Léa Paci : «J’ai envie de montrer une autre partie de moi»
La semaine dernière, nous avons retrouvé Léa Paci chez Radio Contact pour une interview teintée de rires, sincérité et passion. L’occasion de revenir sur son début de carrière et son deuxième album en préparation.
Aujourd’hui nous vous retrouvons chez Radio Contact puisque vous êtes invitée à l’occasion de la fête de la musique. Qu’est-ce que ça vous fait de savoir que vous êtes attendue dans un autre pays que le vôtre ?
C’est très bizarre. Au départ, quand je venais ici, j’avais vraiment l’impression d’avoir quelque chose à prouver parce qu’effectivement, ce n’était pas la France. Il y a toujours ce stress de vouloir faire bien. Cependant, je me sens vraiment à ma place en Belgique, peut-être parce que le duo Delta m’a vite intégrée à la culture belge. Aujourd’hui, je n’ai plus ce stress-là, au contraire, je suis super excitée de venir. J’adore le public, j’adore l’énergie qu’il dégage. Vous avez de la bonne humeur, très communicative et ça c’est cool !
Justement, vous êtes souvent chez nous et vous ne cachez pas votre amitié avec le duo Delta, vous semblez avoir un lien particulier avec la Belgique et nos artistes belges…
Complètement. En plus avant d’avoir rencontré Delta, j’ai mon frère qui vit ici, qui s’est expatrié et qui nous as dit qu’il ne reviendrait jamais plus à Paris parce que la vie est beaucoup plus belle en Belgique. Moi je lui ai répondu : «mais tu rigoles ou quoi ? Paris c’est super bien !». Et puis je suis venue, une fois, deux fois… Je ne suis jamais venue comme une touriste, à faire les trucs de touristes parce que les gars (NDLR, Delta) m’ont directement intégrée à la vie quotidienne. J’ai vraiment trouvé qu’il régnait une ambiance sans prise de tête ici. Souvent, on dit que Paris et Bruxelles sont des villes cosmopolites mais je le ressens beaucoup plus ici. J’ai l’impression que les gens se mélangent plus facilement, là où Paris est parfois un peu plus «sectorisé».
Vous serez le 28 juin prochain à Binche et le 30 août au Yes2dayland Festival à Aywaille. Que réservez-vous à votre public pour ces dates ?
Des nouveaux titres ! Le concert est constitué à moitié des titres du nouvel album. Donc sept chansons exclusives seront à retrouver lors de ces dates. On partage aussi ces nouveaux titres pour voir l’énergie du public qui est très importante quand tu es en création d’album. C’est une manière de tester les morceaux et de ramener le public au cœur du projet. De cette manière, on voit si les gens sont aussi réceptifs que nous lorsque l’on a enregistré en studio.
Entretien : Olivier Desmet
Vous avez déjà fait de la promo dans «Touche pas à mon poste», Cyril Hanouna semble vous avoir beaucoup appréciée…
Oui, c’était cool (rires) ! C’était le jour de la Saint-Valentin et le premier album tournait autour du thème des fleurs. Ce soir-là, je lui ai offert une rose pour l’inviter à mon concert au Café de la danse. Et là, si on parle du côté théâtral, je me suis mise à genou donc bon… Forcément, j’ai un peu attisé le truc (rires).
Et il est venu ou pas ?
Non (rires), échec ! Non mais après c’était pour la blague, je me doutais un peu. C’était une petit salle et Cyril Hanouna reste une personne très populaire, il aurait dû être au milieu de public, je ne suis pas certaine qu’il aurait apprécié. Donc je ne t’en veux pas, Cyril !
Vous serez le 28 juin prochain à Binche et le 30 août au Yes2dayland Festival à Aywaille. Que réservez-vous à votre public pour ces dates ?
Des nouveaux titres ! Le concert est constitué à moitié des titres du nouvel album. Donc sept chansons exclusives seront à retrouver lors de ces dates. On partage aussi ces nouveaux titres pour voir l’énergie du public qui est très importante quand tu es en création d’album. C’est une manière de tester les morceaux et de ramener le public au cœur du projet. De cette manière, on voit si les gens sont aussi réceptifs que nous lorsque l’on a enregistré en studio.
