Le prince Charles et son épouse Camilla débutent leur visite au Canada

Le Prince Charles se tient devant l'édifice de la confédération à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, au Canada, le 17 mai 2022 © AFP Geoff Robins

Le prince Charles et son épouse Camilla ont entamé mardi leur visite au Canada, lançant un voyage de trois jours dans le pays, où ils ont été appelés par la gouverneure générale, représentante officielle de la reine Elizabeth II dans le pays, à « parler aux peuples autochtones ».

Le couple princier fait son premier arrêt à Saint-Jean de Terre-Neuve (est), où il a été accueilli par le Premier ministre canadien Justin Trudeau et la gouverneure générale Mary Simon, elle-même autochtone.

« Je vous encourage à parler aux peuples autochtones pour entendre leurs histoires, leurs réussites et leurs solutions et je vous encourage à apprendre la vérité sur notre histoire, les bons côtés, comme les mauvais », a incité Mme Simon.

Cette visite survient près d’un an après que le Canada a découvert les premières tombes d’enfants anonymes sur le site d’anciens pensionnats pour autochtones, qui ont fait scandale et exposé au grand jour l’histoire coloniale du pays.

A leur arrivée, le prince Charles et Camilla ont effectué un bain de foule, serrant des mains avec des Canadiens massés près de l’entrée de l’édifice de la confédération.

« Je sais que notre visite ici cette semaine survient à un moment important pour les autochtones et les non-autochtones à travers le Canada, qui réfléchissent de manière ouverte et honnête au passé pour bâtir une nouvelle relation pour l’avenir », a déclaré le prince Charles.

La cérémonie d’accueil a été marquée par une prière en inuktitut, langue traditionnelle parlée par les Inuits, ainsi qu’une prestation musicale d’une soprano inuk et d’un chant traditionnel micmac.

Scandale des pensionnats

Le couple princier doit ensuite se rendre dans la capitale Ottawa, puis jeudi dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O), cette région du nord canadien aux abords de l’Arctique, qui se réchauffe trois fois plus vite que la planète.

« (Le prince Charles) veut parler d’environnement et les autochtones veulent parler des pensionnats religieux », a commenté auprès de l’AFP l’historien et expert de la monarchie britannique, James Jackson.

« Les trois provinces qui étaient les plus touchées par le scandale de ces pensionnats religieux étaient la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et l’Alberta, qu’il évite cette fois. En allant dans les T.N.-O, il peut parler à son aise de l’environnement sans trop parler du scandale des pensionnats », a-t-il poursuivi.

Cette visite royale intervient dans une période de transition délicate pour la monarchie britannique, chahutée lors de deux récents voyages princiers aux Caraïbes, quand d’abord le prince William, puis le prince Edward, ont été appelés à s’excuser pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni.

La reine Elizabeth, 96 ans, a également annulé presque toutes ses apparitions publiques depuis sept mois en raison de problèmes de santé, même si la monarque, qui règne depuis 70 ans, a effectué mardi une visite surprise à l’inauguration d’une ligne de métro londonienne portant son nom.

En dépit de la profonde affection que deux tiers des Canadiens portent à la reine, qu’ils ont connue toute leur vie, 51% souhaitent la fin, pour les prochaines générations, de la monarchie constitutionnelle, selon un récent sondage de l’institut canadien Angus Reid.

A une époque où le Canada réexamine son passé colonial, 65% refusent l’idée que Charles, 73 ans, devienne roi et chef d’Etat du Canada, et 76% refusent de reconnaître Camilla, 74 ans, comme leur reine.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici