Les stars dévoilent leurs livres préférés

Benoît Poelvoorde, Kate Winslet et Rachel McAdams © Isopix

De Rachel McAdams à Benoît Poelvoorde, en passant par Kate Winslet, Thomas Dutronc et Virginie Efira, découvrez les livres de chevet des stars. Pour ne pas confiner uniquement devant les écrans !

Montesquieu disait : «Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie». Démonstration en lettres majuscules.

La plupart des comédiens ont des rayonnages ployant sous l’amoncellement d’ouvrages variés bien souvent reflets de leurs goûts. Et de leur moi profond.

Histoires…

Il y a les amateurs d’histoires d’amour. L’actrice Kate Winslet lit encore aujourd’hui l’ouvrage que lui avait offert un fiancé de jeunesse : «Thérèse Raquin» d’Émile Zola. «C’est l’une des histoires d’amour les plus extraordinaires. Ce livre est l’un des cinq qui ont changé ma vie !», dit-elle. «Il s’infiltre dans vos entrailles grâce à la façon dont Zola décrit l’intensité de la relation entre une femme et l’homme avec qui elle a une liaison. L’héroïne est transformée par la passion et le désespoir.» 

… d’amour

Virginie Ledoyen apprécie elle aussi un livre découvert à l’adolescence : «À 14 ans, j’ai craqué pour « Un amour insensé » de Junichirô Tanizaki. Cet écrivain japonais est fasciné par la beauté féminine. C’est l’histoire d’un trentenaire qui tombe fou amoureux d’une serveuse de 15 ans, jolie, indépendante, un peu superficielle. Il l’épouse et tente d’en faire une femme bien tout en se laissant ensorceler par elle… Un récit sublime sur l’amour qui nous fait perdre le sens de tout !» (*)

Difficulté…

Frédérique Bel préfère les sentiments complexes : « »L’Insoutenable légèreté de l’être », de Milan Kundera, m’a ouvert les yeux sur la difficulté d’aimer. On est tous ses personnages, selon les étapes de notre vie.» (*)

Les pavés n’effraient pas Jennifer Lawrence , fan d’«Anna Karénine» : «Les 800 pages s’enchaînent, on tombe amoureux des héros, on veut grandir avec eux !»

… d’aimer

Benoît Poelvoorde a, parmi ses livres culte, «Adolphe» de Benjamin Constant : «Un fils d’ambassadeur joue à séduire une femme mariée. On flirte avec « Les Liaisons dangereuses ». C’est d’une lucidité et d’une cruauté terribles ! Je le lis au moins une fois par an. La fin me fait pleurer à chaque fois. De toute manière, quand je lis, je suis une vraie pleureuse !».

Emma Watson parle, quant à elle, de l’intensité de «L’Ombre du Vent» de Carlos Ruiz Zafón : «À Barcelone, après la guerre civile espagnole, un libraire se lance dans une quête des plus sombres secrets de la ville. Si vous aimez le suspense, l’amour et une touche de folie, vous adorerez ce récit !»

Féministe…

Mais l’ex-héroïne de la saga Harry Potter tient aussi à mettre en valeur des publications féministes, comme elle ! Et a créé le club Goodreads, Our Shared Shelf (bonnes lectures, notre étagère de partage, ndlr). Comme d’autres féministes avouées, dont Beyoncé, elle conseille, entre autres, «Mille soleils splendides» de Khaled Hosseini, best-seller évoquant le voyage fascinant de deux Afghanes qui luttent pour exister dans une société dominée par l’homme. La star aime aussi «Moi, Malala» et a rencontré son auteure, Malala Yousafzai, plus jeune lauréate du prix Nobel, dont les écrits détaillent le combat pour le droit des filles à l’éducation.

… mais pas trop

Mais son bouquin favori est «Femmes qui courent avec les loups : Histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage», de Clarissa Pinkola Estés : «Les idées d’Estés sont à la fois anciennes et innovantes. Elle permet aux dames de se reconnecter à la femme sauvage qu’elles ont toutes en elles.» Et dernier conseil : «Lisez « Comment peut-on (encore) être une femme » de Caitlin Moran. Je l’ai lu dans un avion. J’ai tellement ri et pleuré que les gens ont dû penser que je perdais la tête !»

Acide…

Nombre de VIP apprécient l’humour acéré ou le sarcasme «poil à gratter». L’actrice Emmanuelle Devos adore «La Physique des catastrophes» de Marisha Pessl : «L’auteur partage sa vision acide, drôle et décalée de la jeunesse.» (*)

… décalé…

Quant à Thomas Dutronc, il s’est marré avec «Petits suicides entre amis» d’Arto Paasilinna : «J’ai d’emblée ri du pitch : un mec va dans une grange pour se pendre, tombe sur un autre qui veut aussi en finir. Du coup, ils décident d’embarquer tous les désespérés de la terre pour un suicide général. Bien sûr, cela finit en fête, et plus personne ne veut se pendre ! C’est fin, surréaliste, poétique et décalé.» (*)

… ou surréaliste

Virginie Efira s’esclaffe avec un classique, «La Cantatrice Chauve» d’Eugène Ionesco : «J’adore ce langage absurde, la caricature, la tournure en dérision de la bourgeoisie anglaise à travers un couple d’Anglais satisfaits de leur existence qui finissent par se dire n’importe quoi. Ce n’est pas loin d’un certain esprit belge ! Je le relis souvent, il me fait toujours autant d’effet !» (*)

Bizarreries de la vie…

Rachel McAdams dit aussi pouffer grâce aux saillies littéraires et scéniques de David Sedaris, dont «N’exagérons rien». Dans ce recueil, l’humoriste américain, encensé outre-Atlantique, tourne tout en dérision, y compris lui-même. «Il est rare qu’un auteur me fasse autant pleurer de rire !», note Rachel. «Il a le chic pour trouver des détails comiques dans les moments les plus étranges ou les plus douloureux. Ses œuvres sont une révélation sur la façon dont on peut célébrer les bizarreries de la vie.»

… et du monde…

Également spirituelles, mais plus sérieuses, certaines stars méditent sur leur devenir ou celui du monde. Natalie Portman offre ainsi à tous ses amis «Cartographie des nuages» de David Mitchell : «Voilà l’une des œuvres les plus belles, les plus divertissantes et les plus stimulantes.»

Emma Watson (eh, oui, encore elle !) conseille «La Force des discrets» de Susan Cain, joli focus sur tous les introvertis que la timidité n’a pas empêchés d’influer sur la société. Et «Les Argonautes», best-seller de Maggie Nelson, démontrant que, sans amour, notre vie s’étiole. Emma remarque : «Peut-être cela va-t-il changer notre façon de penser et de parler des autres et de nous-mêmes.»

Et aussi

Charlotte de Turckheim et Lou Doillon  : «À rebours» de Joris-Karl Huysmans. «Ce livre permet de se perdre dans nos nostalgies, de se faire un monde envers et contre tous, pour soi et contre soi», souligne Lou (*).

Estelle Lefébure  : «Je vais mieux», de David Foenkinos. «J’aime les ouvrages qui font du bien», dit-elle. «Dans celui-ci, le destin d’un quadragénaire bascule à cause d’un banal mal de dos. Avec humour et finesse, il passe du chaos à une renaissance. J’adhère à cette philosophie : voir en toutes situations la possibilité de rebondir plus fort et plus haut.» (*) Là réside la vocation de tout livre : être exutoire et réénergisant.

(*) Sondage Folio avec Elle

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 23/4/2020

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