Entretien : Olivier Desmet
Vous avez dit dans une interview que «Chapitre 1» était un album autobiographique, cependant vous ne l’avez pas composé vous-même. N’est-ce pas compliqué de demander à une autre personne de trouver les mots justes ?
Si, sinon je crois qu’on n’aurait pas mis deux ans et demi (rires). Je pense qu’on a quand même trouvé une bonne technique pour composer. On ne s’est jamais posé avec une feuille de papier juste pour écrire un morceau sur ma vie. On se faisait plus des séances de discussions pour parler de ce qu’il m’arrivait. Finalement, beaucoup de mes mots se sont retrouvés dans ces chansons. Même si je ne composais pas, j’étais toujours présente quand les compositeurs écrivaient. Il y a des mots que j’ai supprimé parce que jamais je n’aurais dit cela instinctivement. Auteur, c’est un vrai métier, il y a des codes à respecter et il valait mieux que je laisse cet exercice à quelqu’un d’autre sur ce premier album (rires).
Il n’est pas rare d’entendre que des artistes ont débuté en faisant du théâtre, c’est votre cas. Avez-vous exploité cette passion dans votre début de carrière ?
Je crois que ça m’a beaucoup aidé à faire semblant de ne pas avoir peur (rires). Je suis très vite stressée et ça peut me ronger. Le théâtre m’a appris à monter sur scène sans montrer qu’un stress est présent. En backstage, on dirait que je vais mourir mais sur scène on dirait que je ne suis jamais stressée alors que si, en vérité (rires).
Vous avez déjà fait de la promo dans «Touche pas à mon poste», Cyril Hanouna semble vous avoir beaucoup appréciée…
Oui, c’était cool (rires) ! C’était le jour de la Saint-Valentin et le premier album tournait autour du thème des fleurs. Ce soir-là, je lui ai offert une rose pour l’inviter à mon concert au Café de la danse. Et là, si on parle du côté théâtral, je me suis mise à genou donc bon… Forcément, j’ai un peu attisé le truc (rires).
Et il est venu ou pas ?
Non (rires), échec ! Non mais après c’était pour la blague, je me doutais un peu. C’était une petit salle et Cyril Hanouna reste une personne très populaire, il aurait dû être au milieu de public, je ne suis pas certaine qu’il aurait apprécié. Donc je ne t’en veux pas, Cyril !
Vous serez le 28 juin prochain à Binche et le 30 août au Yes2dayland Festival à Aywaille. Que réservez-vous à votre public pour ces dates ?
Des nouveaux titres ! Le concert est constitué à moitié des titres du nouvel album. Donc sept chansons exclusives seront à retrouver lors de ces dates. On partage aussi ces nouveaux titres pour voir l’énergie du public qui est très importante quand tu es en création d’album. C’est une manière de tester les morceaux et de ramener le public au cœur du projet. De cette manière, on voit si les gens sont aussi réceptifs que nous lorsque l’on a enregistré en studio.
Entretien : Olivier Desmet
On dit que souvent la musique avec des textes en français ont plus vite tendance à lasser, pourtant toutes vos musiques et vos paroles sont de qualité et paraissent intemporelles…
Je pense que l’écriture est un exercice compliqué, c’est pour cela que j’ai pris du temps à m’y mettre. Les gens jugent beaucoup plus vite et durement les textes en français qu’en anglais. J’aurais mille exemples de chansons en anglais qui ne veulent rien dire, qui sont ridicules. Je crois que la plus dingue qui date déjà, c’était «Tik Tok» de Kesha qui disait : «je me réveille le matin et je me brosse les dents avec un verre de Jack». Tout le monde chantait ça. Si j’avais dit ça à la place de «Pour aller où ?», aurait-on eu cette même accroche ? Je ne sais pas. Dans la musique, on utilise les mots que l’on emploie tous les jours, on a donc l’impression que ce n’est pas travaillé. Je ne suis pas d’accord. Ce qui me touche dans la musique, ce sont les chanteurs qui parlent la même langue que moi, avec les mêmes mots, très simplement comme Vianney. «Je t’aime», «je te déteste» ou «je m’en vais», comme il le disait dans ses chansons, c’est simple mais super touchant.
