Louis de Funès aurait eu 100 ans ce jeudi 31 juillet (vidéo)
Victor Pivert, Leopold Saroyan, le commissaire Juve ou le gendarme Cruchot. Trente-et-un ans après sa mort, Louis de Funès reste l’un des plus grands champions du box-office français avec quelque 120 millions de spectateurs venus applaudir ses inimitables mimiques.
Un carton d’audiences à chaque diffusion en télé
Pour preuve, «La Grande vadrouille», dans lequel il forme avec Bourvil un redoutable duo comique, est resté 42 ans le film français le plus vu avec ses 17,27 millions de spectateurs, avant d’être détrôné en 2008 par «Bienvenue chez les Ch’tis» (20,44 millions) puis en 2011 par « Intouchables » (19,48).
Les films de l’acteur passent régulièrement à la télévision comme, encore dernièrement, «La Traversée de Paris», «Les Aventures de Rabbi Jacob» ou la saga des «Gendarmes».
Complémentaire à Bourvil
«Louis de Funès reste populaire car c’est un acteur inter-générationnel. Ses films sont souvent les premiers qui réunissent la famille au grand complet devant le téléviseur», explique Sophie Adriansen, auteure de «Louis de Funès – Regardez-moi là vous !».
Petit, chauve, l’oeil vif et bleu, volubile, grimaçant, râleur, colérique et plein de tics, Louis de Funès symbolise «le Français moyen». «Il personnifie ce qu’on aime le moins chez les Français. Il est le chefaillon, le mauvais flic. Tout ce qu’on adore détester», ajoute Sophie Adriansen, qui avait six mois lors du décès de l’acteur, à 68 ans, en janvier 1983, mais s’est passionnée pour sa carrière.
«Bourvil a aussi, à sa manière, incarné le Français moyen. À l’écran, ils étaient finalement très complémentaires. Bourvil, cependant, avait intégré l’émotion, le romantisme à son registre, ce que de Funès, bien trop pudique, n’a fait qu’exceptionnellement», poursuit-elle.
Des débuts difficiles
Louis de Funès de Galarza est né le 31 juillet 1914 à Courbevoie (Hauts-de-Seine) d’un père diamantaire ruiné. Après des études au lycée Condorcet à Paris, il exerce différents métiers (étalagiste, aide-comptable, carrossier…). Il fréquente brièvement un cours d’art dramatique, gagne sa vie comme pianiste dans un bar et finit par faire une apparition dans une pièce grâce à Daniel Gélin.
Longtemps, il sera abonné aux seconds et troisièmes rôles, au théâtre comme au cinéma, et devra attendre la quarantaine pour commencer à être reconnu grâce à «La Traversée de Paris», aux côtés de grandes vedettes du moment, Jean Gabin et Bourvil.
Le succès viendra ensuite avec «Pouic-Pouic», de Jean Girault (1963), puis «Fantomas», avec Jean Marais, en 1964, année de sortie également du «Gendarme de Saint-Tropez», premier opus d’une série qui s’achèvera en 1982 avec «Le Gendarme et les gendarmettes». Ce sera l’ultime film de l’acteur, très malade sur le tournage.
Collaborations fructueuses avec Oury et Zidi
Le nom de Louis de Funès reste associé encore et surtout à celui du réalisateur Gérard Oury. Ils signeront de nombreux triomphes publics : «Le Corniaud» (1965, 11,7 millions de spectateurs), «La Grande vadrouille» (1966), «Les Aventures de Rabbi Jacob» (1973, 7,3 millions d’entrées), etc.
Un autre de ses grands succès sera «Oscar», une pièce qu’il jouera longtemps à partir de 1959 avant qu’Edouard Molinaro ne l’adapte au cinéma, en 1967.
En dépit d’une crise cardiaque en 1975, il continue de tourner et confirme sa popularité dans «L’Aile ou la cuisse» (1976), avec Coluche, et «La Zizanie» (1978), tous deux de Claude Zidi.
Aujourd’hui au musée
Souvent méprisé par la critique, les médias et les intellectuels, Louis de Funès reste cher au coeur du public, qui vient aujourd’hui voir le chapeau de Rabbi Jacob ou la perruque du chef d’orchestre de «La Grande Vadrouille» au musée qui a ouvert récemment dans l’ancien château de l’acteur, au Cellier, près de Nantes.
Grâce à un nouveau procédé technologique, Louis de Funès «ressuscitera» l’an prochain dans le premier film d’animation en 3D de Jamel Debbouze. Avec la collaboration d’Olivier de Funès, apparu plusieurs fois dans les films de son père.
Enfin, pour le centenaire de sa naissance, Charlie Hebdo consacre à l’acteur un numéro spécial, à paraître le 6 août, pour lequel la famille a ouvert une partie de ses archives…
Julien Vandevenne (avec AFP)
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