La star du hip hop Sean Combs, alias Puff Daddy, visé par une plainte pour viol de la chanteuse Cassie

La star du hip hop Sean Combs et sa compagne d'alors, la chanteuse de R&B Casandra Ventura photographiés lors de la première de "The Perfect Match" à Los Angeles le 7 mars 2016 © AFP/Archives Chris Delmas

La mégastar américaine du hip hop Sean Combs, Puff Daddy ou Diddy sur scène, est visé jeudi par une plainte pour viol et violences physiques durant plus de dix ans par son ex-compagne, la chanteuse Cassie, des accusations que le musicien nie « farouchement ».

Cette plainte accuse M. Combs d’avoir transformé la vie de la chanteuse de R&B, danseuse et mannequin de 37 ans, Casandra Ventura de son vrai nom, en cauchemar. Elle décrit des violences « sexuelles » et « psychologiques » et des « comportements déviants » qui s’étendent sur plus d’une décennie, entre 2005 et 2018.

Selon un document judiciaire de 35 pages rendu public jeudi par la justice américaine et révélé d’abord par le New York Times, « M. Combs a violé Mme Ventura chez elle après qu’elle eut tenté de le quitter » en 2018.

Sean Combs, 54 ans, l’a en outre « souvent frappée à coups de poing, de pied, tapée, piétinée avec pour résultats des contusions, lèvres éclatées, oeils au beurre noir et saignements », détaille cette plainte au civil déposée devant le parquet fédéral de Manhattan à New York.

Cette action en justice est rendue possible grâce à une loi de l’Etat de New York qui permet depuis novembre 2022, mais pendant un an seulement, aux victimes de violences sexuelles de porter plainte au civil pour des faits prescrits.

La plainte de Mme Ventura vise aussi les sociétés et labels de son ancien compagnon, musicien et producteur de rap: Bad Boy Entertainment, Bad Boy Records, Epic Records, Combs Enterprises et Doe Corporations 1-10.

« Silence et ténèbres »

La justice américaine — qui a consigné le témoignage à charge de Mme Ventura, laquelle avait rencontré M. Combs en 2005 lorsqu’elle avait 19 ans et lui 37 — accuse la star du rap d’avoir eu un « comportement violent » et « des exigences déviantes » durant « plus d’une décennie ».

« Après des années de silence et de ténèbres, je suis finalement prête à raconter mon histoire et à m’exprimer en mon nom et pour le bien de toutes les autres femmes qui subissent des violences et des agressions » dans leur couple, a écrit Cassie dans un communiqué transmis par son avocat Douglas Wigdor.

Ce ténor du barreau new-yorkais a estimé qu' »aucun être humain ne devrait endurer ce que Mme Ventura a enduré » par son « agresseur ».

Selon sa plainte, la victime a « vécu une +période noire+, piégée par M. Combs dans un cycle d’agressions, violences et trafic sexuel ».

L’avocat new-yorkais de M. Combs, Ben Brafman, a « farouchement » nié ces allégations, qu’il a qualifiée dans une déclaration à l’AFP d' »insultantes et scandaleuses ».

La plainte décrit pourtant un homme violent, forçant même la victime à des relations sexuelles filmées avec des hommes prostitués.

Mme Ventura « ne peut pas continuer à vivre dans le silence après ce qu’elle a enduré », souligne encore le document judiciaire.

« Puissant et dangereux »

La plaignante accuse encore « M. Combs (d’être) resté immensément puissant et dangereux ».

Et « Mme Ventura est en quête de justice pour la décennie de vie que M. Combs lui a prise par des menaces de violences, une addiction aux drogues, des agressions physiques et psychologiques, ainsi que de l’esclavage sexuel ».

M. Combs, 54 ans, avait fondé sa société Bad Boy en 1993, décennie de gloire pour cette figure majeure de la commercialisation et médiatisation de la scène hip hop, un mouvement musical et artistique né à New York il y a 50 ans, en août 1973.

Les disciples de Puff Daddy sont feu Notorious B.I.G., mort en 1997, et Mary J. Blige.

Sean Combs fait partie du club des milliardaires du hip hop, grâce aussi à ses affaires dans l’industrie de l’alcool.

Pour Casandra Ventura, il « était évident qu’avec l’expiration très prochaine (fin novembre) de la loi new-yorkaise (sur la protection des victimes de violences sexuelles), j’avais l’occasion de parler haut et fort du traumatisme que j’ai subi et dont je vais me relever durant ce qu’il me reste à vivre ».

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