Laurel et Hardy : éternel duo de potos !

Dans le biopic «Stan & Ollie», les acteurs Steve Coogan et John C. Reilly campent respectivement Laurel et Hardy © RTBF/Sony Pictures Classics
Alice Kriescher Journaliste

Inédit ce jeudi à 20h20 sur La Trois, un biopic retrace les dernières semaines de l’un des binômes les plus célèbres du 7e art : Stan Laurel et Oliver Hardy.

Lorsqu’on cite Laurel et Hardy, certains se remémorent les gags parsemés de mimiques du célèbre duo du cinéma muet, d’autres imaginent un couple mal assorti et les plus jeunes se demandent sans doute de qui l’on parle… Mais, au-delà de l’art burlesque que les deux artistes maniaient à la perfection, que savons-nous de la rencontre et de l’amitié qui a uni les deux hommes ?

Stan double Charlot

Avant de devenir inséparables, Laurel et Hardy ont eu le temps de se constituer une carrière solo relativement florissante. Arthur Stanley Jefferson naît en 1890 dans le nord de l’Angleterre et débarque aux États-Unis, en 1908, à la faveur d’une tournée avec la troupe de Fred Karno, alors illustre impresario de spectacles à sketches. Dans «la bande à Karno» évolue aussi un certain Charles Chaplin auquel Stan donne la réplique et en devient même, à l’occasion, la doublure.

«Veinard» prédestiné

Oliver Norvell Hardy, deux ans plus jeune, est né à Harlem (Géorgie, États-Unis). Passionné par le chant lyrique depuis son plus jeune âge, il est poussé par sa mère vers une voie plus classique : le droit. S’il obtient son diplôme, il n’exercera jamais le métier d’avocat. Après avoir ouvert un cinéma en 1910, il chante dans des cabarets puis devient acteur au sein des studios Vitagraph de New York. Au même moment, Stan perce aussi dans le 7e art toujours muet. Ce n’est qu’en 1921 que les futurs comparses partagent pour la première fois des scènes dans «Le Veinard».

Duo né d’une blessure

En 1926, Stan et Oliver se croisent à nouveau dans les studios du producteur de comédies Hal Roach. Hardy y est employé en qualité d’acteur, tandis que Laurel est devenu scénariste et metteur en scène. Ollie est choisi pour tourner dans un court métrage, «Get ‘Em Young», sous la houlette de… Stan. Mais, à quelques jours du tournage, il se blesse en cuisinant un gigot. Roach demande alors à Laurel, après tout aussi comédien, de reprendre le rôle. Ce changement inopiné provoque-t-il une étincelle dans l’esprit du producteur ? Toujours est-il qu’il attend que Hardy soit rétablit pour lui proposer de tourner avec Laurel.

«Toi le gros et moi le petit…»

Début 1927, les comédiens tournent enfin un film articulé autour de leur duo comique, «Maison à louer», aussi célèbre sous son titre original «Duck Soup». La même année, sortent quinze comédies labellisées «Laurel et Hardy» avec leurs campagnes de pubs basées sur le tandem. Très vite, la corpulence de Hardy lui donne le rôle de «chef», tandis que Laurel adopte la posture du maladroit naïf et chétif qui agace son compagnon. Ironie du sort, dans la vie, le meneur est Stan ! Jusqu’en 1951, ils tournent plus de cent films ensemble et font partie des rares stars du muet à avoir survécu à l’arrivée du cinéma parlant.

Un joli pétrin

Au début des années 1950, période de déclin relatée dans le film «Stan & Ollie» (à voir sur La Trois) l’esprit n’est pas à la fête pour le binôme : leur dernier film, «Atoll K», est un échec. Un producteur anglais leur propose alors une tournée théâtrale. Les débuts sont timides mais, peu à peu, les stars reconquièrent le public. Le projet est malheureusement écourté à cause de la mauvaise santé de Hardy. Victime d’une première crise cardiaque, en 1955, suivie d’une seconde qui le plonge dans le coma, il meurt en 1957.

Deux bons amis

Laurel lui survit huit ans. Mais il refuse catégoriquement de jouer la comédie sans Hardy, tout en continuant à écrire des sketches qu’il met en scène. Car leur complicité à l’écran n’était pas factice, comme le confie à Allociné Roland Lacourbe, biographe des comédiens : «On leur a demandé un jour à chacun ce qu’il pensait de son partenaire. Stan a répondu : ’Ollie vaut plus que son poids en diamant !’ Et Ollie d’enchérir : ’Si j’ai jamais souhaité être quelqu’un d’autre, c’était être Laurel’…»

Cet article est paru dans le Télépro du 30/12/2021

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