Voudriez-vous dépasser les frontières en exportant votre musique sur un autre continent ?
Oui, j’adorerais. On va d’abord essayer de conquérir les autres pays francophones (rires). On va passer de l’autre côté de l’océan pour aller voir le Québec. J’aimerais aussi aller plus en Suisse. Ce qui est étonnant, c’est que je suis écouté dans des pays qui ne parlent pas français comme l’Amérique du sud. Donc s’ils veulent me faire une place, je cours, j’y vais avec grand plaisir (rires) !
Vous avez dit dans une interview que «Chapitre 1» était un album autobiographique, cependant vous ne l’avez pas composé vous-même. N’est-ce pas compliqué de demander à une autre personne de trouver les mots justes ?
Si, sinon je crois qu’on n’aurait pas mis deux ans et demi (rires). Je pense qu’on a quand même trouvé une bonne technique pour composer. On ne s’est jamais posé avec une feuille de papier juste pour écrire un morceau sur ma vie. On se faisait plus des séances de discussions pour parler de ce qu’il m’arrivait. Finalement, beaucoup de mes mots se sont retrouvés dans ces chansons. Même si je ne composais pas, j’étais toujours présente quand les compositeurs écrivaient. Il y a des mots que j’ai supprimé parce que jamais je n’aurais dit cela instinctivement. Auteur, c’est un vrai métier, il y a des codes à respecter et il valait mieux que je laisse cet exercice à quelqu’un d’autre sur ce premier album (rires).
Il n’est pas rare d’entendre que des artistes ont débuté en faisant du théâtre, c’est votre cas. Avez-vous exploité cette passion dans votre début de carrière ?
Je crois que ça m’a beaucoup aidé à faire semblant de ne pas avoir peur (rires). Je suis très vite stressée et ça peut me ronger. Le théâtre m’a appris à monter sur scène sans montrer qu’un stress est présent. En backstage, on dirait que je vais mourir mais sur scène on dirait que je ne suis jamais stressée alors que si, en vérité (rires).
Vous avez déjà fait de la promo dans «Touche pas à mon poste», Cyril Hanouna semble vous avoir beaucoup appréciée…
Oui, c’était cool (rires) ! C’était le jour de la Saint-Valentin et le premier album tournait autour du thème des fleurs. Ce soir-là, je lui ai offert une rose pour l’inviter à mon concert au Café de la danse. Et là, si on parle du côté théâtral, je me suis mise à genou donc bon… Forcément, j’ai un peu attisé le truc (rires).
Et il est venu ou pas ?
Non (rires), échec ! Non mais après c’était pour la blague, je me doutais un peu. C’était une petit salle et Cyril Hanouna reste une personne très populaire, il aurait dû être au milieu de public, je ne suis pas certaine qu’il aurait apprécié. Donc je ne t’en veux pas, Cyril !
Vous serez le 28 juin prochain à Binche et le 30 août au Yes2dayland Festival à Aywaille. Que réservez-vous à votre public pour ces dates ?
Des nouveaux titres ! Le concert est constitué à moitié des titres du nouvel album. Donc sept chansons exclusives seront à retrouver lors de ces dates. On partage aussi ces nouveaux titres pour voir l’énergie du public qui est très importante quand tu es en création d’album. C’est une manière de tester les morceaux et de ramener le public au cœur du projet. De cette manière, on voit si les gens sont aussi réceptifs que nous lorsque l’on a enregistré en studio.
Entretien : Olivier Desmet
Vous préparez votre deuxième album, vous n’hésitez pas à dévoiler quelques informations exclusives dans vos interviews. Nous avons appris que vous travaillez avec beaucoup de personnes différentes et que nous devions nous attendre à un projet très éclectique. N’avez-vous pas peur de vous distancier de l’image que vous avez construite avec votre premier album «Chapitre 1» ?
