Le public et le Splendid font leurs adieux à Michel Blanc

L'acteur Michel Blanc pose avec sa palme du meilleur acteur, partagée avec Bob Hoskins pour leurs rôles dans "Tenue de Soirée" de Bertrand Blier, le 19 mai 1986 au Festival de Cannes

Un dernier hommage au « clown angoissé » : les obsèques de l’acteur, décédé brutalement à 72 ans, seront célébrées jeudi à Paris en présence de nombreuses personnalités du cinéma et du théâtre.

Des membres du Splendid, la troupe de café-théâtre d' »amis pour la vie », devraient prendre la parole pour lui rendre un dernier hommage, a indiqué l’entourage de l’acteur à l’AFP.

Les obsèques seront célébrées à partir de 16h00 en l’église Saint-Eustache, en plein centre de Paris où l’acteur résidait. C’est le père Yves Trocheris, curé de l’église, qui animera la cérémonie.

Alors que plusieurs centaines d’admirateurs sont attendus pour honorer la mémoire de l’acteur, une retransmission sonorisée de la cérémonie est prévue sur le parvis de l’église. 

Acteur majeur du cinéma comique dans les années 1980 avant de s’orienter vers des rôles dramatiques et une carrière de réalisateur, Michel Blanc a été victime dans la nuit de jeudi à vendredi d’un malaise cardiaque après un examen de routine, et a été transporté dans un hôpital parisien où il est décédé.

Le parquet de Paris a indiqué à l’AFP ne pas être saisi de son décès. 

Selon son entourage, l’acteur aurait été victime d’un choc anaphylactique, une réaction allergique rare mais violente à un aliment, un médicament ou à du venin, qui peut entraîner la mort en quelques minutes.

Dans le cas de Michel Blanc, c’est un médicament qui aurait provoqué la réaction allergique brutale. 

« Douleur immense »

Le décès de l’éternel Jean-Claude Dusse, ce personnage aussi exaspérant qu’attendrissant qui a un temps enfermé Michel Blanc dans des rôles d’hypocondriaque ou de maladroit, a suscité une pluie d’hommages.

Premier de la troupe du Splendid à partir, ses anciens camarades Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot ont exprimé « d’une seule voix » leur « douleur immense ». Ils posaient encore tous les sept en avril pour l’hebdomadaire Paris Match, à l’occasion des 50 ans de la troupe qui s’était formée au lycée.

A l’annonce de son décès, le chef de l’État Emmanuel Macron a évoqué la perte d’un « monument du cinéma français », tandis que le Premier ministre Michel Barnier a estimé qu' »on (avait) tous un peu de Michel Blanc en nous ». 

Réalisateur du succès public « Marche à l’ombre » (1984), Michel Blanc s’est illustré dans des films dramatiques tels « Monsieur Hire » (1989), d’après Simenon, et « Les Témoins » (2007) d’André Téchiné en incarnant un médecin homosexuel atteint du sida.

Malgré le gros succès public des « Bronzés 3 » en 2006, il admet pudiquement que ce n’est pas ce qu’il a « fait de mieux ».

Nommé quatre fois au César du meilleur acteur, il remporte en 2012 la précieuse statuette pour son second rôle de directeur de cabinet dans le thriller politique « L’Exercice de l’État ».

pbo/may/sp/roc 

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