Lalo Schifrin, compositeur culte de musiques de film, décoré
L’Argentin Lalo Schifrin, compositeur culte de musiques de films et de séries, dont «Mission impossible» et «Bullit», a été fait Commandeur des Arts et des Lettres par la ministre française de la Culture Audrey Azoulay jeudi matin au ministère.
« Je ne peux pas le croire, c’est un rêve qui est devenu réalité, je suis tellement ému que quand je suis arrivé à Paris, j’en ai pleuré », a déclaré Lalo Schifrin devant une assemblée où figurait notamment le réalisateur Costa Gavras.
Ce musicien, installé depuis une cinquantaine d’années à Los Angeles, s’est imposé comme l’un des plus brillants compositeurs de musiques de films de la génération des années soixante à Hollywood. Il a signé les bandes son de « L’Inspecteur Harry », « Bullit« , « Luke la main froide » ou « Opération Dragon« .
« C’est une émotion d’autant plus forte que beaucoup de souvenirs sont remontés de l’époque où j’étudiais ici », a ajouté le célèbre musicien, qui a passé quatre ans de sa vie à Paris dans les années 1950, où il a suivi les cours du Conservatoire et ceux notamment d’Olivier Messiaen. « Sans cette période vécue, ma carrière n’aurait pas existé ».
« La France vous honore aujourd’hui car elle reconnaît en vous un immense créateur et se plaît à reconnaître en vous l’un des siens », a dit la ministre.
Lalo Schifrin est cette semaine en France, où une rétrospective à la Cinémathèque française lui est consacrée, et un hommage au Festival du cinéma et musique de film de La Baule lui est rendu.
Universal lui a consacré un coffret de cinq disques, paru fin octobre.
Né en 1932 à Buenos Aires, Lalo Schifrin, dont le père était premier violon dans dans l’Orchestre symphonique de Buenos Aires, a étudié le piano à partir de l’âge de six ans. Son professeur était le père de Daniel Barenboim.
Adolescent, il se découvre aussi une passion pour le jazz, qu’il va assouvir à Paris tout en peaufinant sa culture musicale classique et contemporaine.
En tant que compositeur, il a toujours voulu mettre ses diverses influences au service de la musique, avec des fresques où s’imbriquent le symphonique et le jazz, l’électronique, l’acoustique, avec l’apport des rythmes latins.
Lalo Schifrin a aussi l’art de juxtaposer instruments anciens et contemporains – flûte traversière et claviers, basse électrique et violons, cloches et cuivres – et de créer des ambiances sonores.
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