Si. Ça a été une grande angoisse et finalement je me suis rendue compte que ce deuxième album était tout autant à mon image que le premier. Quand j’ai enregistré mon premier disque j’avais 17 ans donc forcément la personne que j’étais a changé. Je vais avoir 23 ans dans un mois. Je n’ai plus envie de raconter les mêmes choses. Je crois que ce qui rend l’album plus dur, c’est que dans le premier, j’ai longtemps accusé une personne en particulier qui était à l’origine de tous mes maux, mes chagrins… C’était un album d’amour. Ce deuxième disque est un peu plus introspectif, je me remets en question. Donc oui, il va y avoir une rupture, mais je l’assume car je vais illustrer une partie de moi. Avec «Chapitre 1», j’avais envie de montrer tout ce qui était beau, joli mais Léa ne fait pas la fête, ne rit pas tout le temps, elle n’est pas tous les jours joyeuse et j’avais envie de montrer une autre partie de moi. J’ai pris un peu d’aplomb.
Dans l’industrie musicale francophone, beaucoup d’artistes ont opté pour un style plus urbain (Aya Nakamura, Bilal Hassani, Shy’m…). Allez-vous aussi exploiter ce courant très en vogue ? Pourrait-on voir voir dans un autre registre ?
Il va y avoir un autre registre, ça c’est clair. En revanche, je n’irai pas vers l’urbain ou alors par touches. J’ai fait des sessions avec des beatmakers qui sont à l’origine de titres urbains. On a réalisé des sons très cool mais je crois que ce n’est définitivement pas mon ADN. Cependant, je suis allée chercher des styles plus électro, des cuivres, des quatuors à cordes… Même si j’aime beaucoup, ce n’est pas parce que l’urbain fonctionne qu’il faut faire ça. Je pense que dans la musique, tout se mélange, l’urbain est quand même chanté. Je crois qu’il y a plus une tendance à l’électro qu’une tendance urbaine.
On dit que souvent la musique avec des textes en français ont plus vite tendance à lasser, pourtant toutes vos musiques et vos paroles sont de qualité et paraissent intemporelles…
Je pense que l’écriture est un exercice compliqué, c’est pour cela que j’ai pris du temps à m’y mettre. Les gens jugent beaucoup plus vite et durement les textes en français qu’en anglais. J’aurais mille exemples de chansons en anglais qui ne veulent rien dire, qui sont ridicules. Je crois que la plus dingue qui date déjà, c’était «Tik Tok» de Kesha qui disait : «je me réveille le matin et je me brosse les dents avec un verre de Jack». Tout le monde chantait ça. Si j’avais dit ça à la place de «Pour aller où ?», aurait-on eu cette même accroche ? Je ne sais pas. Dans la musique, on utilise les mots que l’on emploie tous les jours, on a donc l’impression que ce n’est pas travaillé. Je ne suis pas d’accord. Ce qui me touche dans la musique, ce sont les chanteurs qui parlent la même langue que moi, avec les mêmes mots, très simplement comme Vianney. «Je t’aime», «je te déteste» ou «je m’en vais», comme il le disait dans ses chansons, c’est simple mais super touchant.
Voudriez-vous dépasser les frontières en exportant votre musique sur un autre continent ?
Oui, j’adorerais. On va d’abord essayer de conquérir les autres pays francophones (rires). On va passer de l’autre côté de l’océan pour aller voir le Québec. J’aimerais aussi aller plus en Suisse. Ce qui est étonnant, c’est que je suis écouté dans des pays qui ne parlent pas français comme l’Amérique du sud. Donc s’ils veulent me faire une place, je cours, j’y vais avec grand plaisir (rires) !
Vous avez dit dans une interview que «Chapitre 1» était un album autobiographique, cependant vous ne l’avez pas composé vous-même. N’est-ce pas compliqué de demander à une autre personne de trouver les mots justes ?
Si, sinon je crois qu’on n’aurait pas mis deux ans et demi (rires). Je pense qu’on a quand même trouvé une bonne technique pour composer. On ne s’est jamais posé avec une feuille de papier juste pour écrire un morceau sur ma vie. On se faisait plus des séances de discussions pour parler de ce qu’il m’arrivait. Finalement, beaucoup de mes mots se sont retrouvés dans ces chansons. Même si je ne composais pas, j’étais toujours présente quand les compositeurs écrivaient. Il y a des mots que j’ai supprimé parce que jamais je n’aurais dit cela instinctivement. Auteur, c’est un vrai métier, il y a des codes à respecter et il valait mieux que je laisse cet exercice à quelqu’un d’autre sur ce premier album (rires).
Il n’est pas rare d’entendre que des artistes ont débuté en faisant du théâtre, c’est votre cas. Avez-vous exploité cette passion dans votre début de carrière ?
Je crois que ça m’a beaucoup aidé à faire semblant de ne pas avoir peur (rires). Je suis très vite stressée et ça peut me ronger. Le théâtre m’a appris à monter sur scène sans montrer qu’un stress est présent. En backstage, on dirait que je vais mourir mais sur scène on dirait que je ne suis jamais stressée alors que si, en vérité (rires).
Vous avez déjà fait de la promo dans «Touche pas à mon poste», Cyril Hanouna semble vous avoir beaucoup appréciée…
Oui, c’était cool (rires) ! C’était le jour de la Saint-Valentin et le premier album tournait autour du thème des fleurs. Ce soir-là, je lui ai offert une rose pour l’inviter à mon concert au Café de la danse. Et là, si on parle du côté théâtral, je me suis mise à genou donc bon… Forcément, j’ai un peu attisé le truc (rires).
Et il est venu ou pas ?
Non (rires), échec ! Non mais après c’était pour la blague, je me doutais un peu. C’était une petit salle et Cyril Hanouna reste une personne très populaire, il aurait dû être au milieu de public, je ne suis pas certaine qu’il aurait apprécié. Donc je ne t’en veux pas, Cyril !
Vous serez le 28 juin prochain à Binche et le 30 août au Yes2dayland Festival à Aywaille. Que réservez-vous à votre public pour ces dates ?
Des nouveaux titres ! Le concert est constitué à moitié des titres du nouvel album. Donc sept chansons exclusives seront à retrouver lors de ces dates. On partage aussi ces nouveaux titres pour voir l’énergie du public qui est très importante quand tu es en création d’album. C’est une manière de tester les morceaux et de ramener le public au cœur du projet. De cette manière, on voit si les gens sont aussi réceptifs que nous lorsque l’on a enregistré en studio.
Entretien : Olivier Desmet
Vous avez dit dans une interview que la première fois où vous avez rencontré Delta, vous n’aviez pas forcément envie de les voir et inversément. Pourtant, c’est avec eux que vous avez composé votre dernier single «On prend des notes». Comment cette première collaboration s’est-elle mise en place ?
Ma chef de projet connaissait très bien leur producteur donc elle a organisé la rencontre sans nous prévenir. C’était un dimanche, c’était l’enfer. On est arrivé un peu fatigués de la veille. Moi je ne voulais vraiment pas y aller mais ma chef de projet a insisté en disant : «tu te présentes au moins au rendez-vous et au pire tu dis que tu as mal au ventre puis tu t’en vas» (rires). Ils devaient aussi être dans le même état d’esprit en se disant : «on va « faire genre » pendant une heure et si ça se passe mal, on s’en va !». Pour finir, on a parlé, beaucoup parlé. On a écouté plein de musiques, on s’est partagé ce que l’on aimait. Je me suis dit qu’ils avaient l’air vraiment cool et que finalement je n’allais pas avoir mal au ventre (rires). On a pris la guitare et le piano, on a composé «On prend des notes». Je suis sorti de là, j’ai rappelé ma chef de projet et je lui ai dit «je veux les revoir tout de suite !» (rires). Deux semaines après, j’étais à Bruxelles !
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Vous avez sorti «On prend des notes» en novembre dernier. Pourquoi sortir un seul et unique single aussi longtemps à l’avance ?
Honnêtement parce qu’on pensait en sortir un autre après. Finalement, la création du deuxième album a pris un peu plus de temps que prévu. Sur le premier album, je n’ai pas beaucoup composé, je n’ai écrit qu’un titre, Ben et Julien (NDLR, Delta) m’ont vraiment appris à le faire. Cette évolution a vraiment nourri l’envie d’encore faire plus. Au moment où j’avais envie d’écrire et composer, je me suis confrontée à un exercice que je n’avais jamais expérimenté donc ça m’a pris du temps. J’ai préféré prendre un peu plus de temps pour sortir quelque chose qui vient vraiment de moi. Je me dis toujours que je fais de la musique aujourd’hui, je ne sais pas si demain j’en ferai de manière publique et médiatisée comme c’est le cas. Mais on revient à la rentrée prochaine, j’espère que les gens seront toujours là et si on en a perdu, on les réembarquera à ce moment-là.
Vous préparez votre deuxième album, vous n’hésitez pas à dévoiler quelques informations exclusives dans vos interviews. Nous avons appris que vous travaillez avec beaucoup de personnes différentes et que nous devions nous attendre à un projet très éclectique. N’avez-vous pas peur de vous distancier de l’image que vous avez construite avec votre premier album «Chapitre 1» ?
Si. Ça a été une grande angoisse et finalement je me suis rendue compte que ce deuxième album était tout autant à mon image que le premier. Quand j’ai enregistré mon premier disque j’avais 17 ans donc forcément la personne que j’étais a changé. Je vais avoir 23 ans dans un mois. Je n’ai plus envie de raconter les mêmes choses. Je crois que ce qui rend l’album plus dur, c’est que dans le premier, j’ai longtemps accusé une personne en particulier qui était à l’origine de tous mes maux, mes chagrins… C’était un album d’amour. Ce deuxième disque est un peu plus introspectif, je me remets en question. Donc oui, il va y avoir une rupture, mais je l’assume car je vais illustrer une partie de moi. Avec «Chapitre 1», j’avais envie de montrer tout ce qui était beau, joli mais Léa ne fait pas la fête, ne rit pas tout le temps, elle n’est pas tous les jours joyeuse et j’avais envie de montrer une autre partie de moi. J’ai pris un peu d’aplomb.
Dans l’industrie musicale francophone, beaucoup d’artistes ont opté pour un style plus urbain (Aya Nakamura, Bilal Hassani, Shy’m…). Allez-vous aussi exploiter ce courant très en vogue ? Pourrait-on voir voir dans un autre registre ?
Il va y avoir un autre registre, ça c’est clair. En revanche, je n’irai pas vers l’urbain ou alors par touches. J’ai fait des sessions avec des beatmakers qui sont à l’origine de titres urbains. On a réalisé des sons très cool mais je crois que ce n’est définitivement pas mon ADN. Cependant, je suis allée chercher des styles plus électro, des cuivres, des quatuors à cordes… Même si j’aime beaucoup, ce n’est pas parce que l’urbain fonctionne qu’il faut faire ça. Je pense que dans la musique, tout se mélange, l’urbain est quand même chanté. Je crois qu’il y a plus une tendance à l’électro qu’une tendance urbaine.
On dit que souvent la musique avec des textes en français ont plus vite tendance à lasser, pourtant toutes vos musiques et vos paroles sont de qualité et paraissent intemporelles…
Je pense que l’écriture est un exercice compliqué, c’est pour cela que j’ai pris du temps à m’y mettre. Les gens jugent beaucoup plus vite et durement les textes en français qu’en anglais. J’aurais mille exemples de chansons en anglais qui ne veulent rien dire, qui sont ridicules. Je crois que la plus dingue qui date déjà, c’était «Tik Tok» de Kesha qui disait : «je me réveille le matin et je me brosse les dents avec un verre de Jack». Tout le monde chantait ça. Si j’avais dit ça à la place de «Pour aller où ?», aurait-on eu cette même accroche ? Je ne sais pas. Dans la musique, on utilise les mots que l’on emploie tous les jours, on a donc l’impression que ce n’est pas travaillé. Je ne suis pas d’accord. Ce qui me touche dans la musique, ce sont les chanteurs qui parlent la même langue que moi, avec les mêmes mots, très simplement comme Vianney. «Je t’aime», «je te déteste» ou «je m’en vais», comme il le disait dans ses chansons, c’est simple mais super touchant.
