Jumeaux : un pour deux, deux pour un !
Les célébrités semblent si uniques que l’on est surpris en apprenant que non loin d’elles vit une personne aux traits similaires. En revanche, côté caractère, chaque paire a ses singularités.
Penser au mystère de la gémellité, c’est se souvenir du duo le plus médiatiquement fascinant : Grichka et Igor Bogdanoff (emportés par le covid, respectivement le 28 décembre 2021 et le 3 janvier 2022). Ils ont joué de leur ressemblance tout au long de leur vie. Et, en 1988, en ont parlé en ces termes : «Nous sommes des homosensuels. Des jumeaux ressentent la même chose au même moment. Ce sont des êtres particuliers qui ont bénéficié d’une expérience de vie commune. Ils connaissent les mêmes gens, leurs réactions sont fondées sur les mêmes principes. À partir de là, leurs sensations du monde sont les mêmes !»
Moitié-moitié
Parmi les dizygotes figurent des couples frère-sœur. «Elle est mon autre moitié. Rien n’est plus important que ma jumelle», assure Hunter Johansson, frère de Scarlett («Black Widow»). «Je me souviens du temps où elle n’était pas encore connue et où je pouvais apprécier pleinement notre complicité !» Hunter s’est aussi essayé au métier d’acteur dans la série «Manny and Lo», mais a choisi d’évoluer dans la sphère de la communication. Sa sœur l’admire : «S’il y a une personne altruiste, c’est mon frère. Je suis fière de lui !» Kiefer Sutherland («24 Heures chrono») éprouve pareils sentiments pour sa sœur jumelle Rachel, qui fait de la post-production : «On est incroyablement proches. Être jumeau permet d’avoir un soutien et du réconfort en permanence.»
Qui est qui ?
Les homozygotes Malek, Rami, acteur («Bohemian Rhapsody»), et Sami, professeur à Los Angeles, ont profité de leur ressemblance pour souvent tromper leur entourage. Y compris leurs profs à l’université. Pour aider Sami à obtenir son diplôme, Rami a pris son identité lors d’un examen d’éloquence. La star de «Mr. Robot» l’a raconté à la télé américaine : «Sami m’a téléphoné : « Hé, tu connais un monologue d’une tragédie grecque ? » Je lui ai dit : « Ouais, j’étudie le théâtre ! » « Alors, j’ai besoin que tu viennes dans ma classe ! Ça me donnera les points dont j’ai besoin ! »» L’acteur s’est alors rendu à l’amphithéâtre pour la déclamation et a étonné tous les étudiants qui pensaient voir Sami. Leur professeure était stupéfaite : «Elle n’a rien remarqué de la supercherie, mais m’a regardé en se demandant comment de tels progrès étaient possibles !»
Troublante sororité
Les incontournables jumelles du show-biz, Mary-Kate et Ashley Olsen, se sont aussi «relayées» dès leur plus jeune âge, pour un même rôle, celui de Michelle, fillette à la bouille adorable dans «La Fête à la maison» (1987-1995). Devenues des femmes d’affaires, notamment dans la mode, les jeunes femmes de 36 ans comparent même leur lien à un mariage, à «un partenariat plutôt qu’à une simple relation sororale. On fait tout ensemble. C’est ainsi depuis que l’on est sorties du ventre maternel !», s’amuse Mary-Kate. Ashley a ajouté dans le Wall Street Magazine : «Nous avons eu des hauts et des bas que l’on a appris à gérer. Au travail, nous sommes ensemble de 9 heures du matin à minuit. Nous le ressentons comme un besoin nécessaire à notre équilibre !»
Oppositions et complémentarité
Parmi les duos de jumelles, d’autres ont choisi des chemins opposés. L’actrice Eva Green («Casino Royale»), fille de Marlène Jobert, a une sœur dizygote, Joy , dont les goûts n’ont rien de commun avec les siens. À 42 ans, l’une est star internationale, l’autre vit à la campagne, en Italie, où elle prend soin de son mari, leurs deux enfants et d’une industrie viticole. «Nous sommes devenues proches avec l’âge, nous étions trop différentes quand nous étions petites. Aujourd’hui, on s’entend bien, on se complète», a confié Eva à Town & Country. «Joy n’est pas du tout branchée showbiz. Elle est un autre moi, un moi plus serein !»
Un mal pour un bien
À Hollywood, la vie d’ Ashton Kutcher, 44 ans, et de son jumeau Michael bouleverse le public. À la naissance, ce dernier avait des poumons sous-développés, de graves difficultés respiratoires et ne pesait que 1,8 kg. À l’âge de 3 ans, on lui a diagnostiqué une paralysie cérébrale et une cardiomyopathie qui a nécessité une transplantation cardiaque. «À l’école, j’étais le gamin maladroit avec d’épaisses lunettes et un appareil auditif», se souvient Mike. «Il y avait beaucoup de méchancetés. Mais Ashton me protégeait. Il voulait que les autres me traitent avec respect. Et cela signifiait beaucoup.» Pourtant, quand la star croit bien agir en 2003 en révélant publiquement le handicap de son frère, Michael se vexe. Puis finit par lui pardonner: «Il m’a rendu le plus grand des services parce qu’il m’a permis d’être moi-même. J’étais enfin prêt à raconter mon histoire et je savais que grâce à mon jumeau, mon combat pour la tolérance aurait une grande portée.»
Cet article est paru dans le Télépro du 29/09/2022
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici