L’Express exhume des dessins antisémites de l’étudiant Yann Moix

L'Express exhume des dessins antisémites de l'étudiant Yann Moix
AFP

Des dessins antisémites de Yann Moix, réalisés et publiés à 21 ans dans un magazine artisanal, pendant ses années étudiantes, ont été publiés lundi par le site de L’Express, des travaux que l’écrivain juge « lamentables et moches ».

« L’homme de cinquante ans que je suis est littéralement épouvanté de ce qu’il a pu produire, en l’espèce, à 21 ans. Je devais être bien mal dans ma peau, alors, pour me vouer à une telle débauche de mauvais goût », a confié Yann Moix dans un entretien à l’hebdomadaire.

« Il faut bien constater que mes productions étaient lamentables et moches », ajoute-t-il, reconnaissant être l’auteur des dessins mais pas des textes, clairement négationnistes, de ce journal fabriqué en 1989-90 baptisé « Ushoahia, le magazine de l’extrême ».

Dans un des dessins, Yann Moix, alors étudiant à Sup de Co avant d’intégrer Sciences Po, reprend une publicité pour une célèbre boisson gazeuse mettant en scène un homme en tenue de déporté avec ce slogan: « Coca-Crema, you can beat the Jew! » (« Coca-Crema, vous pouvez frapper le Juif ») détournant le célèbre « Coca-Cola you can’t beat the feeling ».

L’Express affirme que plusieurs textes manuscrits sont de la main de Yann Moix, celui-ci assurant qu’il s’est contenté de recopier des textes écrits par un autre membre du journal, parce que lui-même avait « l’écriture la plus lisible ».

« Je me suis strictement borné à faire les dessins. Je n’ai participé à aucun texte (…) Je ne jurais alors que par l’humour noir, désespéré, désespérant (…) Je cherchais sans doute à la fois à me désennuyer, à exister, à me faire remarquer. À transgresser surtout, car c’était le maître-mot de l’époque dans cet univers », indique Yann Moix.

Depuis plusieurs jours, l’écrivain est au centre d’une polémique familiale avec la sortie de son roman « Orléans » qui raconte son enfance malheureuse, marquée selon lui par la maltraitance de son père, « une pure affabulation » selon ce dernier.

Dimanche, Alexandre, le frère de Yann Moix, a lui aussi fermement contesté les allégations de l’écrivain, assurant que c’était lui le bourreau et l’accusant de « sacrifier la réalité sur l’autel de ses ambitions littéraires ».

Yann Moix, récompensé par le prix Renaudot en 2013, sera invité samedi d' »On n’est pas couché » sur France 2, émission dont il a été chroniqueur de 2015 à 2018.

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