Voudriez-vous dépasser les frontières en exportant votre musique sur un autre continent ?
Oui, j’adorerais. On va d’abord essayer de conquérir les autres pays francophones (rires). On va passer de l’autre côté de l’océan pour aller voir le Québec. J’aimerais aussi aller plus en Suisse. Ce qui est étonnant, c’est que je suis écouté dans des pays qui ne parlent pas français comme l’Amérique du sud. Donc s’ils veulent me faire une place, je cours, j’y vais avec grand plaisir (rires) !
Vous avez dit dans une interview que «Chapitre 1» était un album autobiographique, cependant vous ne l’avez pas composé vous-même. N’est-ce pas compliqué de demander à une autre personne de trouver les mots justes ?
Si, sinon je crois qu’on n’aurait pas mis deux ans et demi (rires). Je pense qu’on a quand même trouvé une bonne technique pour composer. On ne s’est jamais posé avec une feuille de papier juste pour écrire un morceau sur ma vie. On se faisait plus des séances de discussions pour parler de ce qu’il m’arrivait. Finalement, beaucoup de mes mots se sont retrouvés dans ces chansons. Même si je ne composais pas, j’étais toujours présente quand les compositeurs écrivaient. Il y a des mots que j’ai supprimé parce que jamais je n’aurais dit cela instinctivement. Auteur, c’est un vrai métier, il y a des codes à respecter et il valait mieux que je laisse cet exercice à quelqu’un d’autre sur ce premier album (rires).
Il n’est pas rare d’entendre que des artistes ont débuté en faisant du théâtre, c’est votre cas. Avez-vous exploité cette passion dans votre début de carrière ?
Je crois que ça m’a beaucoup aidé à faire semblant de ne pas avoir peur (rires). Je suis très vite stressée et ça peut me ronger. Le théâtre m’a appris à monter sur scène sans montrer qu’un stress est présent. En backstage, on dirait que je vais mourir mais sur scène on dirait que je ne suis jamais stressée alors que si, en vérité (rires).
Vous avez déjà fait de la promo dans «Touche pas à mon poste», Cyril Hanouna semble vous avoir beaucoup appréciée…
Oui, c’était cool (rires) ! C’était le jour de la Saint-Valentin et le premier album tournait autour du thème des fleurs. Ce soir-là, je lui ai offert une rose pour l’inviter à mon concert au Café de la danse. Et là, si on parle du côté théâtral, je me suis mise à genou donc bon… Forcément, j’ai un peu attisé le truc (rires).
Et il est venu ou pas ?
Non (rires), échec ! Non mais après c’était pour la blague, je me doutais un peu. C’était une petit salle et Cyril Hanouna reste une personne très populaire, il aurait dû être au milieu de public, je ne suis pas certaine qu’il aurait apprécié. Donc je ne t’en veux pas, Cyril !
Vous serez le 28 juin prochain à Binche et le 30 août au Yes2dayland Festival à Aywaille. Que réservez-vous à votre public pour ces dates ?
Des nouveaux titres ! Le concert est constitué à moitié des titres du nouvel album. Donc sept chansons exclusives seront à retrouver lors de ces dates. On partage aussi ces nouveaux titres pour voir l’énergie du public qui est très importante quand tu es en création d’album. C’est une manière de tester les morceaux et de ramener le public au cœur du projet. De cette manière, on voit si les gens sont aussi réceptifs que nous lorsque l’on a enregistré en studio.
Entretien : Olivier Desmet
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