Les phénomènes pop

Britney Spears © Isopix
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Depuis les années 1960, la musique pop n’a pas pris une ride. Elle s’est même embellie !

Britney Spears, Madonna, David Bowie, Michael Jackson, Queen… ils sont des machines à hits. Comment expliquer leur succès ? Vendredi à 22h35, Arte et son documentaire «Les Voix magiques de la pop» s’interrogent sur les caractéristiques communes de ces artistes.

L’avènement des boys bands

Aujourd’hui, parfois jugés ringards, les boys bands ont fait sensation dans les années 1990. Si les Backstreet Boys et NSYNC en sont les piliers, les Boyz II Men sont les précurseurs. «Leurs voix sont reconnaissables entre mille. Ils ont un son différent, sentimental et dérivatif», explique Kelley L. Carter, journaliste en pop culture dans le documentaire «This Is Pop» de Netflix. «C’est le genre de musique qui plaît aussi à mamy. Ils sont l’archétype du gendre idéal avec leurs nœuds papillons qui les rendaient plus respectables.»

Leur tube «End of the Road» est resté n° 1 des ventes pendant treize semaines, battant le disque «Hound Dog/Don’t be Cruel» d’Elvis (1958). «C’est apaisant. Ça prend aux tripes. Michael avait une voix grave, la touche RnB old school. Wanya enchaînaient les vibes. Ils incarnaient les paroles et les émotions.»

Les «copies conformes blanches» ont rapidement pris leur place de n° 1. Au-delà de leur plastique de rêve, quel est le secret de leur succès ? Ce ne sont pas les paroles… «Les chansons intraduisibles sont souvent les plus emblématiques», affirme Brian Littrell du groupe Backstreet Boys. «Par exemple, ça veut dire quoi «C’est comme ça que je le veux» ? Tu veux quoi ? On s’en balance ! C’est la mélodie qui compte et certaines chansons ont survécu à l’épreuve du temps grâce à ça.»

«On dirait une alien»

Comme le tube «Believe» de Cher… Son secret ? L’Auto-Tune, un logiciel permettant de corriger la tonalité de la voix. Dans les années 2000, presque tous les interprètes l’utilisent. La fin de la «véritable» musique est actée par plusieurs artistes. Plus tard, l’Auto-Tune a laissé place à d’autres traitements électroniques comme le vocodeur, utilisé notamment par Neil Young, Madonna et le groupe Daft Punk.

Sweden touch

Certains des plus grands tubes pop des cinquante dernières années ont un point commun : la Suède ! Le pays regorge de talents insoupçonnés. À l’image d’ABBA considéré comme peu conventionnel avant 1974. «L’Eurovision a été un tremplin», explique Benny Andersson, membre du groupe, qui avait arboré des costumes glam rock et interprété une chanson rock pour l’époque. Ils ont joué un rôle de modèle et ont notamment inspiré Roxette et The Cardigans.

La «Sweden touch» ne s’arrête pas là. À Stockholm, Cheiron Productions et son fondateur, Denniz PoP, ont permis à de nombreuses chansons de devenir des hits. Un endroit magique, qui a vu naître «Baby One More Time» de Britney Spears et «That’s the Way It Is» de Céline Dion, dont le leitmotiv est travail, travail, travail et… modestie. Le talent suédois repose essentiellement sur la loi du «jantelagen», un principe moral gravé dans la conscience publique. «En Suède, on ne se vante pas trop de sa propre réussite. On écoute ce qu’en disent les autres. Et ça s’arrête là», explique Ludwig Göransson, compositeur et producteur oscarisé pour «Black Panther». 

Cet article est paru dans le Télépro du 8/7/2021

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