à des joueurs éclairés », s’amuse-t-il.
La Fédération ambitionne maintenant de proposer à toutes écoles une offre d’enseignement des échecs sur ou en dehors du temps scolaire.
« Je ne pense pas que la Norvège accouchera de nouveaux Magnus Carlsen », explique son secrétaire général, Geir Nesheim. « Il est trop exceptionnel pour ça. Mais en élargissant la base de l’iceberg, on peut espérer avoir plus de sommets ».
« Il exerce un pouvoir d’attraction mystique. C’est un génie des échecs sans être l’intello coincé typique. Son style plaît au plus grand nombre, y compris à la gente féminine », souligne M. Gronn.
Le jeune homme athlétique, qui prend soin de son corps autant que de son cerveau, joue d’ailleurs les mannequins à ses heures perdues.
Une belle revanche pour celui que les autres ados chahutaient au collège. « Je suis mis à l’écart parce que je suis très différent du reste de la classe. C’est difficile d’être cool quand on joue aux échecs », confiait alors le jeune garçon.
Initié aux échecs par son père dès sa plus tendre enfance, Carlsen fait sensation à 13 ans quand, le visage encore poupin, il bat l’ex-champion du monde Anatoli Karpov et accule la légende Garry Kasparov à une nulle.
Le Washington Post voyait déjà en lui le « Mozart des échecs », un Mozart débraillé et désinvolte mais capable de mémoriser des milliers de parties. En cette année 2004, il devient le troisième plus jeune grand maître international de l’Histoire, le record de précocité incombant à nul autre que… Kariakine, son prochain adversaire.
Kasparov, qui l’a un temps entraîné, ne tarit pas d’éloges à son égard, affirmant un jour qu' »avant qu’il en ait fini avec les échecs, Carlsen aura considérablement changé notre vénérable jeu ».
Plus populaire que le foot
Fan de Donald Duck dont il a souvent lu les albums pour décompresser entre deux parties, le génie norvégien décroche le sésame en 2013 en devenant champion du monde aux dépens de l’Indien Viswanathan Anand.
« J’ai encore beaucoup à améliorer », confiait-il cette année-là. « À chaque partie, je trouve que je fais des erreurs, des imprécisions ».
Signe de la ferveur engendrée, les médias rapportent que les boutiques d’Oslo sont dévalisées de leurs échiquiers. Pendant le championnat du monde, les recherches sur internet liées au jeu sont plus nombreuses que celles ayant trait au football, à en croire la Fédération norvégienne d’échecs.
Rebelote l’année suivante quand Carlsen défend son titre, de nouveau contre Anand.
Quelque 2,76 millions de Norvégiens –sur une population de cinq millions– suivent, au moins en partie, le duel de dix jours retransmis en direct par la chaîne publique NRK. Rien d’étonnant finalement dans un pays qui a popularisé la « Slow TV ».
Depuis le sacre de 2013, la Fédération norvégienne d’échecs fait état d’un bond de 36% du nombre de licenciés. « L’effet Magnus », explique Kristoffer Gressli, le responsable communication et marketing. « En trois ans, tous les Norvégiens sont passés de novices à des joueurs éclairés », s’amuse-t-il.
La Fédération ambitionne maintenant de proposer à toutes écoles une offre d’enseignement des échecs sur ou en dehors du temps scolaire.
« Je ne pense pas que la Norvège accouchera de nouveaux Magnus Carlsen », explique son secrétaire général, Geir Nesheim. « Il est trop exceptionnel pour ça. Mais en élargissant la base de l’iceberg, on peut espérer avoir plus de sommets ».
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici