Laura Laune remporte le 34e Festival international d’humour de Rochefort
Cette année, cinq des six candidats en compétition au 34e Festival International d’humour de Rochefort (qui se déroulait du 15 mai au 1er juin) étaient des filles ! La Montoise Laura Laune a raflé trois des cinq prix décernés par le grand jury sous la houlette d’André Remy (qui réunit de nombreux festivals étrangers), la Fédération Wallonie-Bruxelles (les centres culturels) et la presse.
Le prix des cabarets a été attribué à la Bruxelloise Julie Villers pour «Je buterai bien ma mère un dimanche» et le prix du public à la Française Léa Lando (qu’Anne Roumanoff a recruté pour ses «Samedi Roumanoff» sur Europe 1). Décapantes, impertinentes, elles ont toutes fait saigner nos oreilles pour le meilleur de nos zygomatiques !
Les pronostics des personnalités
Cette année, Diables rouges au Mondial 2014 oblige, la capitale du rire accueillait, chaque soir, une personnalité du foot qui s’est livrée au jeu des pronostics. Mercredi, Georges Grün a annoncé qu’il assistait aux trois premiers matches des Diables au Brésil et espérait qu’ils passent le premier tour… Jeudi, Michel Lecomte, chef des sports de la RTBF depuis 2003, rêvait de voir les Belges accéder aux 1/4 de finale. «C’est un minimum !», balance-t-il. Vendredi, tout aussi optimistes, Philippe Albert et Jean-François Remy, tous deux commentateurs sur Voo, Be TV et la RTBF, ambitionnaient le même résultat !
Laura Laune : «Je plane mais je ne lâche rien !»
En petite robe noire, l’air un peu gauche sur scène, Laura Laune est capable de dire les pires horreurs derrière un sourire angélique. Cette humoriste blonde de 27 ans, originaire de Frameries, avait attaint les 1/2 finales de «Belgium’s Got Talent» (RTL-TVI).
Dans son premier one woman show («Le Diable est une gentille petite fille»), elle raconte son parcours de prof en section professionnelle, ses premiers pas d’humoriste et revisite le conte pour enfants. Et sur Radio Contact, ses chroniques décoiffent ! Mais qui se cache derrière cette ingénue qui ose tout ?
Depuis la scène ouverture du Voo Rire 2013 de Liège, vous raflez tous les prix dans les festivals : Vendanges de l’humour à Mâcon, au top Humour de Chastres et maintenant, Rochefort ! Vous avez l’esprit de compétition ?
Je suis seulement dans le circuit de l’humour depuis un an et demi. Donc, je veux me faire connaître. Les festivals réunissent des professionnels et des patrons de salles de spectacles.
À Rochefort, vous décrochez trois prix. On se sent pousser des ailes ?
Durant trois jours, je plane, c’est génial. Après, il faut repartir et ne rien lâcher.
C’est une école difficile aussi. Il arrive qu’on se prenne un bide. Cela vous est arrivé ?
Bien sûr, mais le propre de ce métier, c’est de foncer. Je ne reste pas sur des déceptions. Il arrive que personne ne rie. C’est obligé de passer par là. Quand on écrit un sketch, on ignore s’il est drôle ou pas.
Vous étiez prof d’architecture avant de vous lancer !
Je voulais être comédienne, sans y croire. J’ai enseigné l’architecture dans une école professionnelle, en classe de maçonnerie, tout en continuant les castings. J’ai été sélectionnée pour une pièce à Paris, «Couscous aux lardons» que j’ai joué deux cents fois. J’ai pu laisser tomber mon boulot de prof. Et j’ai commencé à monter mon spectacle. Pour l’instant, j’ai toutes les casquettes : j’écris, je mets en scène, je crée mes affiches, je suis ma propre attachée de presse… C’est dur.
Vous vous êtes inspirée de votre parcours ?
Tout à fait. Je parle de mon expérience, de la religion qui m’intrigue beaucoup, de sujets qui me touchent comme le mariage gay… Et ma fée réalité que j’interprète vient d’une fable que je récitais petite, la girafe et le lion, et que j’ai transformée.
C’est difficile aussi pour une fille de s’imposer en humour, non ?
Il y a plus d’exigence. Certains spectateurs aiment moins quand on s’aventure sur certains terrains. L’avantage, comme nous sommes moins nombreuses, nous recevons plus de propositions quand notre humour plaît. Nous sortons plus facilement du lot.
Il y a peu d’humoristes au physique avantageux. Vous devez faire oublier le vôtre ?
Il faut arriver à s’en détacher. Je m’en sers quand même de mon physique mais pour prendre le contre-pied et créer le contraste. J’accentue l’image de la fille naïve et innocente qui me permet de choquer dans le propos.
Avez-vous des modèles en humour ?
Je suis admirative de Michèle Laroque, Muriel Robin, Elisabeth Buffet et Florence Foresti.
Où vivez-vous pour l’instant ?
Ma voiture est ma loge, avec mes valises dans le coffre … Je vis entre Paris, Bruxelles, Mons et le Luxembourg. Je bouge beaucoup. Là, je vais défendre l’humour belge au Marrakech du Rire
Entretien : Caroline GESKENS
Découvrez ci-dessous un passage de Laura Laune dans «On n’demande qu’à en rire» sur France 2 :
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