Les métamorphoses de Meryl Streep
Voilà plus de cinquante ans que Meryl Streep (72 ans), séduit le monde grâce à sa capacité fascinante à se transfigurer d’un rôle à l’autre.
Avec plus d’une soixantaine de films au compteur et le record de 21 nominations aux Oscars, l’actrice américaine brille dans tous les genres, passant avec une facilité déconcertante du drame à la comédie, du biopic au thriller politique. Dimanche soir, le documentaire «Meryl Streep – Mystères & métamorphoses» (Arte à 22.45) revient sur son parcours. Mais qui est vraiment Mary Louise Streep ?
Débuts sur scène
C’est sous ce nom que la future star voit le jour le 22 juin 1949 dans le New Jersey. Elle grandit dans une famille de la classe moyenne. Destinée à briller, la pom-pom girl est élue reine du lycée. Dotée d’une superbe voix de soprano, sa mère la pousse à chanter, mais elle se découvre une passion pour le théâtre. À l’école d’art dramatique de Yale, elle est rapidement remarquée par ses profs. Décidée à en faire son métier, elle s’installe au milieu des années 1970 à New York, où elle foule les planches de tous les théâtres, se produisant autant dans des comédies musicales que dans des pièces dramatiques expérimentales.
Drame décisif
En 1976, elle donne la réplique à John Cazale dans une adaptation de Shakespeare. Le coup de foudre avec le Fredo Corleone du «Parrain» est immédiat. Un an seulement après leur rencontre, on diagnostique un cancer du poumon à l’acteur. Désireux de jouer avec Robert De Niro, il tourne «Voyage au bout de l’enfer» en 1977. Pour passer du temps avec lui, Meryl le suit dans l’aventure. Ce premier rôle important lui vaut une nomination aux Oscars. Sa capacité à exprimer la complexité des sentiments dans ses rôles crève l’écran. Le 12 mars 1978, John Cazale décède. Mais les mois passés à ses côtés ont changé sa vie. Peu de temps après, elle épouse le sculpteur Don Gummer – elle est mère de quatre enfants : Henry (41 ans), Mary (37), Grace (35) et Louisa (30) – et rejoint le casting de «Kramer contre Kramer». Grâce à son appropriation du rôle, l’actrice décroche l’Oscar et le Golden Globe du Meilleur second rôle. Les personnages de femmes fortes et indépendantes deviennent sa marque de fabrique.
Actrice hors cadre
Meryl n’a jamais eu l’impression d’entrer dans le moule des actrices hollywoodiennes. Ni les commentaires désobligeants sur son physique – comme celui de Dino De Laurentiis qui, lors de son audition pour «King Kong», s’est exclamé : «Quel laideron !» -, ni la course des années n’ont eu raison de sa passion. À 40 ans, sa carrière prend un nouveau tournant et le public la découvre dans le registre de la comédie, notamment avec «La Mort vous va si bien». Mais c’est en 1995, avec «Sur la route de Madison», qu’elle tient l’un de ses plus beaux rôles dans les bras de Clint Eastwood.
Aisance et assurance
Tantôt drôle, tantôt touchante, elle franchit sans problème les décennies avec aisance et assurance. Et continue d’incarner des rôles forts : boss autoritaire dans «Le Diable s’habille en Prada» (2006), hôtelière prompte à pousser la chansonnette dans «Mamma Mia !» (2008), Premier ministre dans «La Dame de fer» (2011), mère lunatique dans «Un été à Osage County» (2013), chanteuse calamiteuse dans «Florence Foster Jenkins» (2016) ou encore éditrice engagée dans «Pentagon Papers» (2017). Difficile pour les femmes de ne pas se reconnaître dans au moins un de ses rôles !
Cet article est paru dans le Télépro du 1/7/2021
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