Lisa Azuelos : «Dalida était une femme trop moderne pour son époque !»

Lisa Azuelos : «Dalida était une femme trop moderne pour son époque !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La fille de Marie Laforêt signe un biopic sur Dalida, avec la bénédiction d’Orlando et le charme de l’actrice principale, Sveva Alviti. À découvrir au cinéma dès ce mercredi 11 janvier.

Déjà connue pour plusieurs films ayant marqué le box-office, tels «Comme t’y es belle», «LOL» ou encore «Une Rencontre», la réalisatrice et actrice Lisa Azuelos (51 ans) adapte la vie tumultueuse de Dalida.

Si le film n’offre aucune surprise – fans et profanes connaissent les tourments de l’interprète de «Bambino» – il retrace chaque étape du parcours singulier de la star avec précision. Et avec un casting riche, plus vrai que nature.

Comment fut votre collaboration avec Orlando, consciencieux gardien de la mémoire de sa sœur ?

Au début, je redoutais qu’il ne déboule sur le plateau pour donner son avis. Eh bien, non ! Après avoir terminé le casting et le scénario avec moi, Orlando m’a dit : «je te laisse toute liberté pour la réalisation». Quand il donne sa confiance, elle est totale ! Orlando est comme ça.

Beaucoup disent que Dalida a prémédité son ultime tentative de suicide, à 54 ans, après s’être vue dans le film «Le Sixième jour» de Youssef Chahine : elle n’a pu supporter de se découvrir vieillissante sur le grand écran. Votre avis ?

C’est possible. Je pense cependant que l’attitude suicidaire est une maladie qui, si on ne peut la soigner, finit toujours par revenir, quel que soit le déclencheur. C’est hélas une manière d’être face à la vie, avec une grande fragilité. Certains disent que Yolanda, la femme pensait «Dalida, la star, ne vieillira pas». Je n’y crois pas. Elle s’est donné la mort le week-end du 1er mai 1987, une période toujours calme à Paris, sans avoir trouvé d’amis avec qui le passer. Peut-être n’a-t-elle pas supporté d’être seule une fois de plus.

Une médium vous a dit que Dalida était contente de vous voir réaliser ce film. Vous y croyez ?!

Oui ! Même si ça paraît fou pour d’autres ! Car j’ai eu du mal à préparer ce long métrage. Puis, tout à coup, après des mois de difficultés, toutes les personnes posant des problèmes ont quitté le projet et fait place à des gens qui l’ont rendu possible et l’ont bonifié !

Entretien : Carol Thill

Découvrez ci-dessous la bande-annonce du film :

De quelle façon avez-vous envisagé d’aborder l’existence et la fin d’une star que tout le monde connaît déjà ?

J’ai procédé comme James Cameron dans «Titanic» : dès le début, on croit savoir comment cela va se terminer, mais dans le prologue, le personnage de la vieille dame dit : «Ça ne s’est pas passé tout à fait comme ça, je vais vous expliquer». J’ai alors plutôt exploré ce que les protagonistes de ce destin ont ressenti. Je ne me suis pas épuisée à retracer des faits connus mais plutôt à montrer, notamment, comment une femme peut tomber amoureuse et enceinte d’un jeune homme plus jeune qu’elle dans les années 60 et être obligée d’avorter (la romance entre Dalida et Lucio qui a inspiré la chanson «Il venait d’avoir 18 ans», ndlr), comment elle peut ensuite rester avec un homme qui la maltraite, etc. J’ai exploré l’intime et le cœur des personnages. C’est cela qui donne une teinte à chaque période.

Dalida aurait-elle eu un destin différent si elle avait vécu aujourd’hui ?

Oui, j’en suis sûre ! C’était une femme beaucoup trop moderne pour son temps ! De nos jours, elle aurait pu garder l’enfant de son jeune amant sans que cela ne tourne au scandale, elle aurait pu chercher l’amour autrement. Puis à la cinquantaine, la ménopause n’aurait pas été un problème aussi grave pour cette artiste soucieuse de son image, elle n’aurait pas autant maltraité son corps. À l’époque, on pensait qu’à 50 ans, une femme était vieille, fichue. Aujourd’hui, nous prenons aussi en compte le bien-être, l’amour et le respect de soi, l’autonomie de la gent féminine.

La star a donc été sans cesse tourmentée ?

Non. Il y a eu ses succès scéniques incroyables, puis le regain de vitalité et de fantaisie avec la mode disco à laquelle elle a réussi à s’adapter avec ses chansons. Cela l’a beaucoup portée et lui a permis de s’amuser. Malheureusement, Dalida n’a pas pu gérer sa carrière comme ç’aurait été le cas au XXIe siècle. Elle s’était aussi tournée vers la méditation, vers une certaine quête spirituelle en Inde. Mais une fois rentrée à Paris, impossible d’intégrer ça à son quotidien – comme les filles le font aujourd’hui avec le yoga ou d’autres loisirs – tout en étant épaulée par un homme qui aurait accepté les contraintes de sa célébrité.

Beaucoup disent que Dalida a prémédité son ultime tentative de suicide, à 54 ans, après s’être vue dans le film «Le Sixième jour» de Youssef Chahine : elle n’a pu supporter de se découvrir vieillissante sur le grand écran. Votre avis ?

C’est possible. Je pense cependant que l’attitude suicidaire est une maladie qui, si on ne peut la soigner, finit toujours par revenir, quel que soit le déclencheur. C’est hélas une manière d’être face à la vie, avec une grande fragilité. Certains disent que Yolanda, la femme pensait «Dalida, la star, ne vieillira pas». Je n’y crois pas. Elle s’est donné la mort le week-end du 1er mai 1987, une période toujours calme à Paris, sans avoir trouvé d’amis avec qui le passer. Peut-être n’a-t-elle pas supporté d’être seule une fois de plus.

Une médium vous a dit que Dalida était contente de vous voir réaliser ce film. Vous y croyez ?!

Oui ! Même si ça paraît fou pour d’autres ! Car j’ai eu du mal à préparer ce long métrage. Puis, tout à coup, après des mois de difficultés, toutes les personnes posant des problèmes ont quitté le projet et fait place à des gens qui l’ont rendu possible et l’ont bonifié !

Entretien : Carol Thill

Découvrez ci-dessous la bande-annonce du film :

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici